"Vous ne vous rendez pas compte ce qu’on supporte depuis 2-3 ans. Nous avons une pétition de 600 signatures qui demande un dédommagement pour toutes les nuisances subies", voilà ce que l'on entend le mercredi 6 avril 2011 au 12 rue Fondary dans le 15e arrondissement de Paris.

Le conseil de quartier Emeriau-Zola est animé. Au moment où le chantier du centre commercial Beaugrenelle est annoncé, le dernier point de l'ordre du jour, la salle s'agite, hurle : "Menteur ! ". Les habitants n'en peuvent plus des bruits de marteau-piqueur et de la poussière : ils sont à bout.
La construction du centre commercial Beaugrenelle au 16 rue Linois dure depuis maintenant 3 ans. Un bruit incessant, des camions qui vont et viennent pour décharger gravas et autres, bloquent la rue de l'Ingénieur Robert Keller, une poussière irrespirable qui s'ajoute à la pollution déjà bien présente. On comprend que la population crie au "scandale".
Les représentants de Bouygues Télécom et de la SCI Beaugrenelle arrivent à petits pas face à l’assemblée. Ils font tout d'abord un point préliminaire : "nous sommes en phase de démolition, qui devrait s’achever fin avril". La reconstruction débutera mi-mai et les travaux s’intensifieront à ce moment-là.

La présidente de l’association Keller Village rappelle ses précédentes demandes de réaménagement : sauvegarder les trottoirs pendant les travaux, embaucher des hommes trafics pour fluidifier la circulation et laisser libre les entrées de parking. "Nous continuons à être contre votre décision d’utiliser notre rue pour le déplacement des grues et autres", explique l'une des représentantes de l'association. La SCI Beaugrenelle et Bouygues Télécom acquiescent dans le sens des habitants ; il est vrai qu’il faut aménager quelques ouvertures de palissades sur la rue de l’Ingénieur Robert Keller, installer des protections pour sécuriser les piétons et mettre en place des hommes trafic. L’assemblée est excédée d'avoir à demander une nouvelle fois des choses qui semblent être évidentes. Une personne interroge : "Quand va se terminer ce centre commercial ?" Des rires étouffés se manifestent. Réponse: "Fin du 1er trimestre 2013, début du 2e". L’assemblée rigole. Elle n’y croit plus ! Le dernier point de la réunion publique se termine sur une note amère.