Centre d'animation et restauration scolaire : le quotient familial comme critère

Le conseil du 17e arrondissement le 30 janvier 2012.


Deux projets de délibération provoquent des débats houleux au sein du conseil du 17e arrondissement .


Géraldine Bruno-Jelasti
4 Février 2012 10:21

Familles, à quelle tranche appartenez-vous ? Entre ceux qui annoncent que la majorité des familles du 17e sont très riches et ceux qui soutiennent le contraire, c'est la nouvelle guerre des chiffres. Même interrogation concernant les tarifs des repas que la caisse des écoles facturent aux adultes. Une conséquence du projet de la ville concernant aux nouveaux tarifs des centres d'animation et de restauration scolaire à Paris.

Centres d'animation : les familles du 17e sont-elles riches ?

Le projet de délibération concernant la nouvelle grille des tarifs des centres d'animation est tant bien que mal rapportée par Valérie Paparemborde (UMP) lors du conseil du 17e arrondissement lundi 30 janvier 2012. Pendant de longues minutes, Valérie Paparemborde, adjointe chargée des sports et de la jeunesse, se lance dans une explication complexe de la nouvelle grille des tarifs des centres d'animation. D'après ses calculs, Valérie Paparemborde estime que pour une famille de trois enfants suivant 30 minutes de cours de musique par semaine, l'augmentation est de 15%. "Les jeunes vont devoir renoncer aux activités" demande-t-elle avant d'ajouter que la Ville compense la baisse mais pas le départ des usagers ni les animateurs qui seront en manque de jeunes et donc d'emploi. Selon l'adjointe, les nouveaux tarifs "matraquent la classe moyenne, ce qui est parfaitement scandaleux". Les hausses se chiffrent entre 28 et 150% pour les familles les plus aisées et que finalement "le privé n'est pas forcément plus cher".
Ne pouvant laisser passer cette phrase, Rémy Cadoret (PS), conseiller d'arrondissement, explique que "Paris ne fait pas de l'argent sur le dos des familles, Paris soutient tout le monde et même avec une augmentation, les tarifs ne seront pas plus élevés que dans le privé".
Isabelle Gachet (PS), conseillère de Paris, rappelle que la Ville harmonise tous les tarifs en alignant tous les coefficients : "dans le 17e, la majorité des familles sont dans les hauts revenus, il faut faire un effort pour raccrocher les familles modestes". Avant de donner de fournir des chiffres différents en fin de débat.
Après l'intervention de la maire du 17e arrondissement Brigitte Kuster (UMP), pour laquelle il s'agit là d'une taxe indirecte et d'un matraquage des familles, Isabelle Gachet, dans un dernier souffle, rappelle que 66% des familles du 17e se situent entre les tranches 1 et 4 et que 16,45% appartiennent à la tranche 8. La majorité des familles du 17e arrondissement n'ont donc pas de hauts revenus.
Malgré ces chiffres et un vote 'pour' de l'opposition, le projet de délibération est rejetée.

Restauration scolaire : quid du tarif adulte ?

Jeanine d'Orlando (UMP), adjointe en charge de la Petite enfance, des Affaires scolaires et des Cultes, présente le projet de délibération concernant la fixation des tarifs de la restauration scolaire pour la rentrée 2012 : écoles matrernelles, élémentaires et lycées municipaux.
Sur les huit tranches, seule la première ne verra aucune augmentation de prix, et les tranches de 2 à 8 verront le repas augmenter de quelques centimes. Jusque là, pas de problème. Jeanine d'Orlando rappelle que la Ville n'a toujours pas réglé la question du tarif adulte du personnel de la Caisse des Ecoles : "si nous ne sommes pas compétents pour le tarif enfant, nous ne sommes pas compétents pour les adultes". Pour prouver son mécontentement, l'adjointe appelle le conseil à voter contre ce projet.
Patrick Klugman (PS), conseiller de Paris, estime que l'augmentation du coût de la restauration scolaire est modique et inférieur au coût de la vie. En s'adressant à Jeanine d'Orlando, il lance : "Vous dites que vous n'êtes pas compétente pour les adultes alors que vous aviez dit auparavant que vous l'étiez".
Henri Benessiano (UMP) prend la parole pour expliquer qu'il a questionné Colombe Brossel, Adjointe au Maire de Paris chargée de la vie scolaire et de la réussite éducative : "les adultes, pour ceux qui paient, paient aujourd'hui la moitié du tarif de la tranche 8. Il faut que la Ville aille jusqu'au bout et que nous nous occupions des tarifs adultes".
Les membres du conseil réunis dans la salle des mariages de la mairie du 17e - Photo : GB.

Jeanine d'Orlando ajoute : "un enfant paye 5 euros pour un repas alors qu'il mange moins qu'un adulte qui paye 3,25 euros (...) sans compter les adultes qui ne payent pas et qui créent des anomalies dans les comptes de la Caisse des Ecoles".
Isabelle Gachet (PS), conseillère de Paris, estime qu'il est normal que les adultes bénéficient d'un geste : "pourquoi leur appliquer le plus haut tarif alors que leurs salaires ne correspondent pas à cette tranche ?" Pour clore le débat, la maire Brigitte Kuster ajoute qu'il ne faut pas dissocier les deux tarifs adultes et enfants et que la mairie a un intérêt à garder la fixation des tarifs adultes. La délibération est rejetée par la majorité malgré un vote pour de l'opposition.



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