Georges Mathieu, artiste peintre français qui a marqué la seconde moitié du XXème siècle, Son patronyme est Georges Victor Mathieu d’Escaudoeuvres. Mais le monde de l’art de New-York à Paris et partout dans le monde le connaît sous son nom d’artiste : Georges Mathieu.
Le Père de l'abstraction lyrique
Homme de tradition, monarchiste, conservateur, ami du Président Georges Pompidou, artiste peintre autodidacte, il a été avant-gardiste pour servir l’Art et créer son œuvre. Chevalier de la Légion d’Honneur, Commandeur des Arts et Lettres, membre de l’Académie des Beaux-Arts le 7 mai 1975, il laisse vacant le fauteuil numéro 6.
Georges Mathieu n’est pas prisonnier des courants dominants. Dès 1947, il s’oppose à l’abstraction géométrique devenue la norme des artistes contemporains. Il crée et promeut « l’abstraction lyrique ».
Un art libéré des contraintes et empreint de jaillissements, hors du temps. Georges Mathieu aime la couleur. Il écrase les tubes pour que la peinture se jette sur la toile. Il l’écrase avec ses doigts.
Ce ne sont pas seulement des tâches. La matière est là. Il lui donne du rythme. C’est central dans la toile, l’armature du tableau. Il a une écriture unique. Pour Malraux, il est le « Calligraphe occidental ». Georges Mathieu se sait avant-gardiste : « Pour la première fois dans l'histoire des formes, le signe précède sa signification ».
L’artiste a une règle : « Le résultat d'une œuvre doit dépasser la somme de ses parties ». Il y a aussi de la cadence. La musicalité baigne ses toiles. Et, son œuvre a une force expressive unique.
Louis Leygue, Président de l'Académie des Beaux Arts, dans son discours de réception de l’artiste à l‘Académie le mercredi 28 janvier 1976 retient dans l’œuvre du nouvel académicien « Ces zébrures rouges, ces fusées noires, ces traits jaunes fulgurants tantôt rapprochés avec rage, tantôt lancés comme des trajectoires d'astéroïdes ».
Georges Mathieu n’est pas prisonnier des courants dominants. Dès 1947, il s’oppose à l’abstraction géométrique devenue la norme des artistes contemporains. Il crée et promeut « l’abstraction lyrique ».
Un art libéré des contraintes et empreint de jaillissements, hors du temps. Georges Mathieu aime la couleur. Il écrase les tubes pour que la peinture se jette sur la toile. Il l’écrase avec ses doigts.
Ce ne sont pas seulement des tâches. La matière est là. Il lui donne du rythme. C’est central dans la toile, l’armature du tableau. Il a une écriture unique. Pour Malraux, il est le « Calligraphe occidental ». Georges Mathieu se sait avant-gardiste : « Pour la première fois dans l'histoire des formes, le signe précède sa signification ».
L’artiste a une règle : « Le résultat d'une œuvre doit dépasser la somme de ses parties ». Il y a aussi de la cadence. La musicalité baigne ses toiles. Et, son œuvre a une force expressive unique.
Louis Leygue, Président de l'Académie des Beaux Arts, dans son discours de réception de l’artiste à l‘Académie le mercredi 28 janvier 1976 retient dans l’œuvre du nouvel académicien « Ces zébrures rouges, ces fusées noires, ces traits jaunes fulgurants tantôt rapprochés avec rage, tantôt lancés comme des trajectoires d'astéroïdes ».
Une personnalité hors du commun
Il reprend aussi le texte de présentation de Georges Mathieu par lui-même :
« Doué de la sensibilité éthérée d'un Mozart ou d'un Chopin, du même penchant que Byron pour le dandysme, le culte du passé, la nostalgie des ruines, du goût de l'anticipation d'un Jules Verne ou d'un Wells, de la soif révolutionnaire d'un Manet, j'aime le peuple et je fuis la foule comme Robespierre, je suis marqué par la griffe uranienne qui érotise l'angoisse fatale à ma fureur de vivre, et je partage le destin schizoïdien du roi Charles V, exemplairement sage ».
A son style on devine que Georges Mathieu est aussi écrivain. Il a écrit plusieurs ouvrages sur sa conception de l’art et sur son temps.
