L'art naïf au Jardin du Luxembourg

Sixième Tribune


Quand a réellement débuté l’art naïf ? Selon Martine Clouet, présidente du groupe international des primitifs modernes dits « naïfs », il pourrait remonter aux grottes de Lascaux : « Ce sont des hommes qui peignent sans qu’on ne leur ai jamais appris la peinture ».


Morgane Merlin
12 Aout 2009 17:18

Les naïfs, appelés « primitifs modernes » aux Etats-Unis sont autodidactes. En France, cet art est apparu avec Henry Rousseau, dit le Douanier, qui était un grand ami de Picasso. Longtemps dénigré et peu apprécié, l’art naïf prend son envol dans les années 1970 ; la folie se déchaîne autour des naïfs et un nouveau regard se porte sur la sincérité de cet art.
 

Les couleurs vives au pavillon Davioud attirent bon nombre de passants du Jardin du Luxembourg. 18 artistes du groupe international des primitifs modernes dit « naïfs » exposent 8 à 10 œuvres chacun jusqu’au 30 août. Si la promenade enluminée plaît aux premiers visiteurs, ils pourront apprécier de nouveaux tableaux des mêmes artistes à partir du 18 août. Jean-Jacques Mangin est l’un de ces peintres ou sculpteurs et surveille l’exposition ce mercredi matin. La particularité de ses tableaux, « c’est le côté humoristique » confie Martine Clouet à côté de lui. Ses toiles portent la marque des souvenirs d’enfance et des voyages.
 

La présidente de l’association a voulu présenter des œuvres aux thèmes et particularités bien différentes les unes des autres. Après deux ans de démarches auprès du Sénat, l’exposition prend place et Martine Clouet semble satisfaite : « on a au minimum 350 visiteurs par jour et sept tableaux ont déjà été vendus ». Les tableaux s’accordent à tout budget : les toiles se vendent de 150 à 12 000 euros.
 

Les nombreux détails des toiles d'art naïf exigent généralement beaucoup d’attention de la part du spectateur. Martine Clouet n'a donc pas souhaité que trop d'artistes exposent dans le jardin privé du Sénat. Comme toute exposition à entrée libre, les gens ne s’attardent pas toujours pour capter la singularité des oeuvres. Jean-Jacques Mangin a trouver une astuce pour attirer le spectateur sur le détail : « Je cache un boxer et un chartreux dans chaque toile, les gens les cherchent parfois longtemps ! ». L’ancien peintre du dimanche et directeur commercial d'une entreprise japonaise a fait depuis 1993 de l'art naïf son activité principale. Il prône le symbolisme dans l’art naïf et avoue qu’il peine à s’arrêter de peindre. De 70h à 4 mois, il ne compte pas le temps passé sur un tableau et plaisante « il faut se violer pour signer ».
 



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