De la reconquête, par Caton, chez Fayard 1983.
Après François Hollande en 1983, Emmanuel Macron est-il le nouveau Caton en 2017 ? Paris Tribune retranscrit l'intégralité de l'émission au cours de laquelle François Hollande explique, sans révéler son identité, comment casser la droite pour garder le pouvoir aux élections municipales de 1983 après le désenchantement qui suivit l'élection présidentielle de François Mitterrand et les élections législatives en 1981.
Le journaliste Philippe Caloni :
- « Souvenez-vous, il y a quelques jours je recevais François Marie Arouet, auteur du 14 Juillet 1989 et à ce même micro François-Marie Arouet, quelques jours plus tard, venait révéler sa véritable identité : il s’agissait de Gérard Montacié.
Un autre livre vient de sortir signé d’un pseudonyme. Il s’agit « De la reconquête », chez Fayard, un livre signé Caton.
Caton, qui est-ce ? Je n’en sais rien mais si je lis le début du prière d’insérer cela donne ceci :
« On comprend que la personnalité qui a choisi d’écrire ce livre sous le pseudonyme de Caton ait jugé prématuré de s’exprimer à découvert. Son analyse lucide du pouvoir d’aujourd’hui mais aussi bien de celui d’hier et de la situation actuelle de l’opposition, pourrait lui valoir un tir croisé qui la propulserait définitivement « ailleurs », ailleurs entre guillemets ».
Un autre livre vient de sortir signé d’un pseudonyme. Il s’agit « De la reconquête », chez Fayard, un livre signé Caton.
Caton, qui est-ce ? Je n’en sais rien mais si je lis le début du prière d’insérer cela donne ceci :
« On comprend que la personnalité qui a choisi d’écrire ce livre sous le pseudonyme de Caton ait jugé prématuré de s’exprimer à découvert. Son analyse lucide du pouvoir d’aujourd’hui mais aussi bien de celui d’hier et de la situation actuelle de l’opposition, pourrait lui valoir un tir croisé qui la propulserait définitivement « ailleurs », ailleurs entre guillemets ».
Caton est quelque part au téléphone en France. Caton, bonjour ! »
Caton :
- « Allo, oui, bonjour. »
(François Hollande est Caton).
(François Hollande est Caton).
Journaliste :
- « Bien ! Alors d’abord, pourquoi ce pseudonyme de Caton ? »
Caton :
- « Eh bien tout simplement parce que... il y a des vérités à dire et que ces vérités ne sont pas forcément bonnes à entendre pour tout le monde.
Et qu’à partir de là, j’ai voulu dire la vérité. La vérité à mes amis d’abord et la vérité aux Français. La vérité, c’est tout simplement que le pouvoir socialiste ne tombera pas comme un fruit mûr.
Et ceux qui laissent entendre que nous pouvons, c’est à dire nous la droite, revenir au pouvoir dans les mois qui viennent, ou même dans les deux années qui viennent, se trompent et trompent les Français, démobilisent nos amis.. C’est la première vérité. Ce n’est pas parce que Pierre Mauroy est à Cayenne ce matin que nous sommes débarrassés de la gauche !
Deuxième vérité à dire, eh bien, elle est toute simple. C’est que nous ne reprendrons le pouvoir, nous qui incarnons les valeurs du conservatisme de progrès, que si nous proposons aux Français un projet, des idées, aussi des visages nouveaux, le mien n’est peut-être pas nouveau, c’est pour cela que j’ai pris ce pseudonyme mais que j’assure mes amis de se débarrasser des visages qui nous ont conduit là où on en est, c’est-à-dire avec la gauche au pouvoir ! J’invite, j’invite aussi à réfléchir sur ce point.
Mes amis, la stratégie de la peur ne nous a pas permis de garder le pouvoir, elle ne vous permettra pas non plus de le reprendre ! »
Et qu’à partir de là, j’ai voulu dire la vérité. La vérité à mes amis d’abord et la vérité aux Français. La vérité, c’est tout simplement que le pouvoir socialiste ne tombera pas comme un fruit mûr.
