On se presse à l’Hôtel Drouot le 15 juin 2011. La vente de la guillotine dite « des Armées de la République » s’ouvre.... Un silence s’installe. Est-ce un ange qui passe ou une âme errante de supplicié ?
Quelques instants plus tard, Maître Collin du Bocage frappe de son marteau la table. Il en coûtera à l’adjudicataire 223 056 €, pour posséder la guillotine révolutionnaire. Le procès-verbal d’adjudication dressé le 15 Juin 2011 en fait foi.
Paris Tribune l’avait deviné ( article du 15 juin 2011), l’engin de mort, doit quitter la France. Vers quelle destination ? Mystère ! L’acquéreur, qui n’a pas dévoilé son nom, entend solliciter l’obtention d’un certificat d’autorisation de sortie du territoire français (AST).
Les antiquités sont soumises à une réglementation contraignante. Elle classifie les biens par nature. Elle combine pour les seuils d’application, leur ancienneté et leur valeur. Elle s’applique dès que les objets doivent quitter la France, même vers un pays de l’Union Européenne Cette protection du patrimoine est assurée par le Ministère de la Culture avec le concours actif de l’administration des douanes. En ce qui concerne la guillotine adjugée, les seuils de 50 ans d’ancienneté et de 50.000 € de valeur sont largement dépassés.
L’adjudicataire va présenter une demande au Ministre de la Culture. Ce dernier peut exiger l’examen du bien par ses services. Il a un délai maximal de 4 mois pour prendre position. Soit il rend un avis motivé de refus de délivrer le certificat et lance une procédure de rachat de la guillotine dans les termes prévus par le Code du Patrimoine. Soit, le certificat est délivré et c’est un « sauf-conduit », où la photographie du bien est apposée, qui permet à la guillotine de voyager et de quitter définitivement la France.
Paris Tribune l’avait deviné ( article du 15 juin 2011), l’engin de mort, doit quitter la France. Vers quelle destination ? Mystère ! L’acquéreur, qui n’a pas dévoilé son nom, entend solliciter l’obtention d’un certificat d’autorisation de sortie du territoire français (AST).
Les antiquités sont soumises à une réglementation contraignante. Elle classifie les biens par nature. Elle combine pour les seuils d’application, leur ancienneté et leur valeur. Elle s’applique dès que les objets doivent quitter la France, même vers un pays de l’Union Européenne Cette protection du patrimoine est assurée par le Ministère de la Culture avec le concours actif de l’administration des douanes. En ce qui concerne la guillotine adjugée, les seuils de 50 ans d’ancienneté et de 50.000 € de valeur sont largement dépassés.
L’adjudicataire va présenter une demande au Ministre de la Culture. Ce dernier peut exiger l’examen du bien par ses services. Il a un délai maximal de 4 mois pour prendre position. Soit il rend un avis motivé de refus de délivrer le certificat et lance une procédure de rachat de la guillotine dans les termes prévus par le Code du Patrimoine. Soit, le certificat est délivré et c’est un « sauf-conduit », où la photographie du bien est apposée, qui permet à la guillotine de voyager et de quitter définitivement la France.
La guillotine - Crédits : Etude Delorme - Collin du Bocage.
La Révolution française a toujours été animée d’universalité. Et toute guillotine est démontable. Qu’elle s’exporte, n’est-ce pas dans le souffle de l’Histoire ? C’est aussi le vœu exaucé de Victor Hugo : « L’infâme machine partira de France, nous y comptons (…) ». A Paris même, pendant la Révolution, elle a été érigée en plusieurs lieux : Place de Grève (devenue Place de l’Hôtel de Ville), Place du Carrousel (face au Palais des Tuileries), Place de la Révolution (désormais Place de la Concorde). Et puisque cette guillotine est présentée comme ayant accompagnée l’armée révolutionnaire en Vendée, elle a déjà parcouru des lieues et des lieux.
Ainsi, bien que la préemption n’ait pas été exercée après la chute du marteau ( article du 15 juin 2011), l’Etat peut encore s’assurer de la conservation du bien dans les collections nationales. Il arrive que l’interventionnisme de la puissance publique désole le vendeur et l’adjudicataire. Pourtant, paradoxalement, la renonciation de l’Etat à acquérir, après l’examen du bien, ternit parfois la réputation de l’objet. Elle pose insidieusement la question de sa valeur et de son intérêt historique et, dans le pire des cas, de son authenticité.
Pour beaucoup, pour le peuple qui aimait à la nommer pendant la Révolution sous des surnoms : la « veuve », « l’abbaye de monte-à-regret » ou, sous un mot terrifiant, un mot couperet, son nom d’origine, la « guillotine », 223 056 €, frais de vente inclus, cela coûte « les yeux de la tête ».
Ainsi, bien que la préemption n’ait pas été exercée après la chute du marteau ( article du 15 juin 2011), l’Etat peut encore s’assurer de la conservation du bien dans les collections nationales. Il arrive que l’interventionnisme de la puissance publique désole le vendeur et l’adjudicataire. Pourtant, paradoxalement, la renonciation de l’Etat à acquérir, après l’examen du bien, ternit parfois la réputation de l’objet. Elle pose insidieusement la question de sa valeur et de son intérêt historique et, dans le pire des cas, de son authenticité.
Pour beaucoup, pour le peuple qui aimait à la nommer pendant la Révolution sous des surnoms : la « veuve », « l’abbaye de monte-à-regret » ou, sous un mot terrifiant, un mot couperet, son nom d’origine, la « guillotine », 223 056 €, frais de vente inclus, cela coûte « les yeux de la tête ».
La guillotine - Crédits : Etude Delorme - Collin du Bocage.
En savoir plus
- La guillotine se vend mieux à Paris qu'à Bruxelles.
- Une guillotine à l'Hôtel Drouot.
Il appartient aux personnes désirant porter des enchères de vérifier l'état des lots et de prendre toutes les informations auprès du commissaire-priseur qui réalise la vente et de l'expert.
- Une guillotine à l'Hôtel Drouot.
Il appartient aux personnes désirant porter des enchères de vérifier l'état des lots et de prendre toutes les informations auprès du commissaire-priseur qui réalise la vente et de l'expert.