Pas de clameur indignée, tout au plus quelques gestes et signes de désapprobation visibles de tous. C'est à une subtile bronca, un terme issu de la tauromachie, que se sont livrés les élus du groupe UMPPA pendant la séance du conseil de Paris le 15 octobre 2012 et en marge de celle-ci.
La veille, le Journal du Dimanche publiait un article intitulé "Des primaires UMP dans chaque arrondissement" avec une citation de Jean-François Legaret qui souhaite mettre en place un processus démocratique dans chaque arrondissement pour désigner les candidats aux mairies d'arrondissement et organiser des primaires ouvertes au niveau parisien pour désigner le candidat à la Mairie de Paris : "Ils savent qu’ils seront réélus quoi qu’il arrive, alors ils ne prennent pas la peine de jouer collectif, ne s’adressent qu’à leurs électeurs, refusent les logements sociaux, se font remarquer par leurs propos déplacés… Je ne vais pas perdre mon temps avec la 'bande des quatre' et me concentrer sur les 12 arrondissements à reconquérir."
La bande des 4 vise Jean-Pierre Lecoq maire du 6e arrondissement depuis 18 ans, Rachida Dati maire du 7e arrondissement depuis 4 ans, François Lebel maire du 8e arrondissement depuis 29 ans et Claude Goasguen maire du 16 arrondissement depuis 4 ans.
La pire des réactions dans une bronca est le silence. Elle n'a pas eu lieu et les élus visés ont bien manifesté leur mécontentement. Jean-François Legaret, élu chef du groupe UMPPA au conseil de Paris le 13 septembre 2012 par 40 votants sur 52 élus, marque un point.
La veille, le Journal du Dimanche publiait un article intitulé "Des primaires UMP dans chaque arrondissement" avec une citation de Jean-François Legaret qui souhaite mettre en place un processus démocratique dans chaque arrondissement pour désigner les candidats aux mairies d'arrondissement et organiser des primaires ouvertes au niveau parisien pour désigner le candidat à la Mairie de Paris : "Ils savent qu’ils seront réélus quoi qu’il arrive, alors ils ne prennent pas la peine de jouer collectif, ne s’adressent qu’à leurs électeurs, refusent les logements sociaux, se font remarquer par leurs propos déplacés… Je ne vais pas perdre mon temps avec la 'bande des quatre' et me concentrer sur les 12 arrondissements à reconquérir."
La bande des 4 vise Jean-Pierre Lecoq maire du 6e arrondissement depuis 18 ans, Rachida Dati maire du 7e arrondissement depuis 4 ans, François Lebel maire du 8e arrondissement depuis 29 ans et Claude Goasguen maire du 16 arrondissement depuis 4 ans.
La pire des réactions dans une bronca est le silence. Elle n'a pas eu lieu et les élus visés ont bien manifesté leur mécontentement. Jean-François Legaret, élu chef du groupe UMPPA au conseil de Paris le 13 septembre 2012 par 40 votants sur 52 élus, marque un point.
Jean-François Legaret, un président de groupe qui existe
Le lundi 15 octobre, "la Bande des 4"* assiste à la séance du conseil de Paris. Tous sont particulièrement mécontents et essaient de digérer l'estocade avec plus ou moins de succès : piqués au vif, Claude Goasguen et Jean-Pierre Lecoq n'arrivent pas à cacher leur désappointement ; Jean-Pierre Lecoq en profite pour organiser des entretiens avec les uns et les autres ; François Lebel préfère rester de marbre et Rachida Dati passe même un journal à Jean-François Legaret, lequel va serrer la main de François Lebel qui le lui rend bien.
Chez les autres conseillers de Paris, les réactions sont partagées : pour David Alphand, conseiller du 16e arrondissement, "ce qu'a dit Jean-François Legaret est juste" et il le soutient.