Dans son « Epitre à la Jeunesse », publiée en 1964, Georges Mathieu livre sa réflexion sur sa manière de peindre :
« La peinture, c'est un vouloir, ce n'est plus un faire. La toile est fouettée, bousculée, sabrée ; la couleur gicle, fuse, transperce, virevolte, monte, s'écrase. L'artisanat, le fini, le léché des idéaux grecs, tout cela est mort. La tension, la densité, l'inconnu, le mystère règnent et gagnent sur tous les tableaux. Pour la première fois dans l'histoire, la peinture est devenue spectacle, et l'on peut assister à sa création comme on assiste à une jam-session (…) La peinture est devenue action ».
Georges Mathieu est précurseur du « happening » (ndlr : mot anglais signifiant 'représentation'). Il réalise des œuvres en public avec une rapidité et une aisance étonnante. Certains le nomme « le peintre le plus rapide du monde ».
« Doué de la sensibilité éthérée d'un Mozart ou d'un Chopin, du même penchant que Byron pour le dandysme, le culte du passé, la nostalgie des ruines, du goût de l'anticipation d'un Jules Verne ou d'un Wells, de la soif révolutionnaire d'un Manet, j'aime le peuple et je fuis la foule comme Robespierre, je suis marqué par la griffe uranienne qui érotise l'angoisse fatale à ma fureur de vivre, et je partage le destin schizoïdien du roi Charles V, exemplairement sage ».
A son style on devine que Georges Mathieu est aussi écrivain. Il a écrit plusieurs ouvrages sur sa conception de l’art et sur son temps.
Dans son « Epitre à la Jeunesse », publiée en 1964, Georges Mathieu livre sa réflexion sur sa manière de peindre :
« La peinture, c'est un vouloir, ce n'est plus un faire. La toile est fouettée, bousculée, sabrée ; la couleur gicle, fuse, transperce, virevolte, monte, s'écrase. L'artisanat, le fini, le léché des idéaux grecs, tout cela est mort. La tension, la densité, l'inconnu, le mystère règnent et gagnent sur tous les tableaux. Pour la première fois dans l'histoire, la peinture est devenue spectacle, et l'on peut assister à sa création comme on assiste à une jam-session (…) La peinture est devenue action ».
Georges Mathieu est précurseur du « happening » (ndlr : mot anglais signifiant 'représentation'). Il réalise des œuvres en public avec une rapidité et une aisance étonnante. Certains le nomme « le peintre le plus rapide du monde ».
Pièce de 10 Francs Français, côté face, par Georges Mathieu.
Un génie autodidacte
Il se livre : « Aucune image, aucune idée antérieure, ne précèdent la seconde où je commence à peindre. Le premier geste peut être arbitraire. Il l’est plus souvent, mais le second est implacablement lié au premier, et ensuite, il y a un enchaînement presque cybernétique de chacun des gestes. Je suis victime de mon premier geste… ». Yves Klein aussi, disparu trop tôt, se lancera dans des créations en public.
Georges Mathieu parcourt le monde et de nombreux musées décident d’acquérir des toiles pour leur collection. La Musée National d’Art moderne dans le 16e arrondissement de Paris en possède.
Une fresque intitulée « Hommage à Jean Cocteau », réalisée en 1963, orne la Maison de la Radio dans le 16e arrondissement de Paris.
ll décore entre 1982 et 1985 des plafonds à la Mairie de Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) et réalise en 1982 la sculpture intitulée « Energie » pour le complexe sportif de l’île du pont de Neuilly. Il est donc facile de découvrir certaines de ses œuvres.
Dans la décennie 1960-1970, Georges Mathieu se propose de défendre le beau dans la vie quotidienne. Il prépare des affiches pour Air France, dessine une pièce de 10 francs (1974), le logo de la chaîne de télévision « Antenne 2 » (1975), un timbre poste « L' Appel du 18 juin 1940 - commémoration de la mort du Général de Gaulle en 1970 » (1980), et la statuette remise aux lauréats des 7 d’Or (1985).
Georges Mathieu parcourt le monde et de nombreux musées décident d’acquérir des toiles pour leur collection. La Musée National d’Art moderne dans le 16e arrondissement de Paris en possède.