Et ceux qui laissent entendre que nous pouvons, c’est à dire nous la droite, revenir au pouvoir dans les mois qui viennent, ou même dans les deux années qui viennent, se trompent et trompent les Français, démobilisent nos amis.. C’est la première vérité. Ce n’est pas parce que Pierre Mauroy est à Cayenne ce matin que nous sommes débarrassés de la gauche !
Deuxième vérité à dire, eh bien, elle est toute simple. C’est que nous ne reprendrons le pouvoir, nous qui incarnons les valeurs du conservatisme de progrès, que si nous proposons aux Français un projet, des idées, aussi des visages nouveaux, le mien n’est peut-être pas nouveau, c’est pour cela que j’ai pris ce pseudonyme mais que j’assure mes amis de se débarrasser des visages qui nous ont conduit là où on en est, c’est-à-dire avec la gauche au pouvoir ! J’invite, j’invite aussi à réfléchir sur ce point.
Mes amis, la stratégie de la peur ne nous a pas permis de garder le pouvoir, elle ne vous permettra pas non plus de le reprendre ! »
Journaliste :
- « Caton, vous avez dit : « nous la droite » et vous avez dit : « nous les conservateurs de progrès ? » c’est bien ça ? »
Caton :
- « Oui, je m’inscris dans ce camp, cela a toujours été le mien, je suis une personne connue de ce camp et c’est aussi pour cela que j’agis pour l’instant à découvert. »
Journaliste :
- « Oui ! Mais justement, est ce que le fait d’avoir pris ce pseudo de Caton, enfin, le fait surtout que vous ne donniez pas votre nom, cela pourrait gêner votre carrière, avenir ? »
Caton :
- « Je crois, et en plus nous sommes des milliers de Caton en définitive, des milliers qui nous reconnaissons dans ces paroles, dans ces paroles de vérité, des milliers à espérer que la droite saura faire son renouveau sans ceux qui l’ont amené là où on en est. »
Journaliste :
- « Votre livre est remarquablement écrit. Il est très dur, il est très bien documenté. Vous connaissez admirablement le sérail politique. Sans doute en faites-vous partie ? »
Caton :
- « J’en fais partie et j’ai des collaborateurs. »
Journaliste :
- « Oui, vous avez des collaborateurs. Bien. Il y a sur la page de votre livre « De la reconquête », « pour vaincre la gauche, il faudra se débarrasser de la droite ». Vous vous situez au centre ? »
Caton :
- « Je crois que la phrase ne veut surtout pas dire que je me situe au centre ! Je pense que la droite a aujourd’hui des ennemis en son sein et que Caton… mon vieux maître disait « il faut nettoyer Carthage » eh bien pour l’instant Carthage est à droite et je n’oublie pas aussi qu’il y a un Carthage de gauche !
Et que je pense que nous n’arriverons à vaincre la gauche, qui n’est pas aussi malade qu’on la présente, et c’est une erreur, et j’insiste beaucoup là-dessus, de penser que la gauche est fragile, que la gauche est malade ! Il n’y a qu’à voir ce qu’ils ont fait en deux ans, ce n’est pas seulement de l’effeuillage de la rose, c’est aussi une politique cohérente d’adaptation de la société française et cela nous fait peur !
C’est pour ça que je pense que nous devons, nous aussi, présenter un projet aux Français et un projet clair, un projet de demain !
Je n’ai pas dit un programme ! Je crois que ce serait très dangereux que nous présentions un programme commun ou non commun aux Français. Il n’y a qu’à voir ce que Jacques Chirac a été obligé de faire, annonçant un programme de réduction - et il avait raison - des fonctionnaires, un programme de réduction des dépenses, et trois jours après, être obligé de dire qu’il n’avait pas dit tout cela !
Alors, j’ai deux choses à dire aussi. Croyez-moi, la gauche est là pour longtemps, je l’ai déjà dit, et il n’y a qu’à entendre Edmond Maire qui annonce un plan de rigueur, comme si maintenant les syndicats étaient en conformité avec ce plan et avec ces plans à venir.
Et puis une deuxième chose, je l’ai dit aussi. Pas de stratégie de la peur. On nous a donné les chiffres de l’endettement.