Autre son de cloche dans le 17e arrondissement où Thierry Coudert analyse les luttes internes au sein du groupe et pose la question "ça apporte quoi ? (...) c'est absurde (...) ce n'est pas comme cela qu'on fait une opposition".
Ou encore Jérôme Dubus qui pense que Jean-François Legaret "s'est fait piéger" : "Son rôle c'est de faire fonctionner le groupe, tout ce qui relève des élections et des investitures est le rôle de la formation politique".
Dans le 14e arrondissement, Marie-Claire Carrère-Gée est "d'accord avec le fait que la fédération et le groupe se disent qu'ils ont une chose utile à faire : c'est aider ceux qui se battent dans le 14e, le 12e et le 9e" et si l'UMP décide d'organiser des primaires dans chaque arrondissement, "cela me va tout-à-fait".
Contactés par Paris Tribune, les 4 maires cités par Jean-François Legaret n'ont pas tous voulu s'exprimer : si Rachida Dati et Jean-Pierre Lecoq ne prennent pas la peine de répondre, en revanche Claude Goasguen fait savoir qu' "il ne souhaite pas réagir à l'article du JDD" et "souhaite ne pas verser de l'huile sur le feu".
François Lebel n'est pas le plus remonté mais il tient à indiquer sa position : pour le maire du 8e arrondissement, les propos de Jean-François Legaret sont "proprement inacceptables" car il s'agit d' "une attaque nominative" qui pourrait mener "au bord de la rupture" alors qu'on parle de "volonté d'apaisement". Il enjoint Jean-François Legaret à ne pas s'occuper des déclarations des uns et des autres ni à mener la charge contre les électeurs dans les arrondissements : "la Mairie de Paris se joue dans 20 arrondissements et chaque arrondissement à ses propres problèmes".
A la pause déjeuner, Jean-François Legaret transmet à tous les élus un petit papier : un séminaire de réflexion est prévu le 1er décembre. Il expliquera aux élus parisiens les détails de sa "stratégie de la fusée à trois étages" ; une décision partagée par les membres du bureau de l'UMPPA et qui a le soutien de Philippe Goujon, président de la fédération UMP de Paris et député-maire du 15e arrondissement.
Tous les deux seront également reçus par le futur président de l'UMP dont l'élection se tient le 18 novembre, et le 25 en cas de 2nd tour.
A suivre sur Paris Tribune, les grandes lignes de la stratégie de la fusée à trois étages expliquée par Jean-François Legaret en marge du conseil de Paris.
* Autre "Bande des 4" célèbre à Paris : celle constituée par Daniel Vaillant, Lionel Jospin, Claude Estier et Bertrand Delanoë, élus aux élections municipales de 1977 sur la liste de gauche conduite par le député communiste Louis Baillot. Les intéressés n'ont jamais apprécié l'utilisation de ce terme qui fait référence à la 'Bande des Quatre', accusée après la mort de Mao Tsé Toung d'être les instigateurs de la Révolution culturelle chinoise, qui éradiqua les valeurs traditionnelles de la Chine et mena le pays au bord de la guerre civile.
> L'article du JDD du 14 octobre 2012 : Des primaires UMP dans chaque arrondissement.
Chez les autres conseillers de Paris, les réactions sont partagées : pour David Alphand, conseiller du 16e arrondissement, "ce qu'a dit Jean-François Legaret est juste" et il le soutient.
Autre son de cloche dans le 17e arrondissement où Thierry Coudert analyse les luttes internes au sein du groupe et pose la question "ça apporte quoi ? (...) c'est absurde (...) ce n'est pas comme cela qu'on fait une opposition".
Ou encore Jérôme Dubus qui pense que Jean-François Legaret "s'est fait piéger" : "Son rôle c'est de faire fonctionner le groupe, tout ce qui relève des élections et des investitures est le rôle de la formation politique".
