JFK, John Fitzgerald Kennedy, Abraham Lincoln et deux Présidents des Etats Unis d’Amérique ont été assassinés en cours de mandat.
La société américaine a toujours été réputée violente à cause de son histoire et par sa législation permissive en matière de détention d’armes.
Ce n’est pas une exclusivité.
La société américaine a toujours été réputée violente à cause de son histoire et par sa législation permissive en matière de détention d’armes.
Ce n’est pas une exclusivité.
La violence politique à Paris contre le pouvoir en France
Portrait de Paul Doumer à l'Elysée - Par Agence de presse Meurisse - Bibliothèque nationale de France, Domaine public, commons.wikimedia.org
La France, pays à l’histoire millénaire, a eu deux Présidents assassinés sous la IIIe République, François-Marie Sadi-Carnot en 1894 et Paul Doumer en 1932.
Les deux assassins ont des points communs. La volonté d’utiliser la violence en politique pour faire triompher des idées. Tous les deux sont des « émigrés ». On n’utilisait pas, à l’époque, le mot « immigré », ni le mot récent « migrant ». Sante Geronimo Caserio qui a tué François-Marie Sadi-Carnot est un anarchiste italien.
Paul Gorguloff qui élimine le Président Paul Doumer est russe. Il vit en Russie puis dans différents pays d’Europe centrale avant d’arriver en France. Il réside à Billancourt puis à Paris et à Nice. Il est frappé d’un arrêté d’expulsion pour exercice illégal de la médecine en 1931. Il se rend à Monaco d’abord puis à Paris où, il assassine le Président Paul Doumer.
Arrêté à l’issue de son action et conduit au commissariat de Saint Philippe du Roule dans le 8e arrondissement de Paris, Paul Gorguloff explique son geste aux policiers et plus tard au juge d’instruction. Il a voulu se venger de la France. Il se présente comme docteur en médecine et fondateur d’une association « fasciste russe » créée à Prague en Tchécoslovaquie en 1930 qu’il décrit également comme le « Parti vert » :
L’émotion en France est immense lorsque les nouvelles de l’attentat et du décès sont connues. Les organisations de la communauté russe présente en France témoignent de leur solidarité avec les Français et condamnent le crime abominable. Mais il est évident que les exilés russes craignent également l’amalgame et d’être victimes de représailles.
Les deux assassins ont des points communs. La volonté d’utiliser la violence en politique pour faire triompher des idées. Tous les deux sont des « émigrés ». On n’utilisait pas, à l’époque, le mot « immigré », ni le mot récent « migrant ». Sante Geronimo Caserio qui a tué François-Marie Sadi-Carnot est un anarchiste italien.
Paul Gorguloff qui élimine le Président Paul Doumer est russe. Il vit en Russie puis dans différents pays d’Europe centrale avant d’arriver en France. Il réside à Billancourt puis à Paris et à Nice. Il est frappé d’un arrêté d’expulsion pour exercice illégal de la médecine en 1931. Il se rend à Monaco d’abord puis à Paris où, il assassine le Président Paul Doumer.
Arrêté à l’issue de son action et conduit au commissariat de Saint Philippe du Roule dans le 8e arrondissement de Paris, Paul Gorguloff explique son geste aux policiers et plus tard au juge d’instruction. Il a voulu se venger de la France. Il se présente comme docteur en médecine et fondateur d’une association « fasciste russe » créée à Prague en Tchécoslovaquie en 1930 qu’il décrit également comme le « Parti vert » :
« Mon parti vert, c’est le parti des paysans ! Je suis fils de paysans et hommes de lettres. J’ai écrit des scénarios pour le cinéma. J’ai voulu attirer l’opinion des Français sur le martyre de ma patrie ». (1)
Paul Gorguloff le 6 mai 1932.
L’émotion en France est immense lorsque les nouvelles de l’attentat et du décès sont connues. Les organisations de la communauté russe présente en France témoignent de leur solidarité avec les Français et condamnent le crime abominable. Mais il est évident que les exilés russes craignent également l’amalgame et d’être victimes de représailles.
Le 6 mai 1932 Paul Doumer est assassiné par un émigré russe
Gorguloff à son procès en 1932 Par Agence de presse Meurisse commons.wikimedia.org, BNF Gallica, Domaine public - commons.wikimedia.org
Le Salon des écrivains anciens combattants de la Première Guerre mondiale se tient à Paris, à l'hôtel Salomon de Rothschild, rue Berryer dans le 8e arrondissement. Le Président Paul Doumer l’inaugure. Il arrive vers 15h. Des auteurs sont déjà présents. C’est en empruntant cette fausse qualité et le nom de Paul Brède « écrivain journaliste combattant » que Paul Gorguloff s’introduit dans les lieux.
