Danielle Simonnet, conseiller de Paris du 20e arrondissement, membre du Groupe Communiste et élus du Parti de Gauche au conseil de Paris, a choisi, comme d'autres adhérents au Parti de Gauche, de se présenter sur une liste autonome aux élections municipales : "le Parti communiste, en faisant le choix de s'aliéner au PS dès le 1er tour, a fait le choix de rompre avec le Parti de Gauche".

Le mardi 26 novembre 2013 au Café le Lieu-Dit dans le 20e arrondissement, la jeune femme de 42 ans explique le contexte dans lequel sa participation aux élections municipales s'inscrit :

"On a bien le sentiment que les Parisiens comme l'ensemble des Français sont excédés par la politique d'austérité qui aggrave le chômage et la précarité et baisse le pouvoir d'achat (...) que la hausse de la TVA va financer les 20 milliards de cadeaux aux grands patrons des entreprises du CAC 40, aux actionnaires, dans le cadre des accords de compétitivité emploi. C'est bien dans ce contexte là que s'inscrit notre campagne municipale (qui) doit être l'occasion pour le peuple de gauche de dire son refus de la politique d'austérité, de cette politique d'injustice sociale, d'injustice fiscale et d'exiger une alternative à gauche".

"Nous sommes des citoyens libres, renchérit l'actrice Sophie de la Rochefoucauld, co-présidente avec Jean-François Pelissier du comité de soutien de Danielle Simonnet, je suis sûre que les communistes vont voter pour le Front de Gauche, il y a du contenu, un programme fort, je suis sûre que les gens vont voter pour un programme fort".

Au coeur dudit programme : "l'espace public, défendre le développement des services publics, reprendre la main sur les intérêts privés (...) Paris a trop été vendu à des intérêts privés (...) défendre le bien-vivre écologique en refusant les tours spéculatives de bureaux comme la Tour triangle (...) et faire de Paris la capitale de la résistance à l'austérité avec une implication citoyenne à tous les niveaux".

Les 10 candidatures têtes de liste hommes sont envoyées dans des arrondissements de conquête comme le 8e, le 16e, le 17e. Pour les 11e, 14e, 18e, 19e et 20e, c'est place aux femmes. 8 têtes de liste sur 20 ont moins de 40 ans. Les deux benjamins de 27 ans, une étudiante doctorante en lettres et un étudiant, militant féministe, dans le domaine international, complètent la variété des parcours et des profils (magistrat, chef de choeur, médecin-pédiatre, administrateur dans un ministère, expert, ingénieur, enseignants, artiste, ...) aux côtés des 6 têtes de liste de plus de 60 ans.

Pour atteindre son objectif, Danielle Simonnet compte sur l'ensemble des 100 000 votes parisiens à l'élection présidentielle en 2012 en faveur de Jean-Luc Mélenchon, qui la soutient. L'idée est de préserver l'autonomie des futurs élus membres du Front de Gauche au conseil de Paris ; s'émanciper du Groupe communiste et élus du Parti de Gauche au conseil de Paris pour constituer un groupe indépendant pour contrer la future majorité municipale, notamment en cas de victoire d'Anne Hidalgo à la Mairie de Paris, si d'aventure elle "gouverne avec la droite, comme le SPD en Allemagne".

Xavier Duchaussoy est membre du Parti communiste. Tête de liste dans le 17e arrondissement, il se présente "à titre personnel". Les communistes n'ont pas présenté de candidat à l'élection présidentielle en 2012 et se sont ralliés à la candidature de Jean-Luc Mélenchon. "Beaucoup de communistes se sentent orphelins du Front de Gauche, explique-t-il, et j'appelle d'autres communistes de nous rejoindre". Aucun risque d'exclusion du Parti communiste selon lui car "beaucoup de gens vont mal le prendre (...) Cela ne fait que 5 ans que je suis au Parti communiste, je ne suis pas non plus représentatif".

Interrogé en amont du conseil de Paris deux semaines plus tôt, Ian Brossat, président du Groupe Communiste et élus du Parti de Gauche, affirme être d'accord pour former, avec les élus des listes de Danielle Simonnet, un seul et même groupe au sein du futur conseil de Paris.
Pour Danielle Simonnet, "la question est prématurée" ; pour Alexis Corbière, conseiller de Paris tête de liste dans le 12e arrondissement, "c'est une question secondaire".

La politique tranchera.

Vidéo : Pour Danielle Simonnet, Bertrand Delanoë et Anne Hidalgo ne sont "pas crédibles".