Dans le 14e arrondissement, Marie-Claire Carrère-Gée est "d'accord avec le fait que la fédération et le groupe se disent qu'ils ont une chose utile à faire : c'est aider ceux qui se battent dans le 14e, le 12e et le 9e" et si l'UMP décide d'organiser des primaires dans chaque arrondissement, "cela me va tout-à-fait".
Contactés par Paris Tribune, les 4 maires cités par Jean-François Legaret n'ont pas tous voulu s'exprimer : si Rachida Dati et Jean-Pierre Lecoq ne prennent pas la peine de répondre, en revanche Claude Goasguen fait savoir qu' "il ne souhaite pas réagir à l'article du JDD" et "souhaite ne pas verser de l'huile sur le feu".
François Lebel n'est pas le plus remonté mais il tient à indiquer sa position : pour le maire du 8e arrondissement, les propos de Jean-François Legaret sont "proprement inacceptables" car il s'agit d' "une attaque nominative" qui pourrait mener "au bord de la rupture" alors qu'on parle de "volonté d'apaisement". Il enjoint Jean-François Legaret à ne pas s'occuper des déclarations des uns et des autres ni à mener la charge contre les électeurs dans les arrondissements : "la Mairie de Paris se joue dans 20 arrondissements et chaque arrondissement à ses propres problèmes".
A la pause déjeuner, Jean-François Legaret transmet à tous les élus un petit papier : un séminaire de réflexion est prévu le 1er décembre. Il expliquera aux élus parisiens les détails de sa "stratégie de la fusée à trois étages" ; une décision partagée par les membres du bureau de l'UMPPA et qui a le soutien de Philippe Goujon, président de la fédération UMP de Paris et député-maire du 15e arrondissement.
Tous les deux seront également reçus par le futur président de l'UMP dont l'élection se tient le 18 novembre, et le 25 en cas de 2nd tour.
A suivre sur Paris Tribune, les grandes lignes de la stratégie de la fusée à trois étages expliquée par Jean-François Legaret en marge du conseil de Paris.
* Autre "Bande des 4" célèbre à Paris : celle constituée par Daniel Vaillant, Lionel Jospin, Claude Estier et Bertrand Delanoë, élus aux élections municipales de 1977 sur la liste de gauche conduite par le député communiste Louis Baillot. Les intéressés n'ont jamais apprécié l'utilisation de ce terme qui fait référence à la 'Bande des Quatre', accusée après la mort de Mao Tsé Toung d'être les instigateurs de la Révolution culturelle chinoise, qui éradiqua les valeurs traditionnelles de la Chine et mena le pays au bord de la guerre civile.
> L'article du JDD du 14 octobre 2012 : Des primaires UMP dans chaque arrondissement.
Les élus du groupe UMPPA à la droite du Maire de Paris, à gauche depuis la tribune de presse - Conseil de Paris le 15 octobre 2012 - Photo : VD.
Articles :
- 3 octobre 2012 : Pierre Charon : "La droite à Paris est particulièrement ringarde, voilà"
- 13 septembre 2012 : Jean-François Legaret élu président du groupe de l'opposition à Paris.
- 15 novembre 2011 : UMP à Paris : un nouvel organigramme pour rassembler.
- 15 novembre 2011 : L'UMP rectifie la donne.
- 7 octobre 2011 : Le manifeste des conseillers de Paris UMP dissidents.
- 8 avril 2011 : Jean-François Legaret candidat à la présidence du groupe UMPPA au Conseil de Paris.
- 3 octobre 2012 : Pierre Charon : "La droite à Paris est particulièrement ringarde, voilà"
- 13 septembre 2012 : Jean-François Legaret élu président du groupe de l'opposition à Paris.
- 15 novembre 2011 : UMP à Paris : un nouvel organigramme pour rassembler.
- 15 novembre 2011 : L'UMP rectifie la donne.
- 7 octobre 2011 : Le manifeste des conseillers de Paris UMP dissidents.
- 8 avril 2011 : Jean-François Legaret candidat à la présidence du groupe UMPPA au Conseil de Paris.