La faute à qui ? Bartabas et Le Caravage, qui se produisent dès l’aurore, dans un spectacle intitulé « Le Lever de Soleil ». Le lever du soleil étant le thème central de la scénographie, rendez-vous donc à 5h26 pour les amateurs du monde équin et pour les fans très matinaux.
A l’entrée, les bénévoles du théâtre équestre Zingaro, dont fait partie Bartabas, sont à cheval sur les consignes. Pas de photos ni de vidéos durant la représentation et chuchotement obligatoire de rigueur. Les téléphones portables sont aussi proscrits. Les directives auraient été données par l’artiste lui-même. Une fois dans l’arène, une des placeuses explique que le degré de concentration du cheval est à son maximum durant l’effort. Un simple flash peut l’effrayer et mettre en danger le cavalier et/ou le public.

Et soudain apparaît Bartabas. Vêtu d’un large sarouel et d’une capuche sur le chef, il chevauche sa monture après l’avoir scellée lui-même. D’un trot allégé et majestueux, il fait le tour de l’assistance tel un empereur romain. Ensuite, quelques séries de « pas piaffés »(le cheval simule un trot mais fait du surplace), de « pas espagnols » (au moment du pas, le cheval étend ses pattes avant quand il les soulève), et de galops ralentis émerveillent un public qui semble connaisseur.
Élégants, toujours synchrones et dans le rythme, le duo se fond dans cette ambiance de douce musicalité, sereine et méditative. Et tout doucement les premiers rayons du soleil sans que l’on ne s’en rende compte percent l’obscurité. Et lorsque le jour est entièrement levé, on assiste à la séparation émouvante du couple virtuose, Le Caravage se roulant au sol lorsque son cavalier s’éloigne, dévoilant le grand jour.