C'est la nouveauté de la rentrée 2012 - 2013 : les conseils du 6e arrondissement durent moins longtemps que par le passé et les élus prennent davantage la parole. Les explications de Paris Tribune qui suit en direct les conseils du 6e arrondissement depuis 2009.
Un changement appelé à durer jusqu'en 2014
Depuis la rentrée, les séances du conseil du 6e arrondissement arrivent à être contenues dans une durée moyenne de 65 minutes contre une moyenne de 130 minutes auparavant. Le conseil de septembre a duré 60 minutes et celui d'octobre 70 minutes. Un double record : jusque là, les séances duraient plus de 2 heures et parfois davantage.
Si la tendance se confirme, les élus pourront bientôt parler "d'un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître" *.
Ce n'était pourtant pas la Bohême et le conseil du 6e arrondissement en ce temps-là affichait un minuteur jusque sous le nez du directeur général des services... il servait à comptabiliser les temps de parole à droite et à gauche... les conseils servaient de tribune politique devant de nombreuses banquettes et fauteuils vides, à quelques exceptions près... le maire s'exprimait longuement, doublé par une opposition bien décidée à jouer son rôle... les conseils duraient jusqu'à 21 h et au-delà... le ton montait régulièrement... l'agacement était de mise... Le refrain ressemblait à celui de la chanson "dis-moi au nom de quelle nation tu hausses le ton... dans ma maison..." **
Les séances animées par le marie du 6e rivalisaient en longueur avec celles des maires UMP des 'gros' arrondissements, le 15e et le 17e. Un exploit pour le modeste arrondissement du 6e, le plus 'petit' de la rive gauche avec un total de 10 conseillers d'arrondissement et 3 conseillers de Paris, 1 UMP, 1 UDI - centre et 1 PS.
Les séances s'ouvraient à 18 h 45, avant d'être avancées à 18 h 30. Aujourd'hui encore, les horaires pénalisent régulièrement David-Hervé Boutin (UMP) qui ne peut arriver avant 19 h pour des raisons professionnelles. Au mois de septembre, le conseil vient de se terminer lorsqu'il arrive dans la salle à 19 h 42.
La gestion du conseil du 6e arrondissement s'améliore. La durée des 2 premières séances de la rentrée dans le 6e se rapproche de celles du 5e et du 7e voisins, du 8e, et même du 1er arrondissement qui organise une session de questions-réponses avec le public à l'issue du conseil. Tout est dit en moins de temps, y compris dans le 'grand' 16e arrondissement où la séance du mois d'octobre 2012 n'a pas excédé 45 minutes.
Premier à faire des efforts : Jean-Pierre Lecoq (UMP). Le résultat est criant. S'appliquant à bien faire, il surveille ses paroles en séance. Il veille à rompre avec des discours qui marquent fâcheusement les esprits et peuvent se graver dans le marbre. Plus d'énervement et une autre manière de distribuer la parole sans systématiquement la reprendre dès qu'un élu vient de s'exprimer... Les temps changent et ce n'est plus "le dernier qui a parlé qui a raison" comme le dit, là encore, la chanson *.
Romain Levy (PS), son homologue à gauche, semble également avoir opté pour davantage de recul. Il gagne en profondeur et intervient moins, de façon plus ciblée. Etant l'un des 2 plus jeunes élus du 6e, avec David-Hervé Boutin, il peut compter sur l'appui des 2 conseillers d'arrondissement Juliette Raoul-Duval (PS) et Emmanuel Pierrat (socio-professionnel sans étiquette), dont l'objectif n'est pas de faire carrière en politique comme lui, mais plus simplement de faire de la politique à l'échelon local pour l'arrondissement. Les 3 profils se complètent et nul esprit de compétition n'anime les membres du groupe de l'opposition d'arrondissement.
C'est tout le contraire dans le camp de la majorité d'arrondissement (centre et droite). Les réunions de groupe qui se tiennent avant le conseil servent plus que jamais à répartir le temps de parole entre les élus. Les rivalités Copé - Fillon ont fait irruption. Le Centre veut rester au centre, mais le peut-il vraiment ?
C'est désormais dans un bel ensemble que tous les élus s'expriment, parfois maladroitement, avec plus ou moins de confiance en eux ou de conviction, sous l'oeil vigilant et pas forcément attendri du maire. Avec une consigne à droite : ne rien dire pour ne pas en dire trop. Une règle que le maire essaie de s'appliquer à lui-même.
L'évolution du management du conseil du 6e arrondissement était attendue pour reprendre de la hauteur. La perspective des élections municipales en 2014 y a sans doute contribué. Le résultat est là : les 2 premiers conseils de l'année 2012 - 2013 n'ont pas traîné en longueur. Durant l'année 2011 - 2012, les tensions étaient palpables, les débats vifs. Les mots "diffamation" volaient de droite à gauche et de gauche à droite.
Ce qui ne change pas en revanche : les débats restent savoureux pour qui sait les décrypter car le conseil du 6e arrondissement sera toujours le conseil du 6e...
- Article sur le conseil du mois de septembre 2012 :
Procédure d'urgence : le conseil du 6e arrondissement ne s'en prend pas à la Mairie de Paris.
* "Je vous parle d'un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître... Montmartre en ce temps-là accrochait les lilas jusque sous nos fenêtres..." - La Bohême - Chanson interprétée par Charles Aznavour.