Une fresque intitulée « Hommage à Jean Cocteau », réalisée en 1963, orne la Maison de la Radio dans le 16e arrondissement de Paris.
ll décore entre 1982 et 1985 des plafonds à la Mairie de Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) et réalise en 1982 la sculpture intitulée « Energie » pour le complexe sportif de l’île du pont de Neuilly. Il est donc facile de découvrir certaines de ses œuvres.
Dans la décennie 1960-1970, Georges Mathieu se propose de défendre le beau dans la vie quotidienne. Il prépare des affiches pour Air France, dessine une pièce de 10 francs (1974), le logo de la chaîne de télévision « Antenne 2 » (1975), un timbre poste « L' Appel du 18 juin 1940 - commémoration de la mort du Général de Gaulle en 1970 » (1980), et la statuette remise aux lauréats des 7 d’Or (1985).
Pièce de 10 Francs Français, côté pile, par Georges Mathieu.
Un artiste coté
Georges Mathieu a une cote. A titre d’exemple, « Dante II », huile sur toile peinte en 1958 de 140 x 200 cm, a été adjugé chez Sotheby’s à Paris, le 24 mai 2012, pour le prix de 192 750 euros. Ses œuvres devraient prendre encore de la valeur.
Georges Mathieu n’est pas seulement un artiste peintre. Non seulement il a développé une pensée sur l’Art mais aussi une réflexion sur la société.
Il aimait citer Galbraith : « L’artiste est maintenant appelé, pour réduire le risque du naufrage social, à quitter sa tour d’ivoire pour la tour de contrôle de la société ».
Georges Mathieu agit et écrit. Et Louis Leygue, toujours dans son discours de réception à l’Académie, lui lance : « La décadence générale vous a répugné, vous l'avez constatée et l'avez pourfendue ».
Georges Mathieu n’est pas seulement un artiste peintre. Non seulement il a développé une pensée sur l’Art mais aussi une réflexion sur la société.
Il aimait citer Galbraith : « L’artiste est maintenant appelé, pour réduire le risque du naufrage social, à quitter sa tour d’ivoire pour la tour de contrôle de la société ».
Georges Mathieu agit et écrit. Et Louis Leygue, toujours dans son discours de réception à l’Académie, lui lance : « La décadence générale vous a répugné, vous l'avez constatée et l'avez pourfendue ».
L' Appel du 18 juin 1940 - commémoration de la mort du Général de Gaulle en 1970, par Georges Mathieu.
Georges Mathieu, artiste et écrivain
Georges Mathieu Désormais seul face à Dieu - L'Age d'Homme - 1998.
En janvier 1963, Georges Mathieu déclare à Pierre Dumayet dans une émission : « J'ai la nostalgie de ce temps béni des cathédrales où les artistes et les hommes étaient réellement contemporains les uns des autres ».
Il relève l’état déplorable de l’enseignement artistique et de la politique culturelle. Par voie de presse, il réclame le « nettoyage des écuries de la Rue de Grenelle » (ndlr : Ministère de l’Education Nationale) et le limogeage des « seize mille fonctionnaires » du Ministère de la Culture. Il considère que l’Etat a failli dans sa mission pour la culture : favoriser la création et reconnaître les artistes. Et aussi que dans le domaine culturel, la télévision ne remplit pas son rôle.
Il en appelle à l’homme, à la salutaire réaction : « Endormis par l'inertie, l'habitude, le bien-être, le confort, la sécurité nous avons tacitement accepté que l'on converse pour nous, que l'on pense pour nous, que l'on choisisse pour nous, que l'on joue pour nous, que l'on charme pour nous. L'homme se verra t-il demain définitivement frustré de cette ultime faveur démocratique, que l'État lui accorde, et que la société lui arrache : le privilège d'être ? »
Il critique Mai 68, les gauchistes et les valeurs permissives. Il dénonce l’envahissement de la pornographie, la croissance de la criminalité, l’idéologie marxiste, la barbarie en Europe. Il croit que le dialogue vivifiant entre les artistes et la société doit être renoué.
