Jacques Boutault et les Damnés de la Terre

Question d'actualité du groupe écologiste au conseil de Paris de mai


Les deux demandes à la Maire de Paris et au Préfet de Police de Paris.


Théo Cyiva
1 Juin 2015 04:10

Camp illégal de migrants clandestins boulevard de la Chapelle à Paris © PT
Au nom du Groupe Ecologiste de Paris (GEP) au conseil de Paris, Jacques Boutault, maire du 2e arrondissement, formule deux demandes au Préfet de Police de Paris : ne pas évacuer le camp illégal situé boulevard de la Chapelle entre le 10e et le 18e arrondissement, et aider à l'hébergement. Auprès de la Maire de Paris, il s'enquiert de ses propositions pour éviter que l' "extrême misère" ne s'installe dans la capitale et du dispositif pérenne envisagé vis-à-vis des migrants en transit à Paris. 
"Nous avons tous été émus et révoltés ces dernières semaines par les tragédies à répétition qui se déroulent en Méditerranée. Les images de ces bateaux transportant des réfugiés dans des conditions effroyables, sombrant en pleine mer, ne laissent personne indifférent. Certaines de ces embarcations de fortune atteignent les côtes italiennes, grecques, chypriotes ou maltaises et livrent leur lot de personnes complètement démunies, fuyant un totalitarisme qui s'étend de jour en jour en Irak, en Syrie, ou cherchent à échapper à des situations de persécution ou de guerre comme en Ethiopie.
Ces damnés de la Terre continuent ensuite leur périple sur le continent en quête d'un avenir pour eux et leurs enfants, une reprise d'études, d'un travail, pour pouvoir vivre dignement.
Ce sont ces personnes, venues principalement du Soudan, de Syrie et d'Erythrée, que l'on retrouve au nombre de plusieurs centaines à Paris.
Elles sont venues grossir le nombre d'exilés déjà installés dans un campement de misère sur le terre-plein du boulevard de la Chapelle, sous le métro aérien, à proximité des voies de la gare du Nord.
Face à cette situation, la Ville de Paris a mandaté Emmaüs pour coordonner l'action des associations qui assurent les premiers secours. Cependant, aucune solution d'hébergement n'a été proposé à ces personnes dont la situation sanitaire se dégrade de jour en jour. L'hébergement est pourtant une nécessité première dont Emmaüs a rappelé l'urgence.
Les services d'urgence et la permanence d'accès aux soins des hôpitaux Lariboisière et Saint-Louis sont sous tension, ainsi que les médecins de ville, et la cohabitation avec les riverains devient tendue.
Les projets d'évacuation du campement inquiètent les associations d'aide aux migrants et de défense des droits humains. Une évacuation sans hébergement préalable risque en effet de précariser encore plus ces populations qui se disperseront et se regrouperont un peu plus loin, sous les ponts, au bord du canal, dans les jardins publics.
Le groupe écologiste souhaite interroger la Maire de Paris sur ce qu'elle compte faire pour ne pas laisser cette situation d'extrême misère, particulièrement indigne dans une ville comme Paris, s'installer durablement, et pour trouver rapidement une solution d'hébergement à ces migrants.
Il souhaite aussi savoir si la Maire de Paris compte engager un travail pour la mise en place d'un dispositif pérenne pour les migrants en transit à Paris.
Le groupe écologiste demande aussi au Préfet de Police de ne pas procéder à l'évacuation du campement et d'intervenir auprès des services de l'Etat pour aider à l'hébergement à l'accès au droit et aux demandes d'asile de ces réfugiés".

Jacques Boutault, Maire du 2e arrondissement, conseil de Paris le 28 mai 2015.





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