** "C'est le dernier qui a parlé... qui a raison... dans ta maison (...) Dis-moi au nom de quelle nation tu hausses le ton... dans ma maison..." - Le dernier qui a parlé - Chanson interprétée par Amina lors du concours Eurovision en 1991 où elle représentait la France.
Si la tendance se confirme, les élus pourront bientôt parler "d'un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître" *.
Ce n'était pourtant pas la Bohême et le conseil du 6e arrondissement en ce temps-là affichait un minuteur jusque sous le nez du directeur général des services... il servait à comptabiliser les temps de parole à droite et à gauche... les conseils servaient de tribune politique devant de nombreuses banquettes et fauteuils vides, à quelques exceptions près... le maire s'exprimait longuement, doublé par une opposition bien décidée à jouer son rôle... les conseils duraient jusqu'à 21 h et au-delà... le ton montait régulièrement... l'agacement était de mise... Le refrain ressemblait à celui de la chanson "dis-moi au nom de quelle nation tu hausses le ton... dans ma maison..." **
Les séances animées par le marie du 6e rivalisaient en longueur avec celles des maires UMP des 'gros' arrondissements, le 15e et le 17e. Un exploit pour le modeste arrondissement du 6e, le plus 'petit' de la rive gauche avec un total de 10 conseillers d'arrondissement et 3 conseillers de Paris, 1 UMP, 1 UDI - centre et 1 PS.
Les séances s'ouvraient à 18 h 45, avant d'être avancées à 18 h 30. Aujourd'hui encore, les horaires pénalisent régulièrement David-Hervé Boutin (UMP) qui ne peut arriver avant 19 h pour des raisons professionnelles. Au mois de septembre, le conseil vient de se terminer lorsqu'il arrive dans la salle à 19 h 42.
La gestion du conseil du 6e arrondissement s'améliore. La durée des 2 premières séances de la rentrée dans le 6e se rapproche de celles du 5e et du 7e voisins, du 8e, et même du 1er arrondissement qui organise une session de questions-réponses avec le public à l'issue du conseil. Tout est dit en moins de temps, y compris dans le 'grand' 16e arrondissement où la séance du mois d'octobre 2012 n'a pas excédé 45 minutes.
Premier à faire des efforts : Jean-Pierre Lecoq (UMP). Le résultat est criant. S'appliquant à bien faire, il surveille ses paroles en séance. Il veille à rompre avec des discours qui marquent fâcheusement les esprits et peuvent se graver dans le marbre. Plus d'énervement et une autre manière de distribuer la parole sans systématiquement la reprendre dès qu'un élu vient de s'exprimer... Les temps changent et ce n'est plus "le dernier qui a parlé qui a raison" comme le dit, là encore, la chanson *.
Romain Levy (PS), son homologue à gauche, semble également avoir opté pour davantage de recul. Il gagne en profondeur et intervient moins, de façon plus ciblée. Etant l'un des 2 plus jeunes élus du 6e, avec David-Hervé Boutin, il peut compter sur l'appui des 2 conseillers d'arrondissement Juliette Raoul-Duval (PS) et Emmanuel Pierrat (socio-professionnel sans étiquette), dont l'objectif n'est pas de faire carrière en politique comme lui, mais plus simplement de faire de la politique à l'échelon local pour l'arrondissement. Les 3 profils se complètent et nul esprit de compétition n'anime les membres du groupe de l'opposition d'arrondissement.
C'est tout le contraire dans le camp de la majorité d'arrondissement (centre et droite). Les réunions de groupe qui se tiennent avant le conseil servent plus que jamais à répartir le temps de parole entre les élus. Les rivalités Copé - Fillon ont fait irruption. Le Centre veut rester au centre, mais le peut-il vraiment ?
C'est désormais dans un bel ensemble que tous les élus s'expriment, parfois maladroitement, avec plus ou moins de confiance en eux ou de conviction, sous l'oeil vigilant et pas forcément attendri du maire. Avec une consigne à droite : ne rien dire pour ne pas en dire trop. Une règle que le maire essaie de s'appliquer à lui-même.
L'évolution du management du conseil du 6e arrondissement était attendue pour reprendre de la hauteur. La perspective des élections municipales en 2014 y a sans doute contribué. Le résultat est là : les 2 premiers conseils de l'année 2012 - 2013 n'ont pas traîné en longueur. Durant l'année 2011 - 2012, les tensions étaient palpables, les débats vifs. Les mots "diffamation" volaient de droite à gauche et de gauche à droite.
Ce qui ne change pas en revanche : les débats restent savoureux pour qui sait les décrypter car le conseil du 6e arrondissement sera toujours le conseil du 6e...
- Article sur le conseil du mois de septembre 2012 :
Procédure d'urgence : le conseil du 6e arrondissement ne s'en prend pas à la Mairie de Paris.
* "Je vous parle d'un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître... Montmartre en ce temps-là accrochait les lilas jusque sous nos fenêtres..." - La Bohême - Chanson interprétée par Charles Aznavour.
** "C'est le dernier qui a parlé... qui a raison... dans ta maison (...) Dis-moi au nom de quelle nation tu hausses le ton... dans ma maison..." - Le dernier qui a parlé - Chanson interprétée par Amina lors du concours Eurovision en 1991 où elle représentait la France.
Les banquettes du public repoussées pour laisser plus de place aux caméras : les élus vont pouvoir être mieux cadrés - Photo : VD, conseil du 6e le 2 octobre 2012.