Il relève l’état déplorable de l’enseignement artistique et de la politique culturelle. Par voie de presse, il réclame le « nettoyage des écuries de la Rue de Grenelle » (ndlr : Ministère de l’Education Nationale) et le limogeage des « seize mille fonctionnaires » du Ministère de la Culture. Il considère que l’Etat a failli dans sa mission pour la culture : favoriser la création et reconnaître les artistes. Et aussi que dans le domaine culturel, la télévision ne remplit pas son rôle.
Il en appelle à l’homme, à la salutaire réaction : « Endormis par l'inertie, l'habitude, le bien-être, le confort, la sécurité nous avons tacitement accepté que l'on converse pour nous, que l'on pense pour nous, que l'on choisisse pour nous, que l'on joue pour nous, que l'on charme pour nous. L'homme se verra t-il demain définitivement frustré de cette ultime faveur démocratique, que l'État lui accorde, et que la société lui arrache : le privilège d'être ? »
Il critique Mai 68, les gauchistes et les valeurs permissives. Il dénonce l’envahissement de la pornographie, la croissance de la criminalité, l’idéologie marxiste, la barbarie en Europe. Il croit que le dialogue vivifiant entre les artistes et la société doit être renoué.
Dans une lettre ouverte au Ministre de la Culture publié dans « Le Figaro » du 9 avril 1986, sur l’implantation des colonnes de Buren au Palais Royal, il déclare s’opposer dans le domaine artistique aux « attentats commis en toute impunité sous le couvert de la notion de modernité » véritable « démarche subversive qui a la volonté de faire enrager la conscience bourgeoise, comme la conscience populaire, en bafouant les lois de l’harmonie, du bon sens, de la raison ».
Il pointe « une entreprise de désacralisation, de démoralisation et de déstabilisation qui s’est introduite en France et en Europe, non par suite de l’évolution naturelle des formes d’expression, mais par le biais d’une mode venue d’outre-Atlantique (…) »
Cette lettre à François Léotard est reproduite dans son autoportrait esthétique et spirituel intitulé « Désormais seul en face de Dieu » publié aux éditions « L’âge d’homme » en 1998,
Georges Mathieu, le chrétien, dans « La réponse à l’abstraction lyrique » - La table Ronde, 1975, confie : « la vraie communion est dans la mort »
S’il est désormais seul en face de Dieu, sur terre c’est toute une population qui admire son œuvre et son génie.
Il pointe « une entreprise de désacralisation, de démoralisation et de déstabilisation qui s’est introduite en France et en Europe, non par suite de l’évolution naturelle des formes d’expression, mais par le biais d’une mode venue d’outre-Atlantique (…) »
Cette lettre à François Léotard est reproduite dans son autoportrait esthétique et spirituel intitulé « Désormais seul en face de Dieu » publié aux éditions « L’âge d’homme » en 1998,
Georges Mathieu, le chrétien, dans « La réponse à l’abstraction lyrique » - La table Ronde, 1975, confie : « la vraie communion est dans la mort »
S’il est désormais seul en face de Dieu, sur terre c’est toute une population qui admire son œuvre et son génie.
Interview de Georges Mathieu sur le site de l'INA :
Paul GIANNOLI a invité le peintre Georges Mathieu, célèbre pour son invention de l'abstraction lyrique, exposé de son vivant au Grand Palais.
Georges Mathieu sera enterré le 18 juin 2012, en début d’après-midi, au cimetière Montmartre dans le 18e arrondissement à Paris. Il est décédé le dimanche 10 juin 2012 à l’hôpital Ambroise Paré de Boulogne-Billancourt (92). Né le 27 janvier 1921, il avait 91 ans. Le cimetière de Passy dans le 16e arrondissement abrite un caveau familial orné d’une œuvre de l’artiste mais celui-ci n’y sera pas inhumé.
Paul GIANNOLI a invité le peintre Georges Mathieu, célèbre pour son invention de l'abstraction lyrique, exposé de son vivant au Grand Palais.
Georges Mathieu sera enterré le 18 juin 2012, en début d’après-midi, au cimetière Montmartre dans le 18e arrondissement à Paris. Il est décédé le dimanche 10 juin 2012 à l’hôpital Ambroise Paré de Boulogne-Billancourt (92). Né le 27 janvier 1921, il avait 91 ans. Le cimetière de Passy dans le 16e arrondissement abrite un caveau familial orné d’une œuvre de l’artiste mais celui-ci n’y sera pas inhumé.