"Il y a un problème de gouvernance (…) il faut qu’il se passe quelque chose avant Noël" déclarait Jean-Louis Borloo, président de l’UDI, à la fin du mois d’octobre dernier au micro d’Europe 1. Gestion des entreprises et des finances des métropoles désastreuse, secteur de la santé en difficulté, paysage politique fracturé et sans ligne directrice… Jour après jour, la situation empire et les solutions prises semblent de moins en moins efficaces.
Grandes métropoles et entreprises, les hommes d’affaires trop privilégiés
Lejaby, Gandrange, Florange… Aujourd’hui, quand une entreprise ne ferme pas, elle délocalise. Et il serait difficile de la blâmer. À l’étranger, au lieu de gagner 3% tous les ans comme en France, les actionnaires d’une entreprise peuvent obtenir 15%. La source de tout ceci est bel et bien un problème de gouvernance d’entreprise dont souffre l’hexagone. Si l’Allemagne a un coût du travail équivalent au nôtre, bien qu’elle n’ait aucun salaire minimum, c’est grâce à son réseau important de moyennes entreprises, dont les patrons sont également les actionnaires et sont attachés à leur région. Plutôt que de se construire un tissu entrepreneurial basé sur ce type d’entreprises, la France, elle, préfère privilégier les actionnaires des grandes entreprises qui n’ont que faire de voir le travail fait en France ou en Chine.
Même chose pour la gestion financière des grandes métropoles française. La gouvernance du Grand Paris est en ce moment même en pleine mutation. Quand certains désirent une organisation fonctionnelle de la ville, d’autres réclament un modèle de gouvernance qui pourrait se décliner d’une métropole à l’autre. In fine, les instances de régulation se multiplient, de Paris Métropole à Conférence territoriale du Cône Sud, en passant par "Communauté aéroportuaire" du Grand Roissy. Mais rien ne se décide et la ville stagne.
Même chose pour la gestion financière des grandes métropoles française. La gouvernance du Grand Paris est en ce moment même en pleine mutation. Quand certains désirent une organisation fonctionnelle de la ville, d’autres réclament un modèle de gouvernance qui pourrait se décliner d’une métropole à l’autre. In fine, les instances de régulation se multiplient, de Paris Métropole à Conférence territoriale du Cône Sud, en passant par "Communauté aéroportuaire" du Grand Roissy. Mais rien ne se décide et la ville stagne.
Drogue : une multiplication des acteurs qui divisent
Le problème de l’augmentation de la consommation de drogues, douces et dures, en France est probablement l’exemple le plus frappant de cette multiplication d’acteurs dans un secteur qui amène à une absence de consensus symptomatique de l’hexagone. Le ministère de la Santé, la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (MILDT), la Haute Autorité de santé (HAS), l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), la Direction générale de la santé (DGS) et l’Observatoire français des Drogues et des Toxicomanies (OFDT). Pas moins de 6 institutions différentes pour traiter un seul et même problème : la dépendance à la drogue.
Pourtant, aucun débat national sur la manière de traiter les dépendances n’a été organisé jusqu’ici. Et ce n’est sûrement pas parce que le traitement de la dépendance actuel est efficace. Moins de 25% des personnes considérées comme des "usagers problématiques de drogues" sont aujourd’hui intégrées dans une structure de réduction des risques. Côté mesures, c’est une nouvelle fois le néant. Depuis 1970 et la première législation sur les drogues en France, il est difficile de se souvenir d’un projet de loi ayant marqué les esprits.
Une absence de gouvernance dans de nombreux secteurs qui trouve probablement sa source dans le paysage politique français en général. Éparpillés idéologiquement, les hommes et les femmes politiques du pays, du même camp ou non, se battent les uns contre les autres pour tenter de se mettre en avant et jamais aucun consensus ne sort de ce fouillis. Il nous faut accomplir une "révolution de la gouvernance sans laquelle rien ne sera possible" déclarait Corinne Lepage il y a quelques jours. Aujourd’hui, il serait difficile de la contredire.
Pourtant, aucun débat national sur la manière de traiter les dépendances n’a été organisé jusqu’ici. Et ce n’est sûrement pas parce que le traitement de la dépendance actuel est efficace. Moins de 25% des personnes considérées comme des "usagers problématiques de drogues" sont aujourd’hui intégrées dans une structure de réduction des risques. Côté mesures, c’est une nouvelle fois le néant. Depuis 1970 et la première législation sur les drogues en France, il est difficile de se souvenir d’un projet de loi ayant marqué les esprits.
Une absence de gouvernance dans de nombreux secteurs qui trouve probablement sa source dans le paysage politique français en général. Éparpillés idéologiquement, les hommes et les femmes politiques du pays, du même camp ou non, se battent les uns contre les autres pour tenter de se mettre en avant et jamais aucun consensus ne sort de ce fouillis. Il nous faut accomplir une "révolution de la gouvernance sans laquelle rien ne sera possible" déclarait Corinne Lepage il y a quelques jours. Aujourd’hui, il serait difficile de la contredire.
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