L'UDI-Modem vote contre le budget 2015 de Paris et partage l'un de ses objectifs

Explications de vote au conseil de Paris de décembre 2014.


Le président du groupe UDI Modem au conseil de Paris explique la position de son groupe Juste avant le vote du budget 2015.


16 Décembre 2014 23:44

L'UDI - Modem n'a pas présenté de contre-budget comme l'UMP et ne s'est pas associé sur ce point à ce dernier. Les votes du budget sont largement à l'identique à ceux de leur allié dans l'opposition municipale. Rejoignant l'UMP sur la critique de la hausse des recettes prévues en 2015 - « Services municipaux, cantine, conservatoire, activités périscolaires, centres d'animation, stationnement, fourrière, PV, taxe de séjour, logements meublés, résidences secondaires, logements vacants, bureaux vides, cotisation foncière des entreprises, bientôt le prix de l'eau jusqu'à la taxe de fossoyage » -  Eric Azière préfère citer des socialistes surpris par la dette parisienne comme Gérard Collomb Maire PS de Lyon : « Ils se trompent totalement. Vivre à crédit pour relancer la consommation mais quand ont-ils dit qu'il fallait désendetter ? Jamais ». L'objectif partagé avec l'exécutif municipal d'utiliser 25% du budget pour construire 25% des logements sociaux à l'horizon 2025 n'est cependant pas suffisant pour que le groupe UDI - Modem vote 'pour'.
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Explication de vote : intervention d'Eric Azière au conseil de Paris

Beaucoup de choses ont déjà été dit par mes collègues sur la culture, le tourisme, l'environnement, la sécurité, l'urbanisme… Permettez moi à l'occasion de cette explication de vote de traduire d'abord une impression générale avant deux remarques de fond. 

La première impression générale c'est que ce premier budget de la mandature apparaît plus dans un contexte de politique nationale comme l'opportunité d'une posture de gauche que comme un budget au service des Parisiens, et je viens d'en entendre les intonations dans les interventions précédentes. 

On a le sentiment que c'est plus le budget du collectif « Vive la gauche à Paris » que celui de Madame la Maire de Paris. Bertrand Delanoë nous avait habitué à un supplément d'âme parisienne dans la mise en oeuvre de ces options stratégiques. 

Maintenant sur le fond. Ce budget 2015, en deux mots, est caractérisée par l'investissement public sur une ligne d'endettement sans précédent et surtout une ponction des ménages parisiens phénoménale. 

Vous nous dites qu'il y a là matière à relancer l'activité économique à Paris et en France, à l'heure même où la plupart des collectivités locales françaises s'apprêtent à réduire leurs investissements. Pourtant cette ligne déterminée de l'endettement sans limites trouve ses adversaires y compris dans les rangs du Parti socialiste. Dans les colonnes du Parisien je prends ce seul exemple je cite Gérard Collomb le maire de Lyon : « ils se trompent totalement. Vivre à crédit pour relancer la consommation mais quand ont-ils dit qu'il fallait désendetter ? Jamais »

L'autre caractéristique de votre budget, c'est la ponction des familles parisiennes sans exception, toutes classes sociales confondues. Votre budget 2015 c'est « Haro sur les ménages ». Sous couvert d'équité ou de justice sociale, en fait, ce sont de nouvelles recettes que vous voulez ramasser. 

Dans l'évolution des recettes courantes de fonctionnement de la collectivité parisienne depuis ces dernières années, les impôts et taxes n'ont jamais représenté une part aussi importante. Dès lors forcément les taux d'imposition des Parisiens ne suffisent plus selon vous à assurer la justice sociale, une juste répartition, la solidarité, non. Il vous faut créer de nouvelles tranches de quotient familial. Car toutes les autres ont déjà été largement ponctionné, il faut le dire ces dernières années, par des hausses similaires depuis 2010. 

Services municipaux, cantine, conservatoire, activités périscolaires, centres d'animation, stationnement, fourrière, PV, taxe de séjour, logements meublés, résidences secondaires, logements vacants, bureaux vides, cotisation foncière des entreprises, bientôt le prix de l'eau jusqu'à la taxe de fossoyage. 

Alors voyez vous, ce n'est pas tant le ciblage des familles parisiennes les plus aisés que vous voulez mettre injustement en évidence dans cette ponction généralisée, mais c'est l'effet cumulatif qui en découle qui est insoutenable financièrement pour toutes les familles parisiennes, pour tous les Parisiennes et pour tous les Parisiens. Pour ces ménages, toutes ces dispositions viennent s'ajouter en plus, à la fin de l'uniformité des allocations familiales et leur modulation qui va rentrer en vigueur au 1er juillet 2015. 

En fait pour tous les ménages qui vivent à Paris, votre budget 2015 est synonyme de perte de pouvoir d'achat. C'est la raison pour laquelle nous voterons contre. Dès lors étonnez vous d'ailleurs qu'on fasse moins de bébés à Parisn ou que le nombre de familles qui quittent Paris soit supérieur au nombre de celles qui s'y installent (désapprobation des élus socialistes) et à ce rythme là, s'il y a moins de famille, il y aura moins d'enfants, et si il y a moins d'enfants, qui va rembourser la dette ?

Dans ce budget 2015, nous partageons avec vous un seul objectif : celui de consacrer, écoutez-moi s'il vous plaît, écoutez moi, vous avez du mal à entendre la vérité ! (Anne Hidalgo : Laissez Monsieur Azières poursuivre son intervention dans le calme s'il vous plaît).

Dans ce budget 2015, nous partageons avec vous un seul objectif : celui de consacrer un quart du budget pour faire un quart de logements, qu'ils soient sociaux à Paris, à l'horizon 2025. Mais là encore nous voulons qu'il se fasse pas au détriment du parc intermédiaire, impérative voie de sortie du parc social qui est aujourd'hui sinistré. Nous voulons aussi que cette politique du logement privilégie la construction sur l'acquisition. 

Voilà Madame la Maire. Vous aurez compris au nom de toutes ces raisons que nous ne voterons pas votre budget 2015.

Je vous remercie.


Journaliste tahitienne. Formations universitaires modestes, en droit, en sciences sociales… En savoir plus sur cet auteur
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