La première expulsion a lieu le 24 juin. En réalité, l'occupation de la Bourse du travail ne sert qu'à mobiliser, la plupart des sans-papiers ayant déjà un logement.
Alors que la plupart d'entre eux partent manifester dans un autre quartier de Paris, les services de police, alertés par les syndicats de copropriété alentours et par la CGT, propriétaire du bâtiment, prennent d'assaut la Bourse du Travail. La méthode d'expulsion, rude, faisant un large usage de gaz lacrymogène et de matraques, est aussitôt dénoncée par les manifestants au moyen d'affiches de fortune collées aux murs. Mis à l'extérieur du bâtiment, leur seule crainte est de se voir déplacer ailleurs.
Devant la Bourse du Travail
Pour éviter ce risque, les délégués ont imaginé une solution. Les délégués qu'ils sont à l'origine élus, ont envoyé de convocations prétendument de la préfecture invitant à une possible régularisation. Du côté de ceux qui sont restés, l'ambiance n'est pas à l'euphorie, au contraire. Ils restent au campement parce qu'ils n'ont tout simplement pas le choix. Une pratique qualifiée de discriminatoire par ceux qui sont obligés de rester, notamment Mamadou, un malien en situation irrégulière en France depuis 8 ans.
Camp de fortune
Avant de partir, les quelques délégués qui restent, notamment Dialo et Sissoko, appellent tous ceux qui veulent tout de même partir manifester à les rejoindre sur l'autre côté de la chaussée. Très peu réagissent. Les militants du comité de soutien CSP75 eux-mêmes, même s'ils ne sont pas très présents sur place, se rallient à la cause de ceux qui restent. Le témoignage des non-affiliés mais militants de la cause des sans-papiers est plus intéressant. Nicolas estime que « les délégués trahissent ceux qui les ont élus. Dès qu'ils ont un peu de pouvoir, ils pensent qu'ils peuvent diriger tout le monde ».
Une situation qui dure