Alors que le Président de la République est guidé par les organisateurs vers les stands et passe dans la seconde salle, des coups de feu sont tirés. Le Président est touché de deux balles et s’effondre. Le directeur de la police est présent et parvient à désarmer le forcené de son pistolet automatique Browning 7,65 mm. L’assassin porte dans son poche un second revolver, un 6,35 mm ainsi qu’un carnet où il est écrit
Paul Doumer décède à l’hôpital Beaujon quelques heures plus tard le 7 mai 1932. Le Figaro du jour publie « Assassinat du président de la République : un terroriste russe a tiré hier plusieurs coups de revolver sur M. Doumer qui est mort ce matin à 4H40 ».
Alors que le Président de la République est guidé par les organisateurs vers les stands et passe dans la seconde salle, des coups de feu sont tirés. Le Président est touché de deux balles et s’effondre. Le directeur de la police est présent et parvient à désarmer le forcené de son pistolet automatique Browning 7,65 mm. L’assassin porte dans son poche un second revolver, un 6,35 mm ainsi qu’un carnet où il est écrit
« Paul Gorguloff a tué de (sic) président de la République ». (2)
Paul Doumer décède à l’hôpital Beaujon quelques heures plus tard le 7 mai 1932. Le Figaro du jour publie « Assassinat du président de la République : un terroriste russe a tiré hier plusieurs coups de revolver sur M. Doumer qui est mort ce matin à 4H40 ».
Le mystère de l’assassinat
Paul Gorgulov a bien commis un meurtre avec préméditation sur le Président de la République Paul Doumer.
Mais, était-il seul à avoir préparé et exécuté l’attentat ou bien y avait-il un commanditaire et dans l’affirmative lequel ?
L’enseignant chercheur Amaury Lorin a étudié cette question :
Le procès de Paul Gorguloff se déroule devant la Cour d’assises de la Seine les 26 et 27 juillet 1932. Il est condamné à mort. Son recours en grâce est rejeté par le successeur de Paul Doumer à la la Présidence de la République. Il sera guillotiné en public le 14 septembre 1932, boulevard Arago dans le 14e arrondissement de Paris devant la prison de la Santé.
Mais, était-il seul à avoir préparé et exécuté l’attentat ou bien y avait-il un commanditaire et dans l’affirmative lequel ?
L’enseignant chercheur Amaury Lorin a étudié cette question :
« L’enquête du juge d’instruction Fougery est formelle : le crime de Gorguloff est le fait d’un solitaire. (3) Il n’aurait pas été payé. Il n’aurait pas obéi non plus à des suggestions d’autrui (agents soviétiques ou cosaques blancs). Il n’y aurait pas eu de ramifications politiques. Il n’y aurait eu ni complice ni complot. Or pour de nombreux observateurs, il est évident que Gorguloff est l’exécuteur des ordres d’une organisation politique puissante. Les autorités ont intérêt à régler l’affaire au plus vite sinon à l’étouffer, ce qui fait dire à certains commentateurs que l’instruction du juge Fougery aurait été frelatée. (4)
Amaury Lorin, « Un « régicide républicain » : Paul Doumer, le président assassiné (6 mai 1932) ».
Le procès de Paul Gorguloff se déroule devant la Cour d’assises de la Seine les 26 et 27 juillet 1932. Il est condamné à mort. Son recours en grâce est rejeté par le successeur de Paul Doumer à la la Présidence de la République. Il sera guillotiné en public le 14 septembre 1932, boulevard Arago dans le 14e arrondissement de Paris devant la prison de la Santé.
(1) Propos rapporté par Franck Ferrand dans Au cœur de l’histoire – Ed Flammarion 2011
Amaury Lorin est enseignant-chercheur en Histoire contemporaine à l’Université catholique de Lille et au Centre d’histoire de Sciences Po. Il a soutenu le 15 novembre 2011 une thèse de doctorat intitulée Une ascension en République : Paul Doumer (1857-1932), d’Aurillac à l’Élysée sous la direction de Serge Berstein à Sciences Po.
(2) Le Figaro – 7 mai 1932
(3) Descaves (Max), « Gorguloff va être jugé », Vu, 10 juillet 1932.
(4) Amaury Lorin, « Un « régicide républicain » : Paul Doumer, le président assassiné (6 mai 1932) », Criminocorpus mis en ligne le 17 novembre 2011 : http://criminocorpus.revues.org/435
(3) Descaves (Max), « Gorguloff va être jugé », Vu, 10 juillet 1932.
(4) Amaury Lorin, « Un « régicide républicain » : Paul Doumer, le président assassiné (6 mai 1932) », Criminocorpus mis en ligne le 17 novembre 2011 : http://criminocorpus.revues.org/435
Amaury Lorin est enseignant-chercheur en Histoire contemporaine à l’Université catholique de Lille et au Centre d’histoire de Sciences Po. Il a soutenu le 15 novembre 2011 une thèse de doctorat intitulée Une ascension en République : Paul Doumer (1857-1932), d’Aurillac à l’Élysée sous la direction de Serge Berstein à Sciences Po.