Nathalie Kosciusko-Morizet a voulu éliminer entre les deux tours son concurrent à la primaire ouverte de l'UMP pour les municipales à Paris.

"Tout cela est vrai, raconte Franck Margain, ils sont arrivés à 17h40 comme la préfecture l'a dit, en faisant une deuxième liste sans que je sois prévenu et pendant ce temps, Monsieur Peyrat et Madame Kosciusko-Morizet pensaient que je n'étais plus sur la liste. Comme elle n'était pas conforme, la préfecture n'a pas pu l'enregistrer et donc je suis à nouveau candidat".

Grâce aux erreurs des mandataires, Franck Margain est toujours en position n°4 sur la liste d'union UMP UDI Modem avec NKM dans le 12e arrondissement à une place éligible au conseil de Paris si la droite gagne dans l'arrondissement le 30 mars 2014.

Franck Margain est prévenu une demi-heure avant la fermeture du bureau à la préfecture : "Elle (Nathalie Kosciusko-Morizet) m'a dit "c'est une équation politique" et je n'ai toujours pas compris les paramètres de l'équation. Je pense qu'il y a des exponentielles et des logarithmes qui ont du lui manquer. J'avais compris en politique qu'on faisait un rassemblement et que les sensibilités différentes s'ajoutaient (...) J'estime avoir été sacrifié par une idéologie politique et un mauvais calcul politique (...) Depuis 1 an j'ai emmené Nathalie dans les organisations sociales (...)" .

A la fédération parisienne de l'UMP, l'on explique la situation par le fait que "le plein des voix à droite est fait dans le 12e et le profil de Franck Margain n'est pas suffisant pour rallier les gens de gauche".
- "Cela fait plaisir" commente le n° 4 de la liste d'union UMP UDI Modem avec NKM, vice-président du Parti Chrétien Démocrate incarnant le courant des conservateurs catholiques. Il pense plutôt qu'on le considère comme "trop à droite".

Valérie Montandon, tête de liste sous pression de NKM dans le 12e arrondissement, n'a fait aucune déclaration sur cette affaire. Au lendemain du 1er tour le lundi 24 mars, elle tweete : "Je remercie tous celles et ceux qui m'ont accordé leur confiance". Depuis le mardi 25 mars 2014, nada.
A l'état-major de l'UMP, la consigne est la suivante : "avec Franck Margain sur la liste d'union, Nathalie Kosciusko-Morizet perdrait le 12e et perdrait Paris et tant pis pour le rassemblement".
- "On est dans l'idéologie, résume Franck Margain, j'ai défendu les plus fragiles, j'ai défendu les sans abris, j'ai défendu l'économie sociale et solidaire". Il a aussi défendu "l'anti-travail du dimanche".

Se trouvant sur la liste "par hasard" alors que dans la réalité on ne voulait plus de lui, Franck Margain a pris congé de la campagne dès le mardi 25 mars 2014. Il n'a "jamais appelé à voter contre la liste NKM" au contraire de Christine Boutin, présidente du Parti Chrétien Démocrate (PCD) dont il est également l'un des vice-présidents.
- "J'ai écrit à tous mes électeurs et je les ai appelé à leur liberté de conscience. Les électeurs n'appartiennent à personne. Je veux la victoire de la droite".

A Paris, les accords UMP PCD ont pris un sérieux coup dans l'aile : quid des 2 sièges de conseillers de Paris en position éligible même sans victoire, 1 place de Maire Adjoint à la Mairie de Paris en cas de victoire, et des conseillers d'arrondissement ? Pour gagner au second tour dans le 12e arrondissement, la liste d'union UMP UDI Modem doit réunir 6 000 voix supplémentaires.

A Londres en juillet 2013, Nathalie Kosciusko-Morizet avait dit qu'elle était une "killer". N'est pas Nikita qui veut. Nat Kill More a raté sa cible.