Gérard Larcher marche vers le Plateau

Majorité absolue au sein du groupe UMP pour Gérard Larcher.


Le principal groupe parlementaire a choisi son candidat pour la Présidence du Sénat.


30 Septembre 2014 19:47

Réunion le mardi 30 septembre 2014 dans l’après-midi des sénateurs UMP. Les couloirs bruissent depuis dimanche. Jean-Pierre Raffarin évoque la reconquête de l’exécutif et le rôle d’un Sénat d’opposition. Gérard Larcher mobilise ses amis politiques et philosophiques. Philippe Marini, le Président sortant de la commission des finances intervient comme troisième homme.

Gérard Larcher marche vers « le Plateau »

Bouillonnant, rajeuni, Gérard Larcher est parti à la reconquête du « Plateau ». Ce poste sur élevé permet de dominer la salle des séances du Sénat. Il échoit au Président. Il l’a occupé de 2008 à 2011. C’est l’équivalent du « Perchoir » de l’Assemblée Nationale.

Gérard Larcher s’est préparé. Son discours est tout en nuance. Il plaide pour un Sénat qui soit avant tout une Institution. Sa méthode, c’est le dialogue. Jean-Pierre Raffarin a l’aura d’un ancien Premier ministre. C’est un homme rond aux formules piquantes. Il est ouvert sur les évolutions du monde et cultive son côté diplomate. Philippe Marini est un spécialiste des finances publiques. Il est assez éloigné des appareils politiques. Sa compétence est reconnue. Le sénateur de l’Oise espère être en position d’arbitre.

Les ombres de Nicolas Sarkozy et de François Fillon planent sur les échanges et les votes pour l’investiture du candidat à la Présidence du Sénat. Le premier regarde le sénateur de la Vienne, le second celui des Yvelines.

Le principal groupe parlementaire a choisi son candidat pour la Présidence

L’UDI n’a pas réclamé la désignation d’un candidat commun aux deux groupes qui forment désormais la coalition majoritaire au sein de la Haute Assemblée. Certes, c’est la tradition mais au nom de l’union, l’investiture commune d’un candidat aurait eu du sens aux yeux de l’opinion publique. Cela aurait peut-être modifié le résultat strictement interne au groupe UMP. C’était aussi l’appel de l’ancien ministre Yves Jégo, candidat à la Présidence de l’UDI. Il avait réclamé hier sur twitter « une primaire ouverte, conjointe aux groupes UMP et UDI » en la considérant « indispensable pour choisir en toute transparence le Président » (du Sénat - ndlr).

Les sénateurs UMP sont donc entre eux. Premier tour, trois candidats, chacun a établi une fourchette haute et basse de suffrages des sénateurs prenant part au vote par scrutin secret.

Le dépouillement donne un résultat net :
Gérard Larcher obtient 80 voix, Jean-Pierre Raffarin 56 et Philippe Marini 7.
Le sénateur des Yvelines, âgé de 65 ans depuis le 14 septembre, doit logiquement être élu demain le 1er octobre à la Présidence du Sénat.

Il devra tout de même affronter en séance publique d’autres candidats, le socialiste Didier Guillaume, l’écologiste Jean-Vincent Placé, la communiste Eliane Assassi et le centriste François Zocchetto qui a vu sa collègue Nathalie Goulet s’effacer devant lui.

Docteur vétérinaire de profession, nul doute que s’il reprend le « Plateau », le Président Larcher, républicain convaincu, connaisseur des symboles et des hommes, mette en pratique le conseil de Jean de La Fontaine pour le « Lion s’en allant en guerre » pour réunir sa majorité sans exclusive :

« Le monarque prudent et sage,
De ses moindres sujets sait tirer quelque usage,
Et connaît les divers talents.
Il n’est rien d’inutile aux personnes de sens »
.


Mots-clés de l'article : france ile de france larcher

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