Avec mes collaborateurs, nous avons étudié. Je suis inquiet de l’endettement de la France mais je ne veux pas non plus donner l’impression aux Français que le Fonds Monétaire International, vous savez cette instance qui vient quand il n’y a plus de moyens pour un pays d’honorer ses dettes, eh bien que le Fonds Monétaire International est à nos portes !
Et l’endettement, contrairement à ce qu’a dit Giscard d’Estaing, s’il est en progression, il n’est pas aussi haut qu‘on le croit. Deux chiffres qui sont pour l'instant relativement secret mais que je dis aux Français.
Cet endettement n’est pas de 15.000 Francs par personne comme Giscard d’Estaing l’a dit mais de 11.500 Francs par personne active.
Et le service de la dette n’est pas, comme l'a dit Giscard d'Estaing de 2.000 Francs par Français mais de 1.200 Francs.
Cela ne veut pas dire que j’exonère la gauche de la responsabilité d’endettement mais je précise les choses pour ne pas faire croire aux Français que nous allons obtenir demain un pouvoir s’installer sur notre verger ! »
Et que je pense que nous n’arriverons à vaincre la gauche, qui n’est pas aussi malade qu’on la présente, et c’est une erreur, et j’insiste beaucoup là-dessus, de penser que la gauche est fragile, que la gauche est malade ! Il n’y a qu’à voir ce qu’ils ont fait en deux ans, ce n’est pas seulement de l’effeuillage de la rose, c’est aussi une politique cohérente d’adaptation de la société française et cela nous fait peur !
C’est pour ça que je pense que nous devons, nous aussi, présenter un projet aux Français et un projet clair, un projet de demain !
Je n’ai pas dit un programme ! Je crois que ce serait très dangereux que nous présentions un programme commun ou non commun aux Français. Il n’y a qu’à voir ce que Jacques Chirac a été obligé de faire, annonçant un programme de réduction - et il avait raison - des fonctionnaires, un programme de réduction des dépenses, et trois jours après, être obligé de dire qu’il n’avait pas dit tout cela !
Alors, j’ai deux choses à dire aussi. Croyez-moi, la gauche est là pour longtemps, je l’ai déjà dit, et il n’y a qu’à entendre Edmond Maire qui annonce un plan de rigueur, comme si maintenant les syndicats étaient en conformité avec ce plan et avec ces plans à venir.
Et puis une deuxième chose, je l’ai dit aussi. Pas de stratégie de la peur. On nous a donné les chiffres de l’endettement.
Avec mes collaborateurs, nous avons étudié. Je suis inquiet de l’endettement de la France mais je ne veux pas non plus donner l’impression aux Français que le Fonds Monétaire International, vous savez cette instance qui vient quand il n’y a plus de moyens pour un pays d’honorer ses dettes, eh bien que le Fonds Monétaire International est à nos portes !
Et l’endettement, contrairement à ce qu’a dit Giscard d’Estaing, s’il est en progression, il n’est pas aussi haut qu‘on le croit. Deux chiffres qui sont pour l'instant relativement secret mais que je dis aux Français.
Cet endettement n’est pas de 15.000 Francs par personne comme Giscard d’Estaing l’a dit mais de 11.500 Francs par personne active.
Et le service de la dette n’est pas, comme l'a dit Giscard d'Estaing de 2.000 Francs par Français mais de 1.200 Francs.
Cela ne veut pas dire que j’exonère la gauche de la responsabilité d’endettement mais je précise les choses pour ne pas faire croire aux Français que nous allons obtenir demain un pouvoir s’installer sur notre verger ! »
Journaliste :
- « Peut-être une dernière chose, c’est un peu la même question que j’ai posté à François-Marie Aroué, et donc je la pose à vous : est-ce qu’on se connaît ? »
Caton :
- « Premièrement, je n’ai rien à voir avec François-Marie Aroué ou Gérard Montacié. Je dis donc cette comparaison me blesse plutôt qu’elle m’honore. Et deuxièmement, je crois que vous me connaissez, oui, en tout cas vous m’avez vu. »
Journaliste :
- « Merci. »
Ecouter l'interview audio sur le site de l'INA : François Hollande est Caton.
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