Commissariat du 6e : une fermeture qui passe inaperçue

Les commerçants apprennent avec surprise la fermeture annoncée du commissariat du 6e arrondissement de Paris.


L'absence d'information de la part du maire sur la fermeture de l'antenne de police interpelle les commerçants qui viennent de l'apprendre par d'autres canaux d'information.


La rédaction avec la participation de Aïcha Benhammou
6 Mars 2011 21:04

Vendredi 25 février 2011, l'accueil de l'antenne de police du 6eme arrondissement ferme.
C'est le début de la fermeture définitive de l'antenne de police de la mairie du 6eme. Déjà annoncée pour août 2010, cette fermeture a pour cause des locaux devenus quasi inutilisables et peuvent, une fois rénovés, permettre l'agrandissement de la mairie.

L'effet d'une bombe

Apprenant l'information de la part de policiers, une habitante du quartier demande à rencontrer le maire et écrit un article participatif publié le 27 février 2011 sur le site.

En réponse à l'article participatif, la mairie du 6e arrondissement décide de publier un commentaire sous forme de communiqué en date du 28 février 2011 (un communiqué absent du site de la mairie) dans lequel elle évoque un "tract non signé" (encore introuvable). Le 1er mars 2011, la mairie du 6e arrondissement publie sur son site un "petit guide pour vos démarches" suite à la fermeture définitive de l'antenne de police située à la mairie d'arrondissement.

Dans un arrondissement a priori ultra sécurisé tel que le 6eme arrondissement, comment est reçue cette annonce qui fait l'effet d'une bombe ?

Nous avons donc décidé de mener sa petite enquête, en interrogeant les responsables des commerces donnant sur la place Saint-Sulpice où se trouvent la mairie du 6e et l'antenne de police.

A la question de savoir si cette mesure remet en cause la sécurité dans le 6e arrondissement, les commerçants rencontrés la jugent d'emblée "inacceptable", avant de nuancer. Leur réponse devient alors unanime : la sécurité n'est pas le problème principal au quotidien.

Pour les commerçants interrogés, la présence ou non de la police ne représente pas une préoccupation majeure. Il y a bien un commerçant en art religieux interrogé, qui reconnaît avoir subi un vol en septembre 2010 dont le préjudice s'élève à 15.000 euros. Une première en 60 ans de présence sur la place Saint-Sulpice. Selon lui, il ne faut pas y voir pour autant une dégradation de la situation sécuritaire du quartier.

D'autres commerçants interrogés se disent rassurés de la situation actuelle, et à vrai dire, ne se préoccupent que très peu également de la question de la sécurité dans cet arrondissement très sécuritaire, un argument politique à l'actif du maire du fait de son action auprès du Préfet de police Michel Gaudin. et de son adjoint Renaud Vedel. Parfois, c'est parce qu'ils n'habitent pas le 6e arrondissement.
L'accueil de l'antenne de police qui jouxte la mairie du 6e arrondissement a fermé le 25 février 2011.

Mais alors pourquoi une telle absence d'information de la part de Jean-Pierre Lecoq ? A chaque commerçant interrogé, la surprise est la même : ils n'ont eu aucune connaissance de cette fermeture. L'absence d'information du maire du 6e arrondissement en direction des commerçants peut s'expliquer d'une part par le fait que ces derniers ne votent pas dans l'arrondissement s'ils n'y habitent pas, et d'autre part parce qu'ils risqueraient d'en informer les habitants du 6e arrondissement. Cela lui permet donc d'éviter d'avoir à diffuser une mesure impopulaire risquant de le discréditer auprès de l'électorat du 6eme arrondissement.

Plusieurs antennes de police sont actuellement fermées dans le 6e arrondissement.



E riro 'outou i te au / Vous pourriez également aimer / You might also like