Du 26 mai au 2 juillet 2011 : Tableaux 2007-2010

Exposition de photographies dans le 7e arrondissement de Paris.


Jean François Maurige : tableaux figures et tableaux avec lignes obliques.


Leïla Simon
20 Mai 2011 11:05

Sans titre, 2008-2009 peinture glycéro sur papier, 102 x 150 cm (40.2 x 59.1 in.)
La galerie Jean Fournier est heureuse de présenter deux ensembles de peintures datant de 2007-2010 de Jean François Maurige : tableaux figures et tableaux avec lignes obliques. Cette exposition permettra de confronter et d’associer ces deux approches.

Jean François Maurige réalise ses tableaux récents en utilisant un protocole mis en place progressivement depuis les années quatre-vingt, tout en y apportant des variantes.
Ainsi l’artiste utilise une toile de confection rouge au lieu de la toile de lin traditionnelle ; il la prépare avec une peinture acrylique blanche très liquide qu’il passe à la brosse verticalement sur la toile agrafée au mur.
Alors que l’artiste inscrivait par frottage une large bande verticale de couleur noire, cette bande au départ centrale, l’était de moins en moins ces dernières années jusqu’à venir jouer étonnamment avec le bord de la toile ouvrant plus encore vers le hors-champ du tableau. Le marquage noir encore présent tend à disparaître dans les toiles plus récentes.
Une fois la toile montée sur châssis, le peintre peut alors passer du rouge, d’où s’extrait des formes qu’il manipule. Les formats sont souvent carrés ou rectangulaires, dont certains mesurent un mètre par un mètre.

La dernière étape consiste à retourner le tableau au sol afin « d’éclaircir la couleur », d’effacer le geste, d’écraser la peinture pour confirmer la planéité. L’empreinte de deux lignes parallèles apparaît suite à cette action qui vient perturber le procédé. Ainsi, selon l’irrégularité du sol ou la disposition de la toile des traces différentes s’inscrivent.
Ce protocole de réalisation ne permet pas le repentir. L’artiste détruit la toile si celle-ci ne le satisfait pas.

Jean François Maurige utilise le rouge pour son efficacité graphique et chromatique, dans une gamme qui va du rose au violet. Le blanc de la préparation apparaît à certains endroits, le rouge de la toile se devine, l’artiste nous montre ainsi ce que l’on ne voit pas habituellement, les parties en réserve. Nous retrouvons cette « conscience de la peinture comme véhicule de couleur et de lumière »1 dont parle Joe Fyfe, commissaire de l’exposition « Le Tableau », à la galerie Cheim & Read à New York de juin à septembre 2010, dans laquelle était présentée une œuvre de Jean François Maurige.

L’exposition présente un premier ensemble de toiles où les formes rouges semblent en mouvement, s’échappant vers l’extérieur en continuité des tableaux précédents. Ici, le rouge est utilisé non pas comme couleur mais comme matière.

L’idée de hors-champ est encore plus présente dans les tableaux avec des lignes obliques qui se croisent. Le rouge est utilisé cette fois-ci comme valeur chromatique pour la lecture du tissage des lignes.

Jean François Maurige réalise depuis le début des années quatre-vingt-dix des carnets à partir d’agendas dont le format reste inchangé, 28 x 21 centimètres. Un diaporama de photographies présentera le déroulement des pages issues d’un de ces carnets. Au départ il dessinait des motifs puis progressivement il ajouta des publicités et des photos de presse sélectionnées dans les journaux Libération ou Le Monde. Ces éléments ajoutés sont découpés et collés. Des relations de forme et de couleur s’opèrent. Des pages colorées ou vierges viennent rythmer les pages plus chargées. Une sensation de mouvement se dégage de ces carnets qui sont faits dans le but d’activer le défilement des pages.

Exposition à la galerie Jean Fournier 22, rue du bac 75007 du 26 mai au 2 juillet 2011.

Vernissage le jeudi 26 mai de 18h à 20h30.

A cette occasion, publication d’un catalogue avec un texte de Patrick Javault, éditions Lienart, galerie Jean Fournier et galerie Bernard Jordan.



1 : Joe Fyfe, « Le tableau : l’abstraction française et ses affinités », in Artpress, n°377, avril 2011, p.62


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