Presque tous les artistes à l'origine de ces œuvres sont palestiniens ; d'autres sont liés à cette culture. A travers cette exposition de photos, de videos et d'art contemporain en général, ils affichent leur appartenance à une terre riche en histoires douloureuse.

Les vibrantes œuvres qui sont exposées à l'Institut du monde Arabe manifestent l'existence d'un peuple et d'une culture unique en son genre. Chose étonnante, pas une goutte de sang n'est montrée. Il suffit de faire un tour rapide de l'expositison pour se rendre compte que le message va au-delà : c'est dans l'adversité que la création se révèle puissante.

Alors que les films mettent en image des sentiments de nostalgie (causés par la confiscation des terres), ou de colère (une femme qui ne supporte plus de vivre dans les camps), les traits effrayants du montage photo monté en aluminium In Exile de Steve Sabella évoquent la monotonie pesante de vies dans l'attente d'être sauvée.

A peine le regard est-il posé sur une des œuvres présentées que le temps semble s'arrêter. Le portrait d'une belle jeune femme fait plus réfléchir que sourire. Se sent-elle libre bien que sa terre ne l'est pas ? Une autre, dont le témoignage est filmé, sourit ouvertement et invite à rire avec elle. Est-elle heureuse pourtant ? Non, au contraire.

Ce qu'elle raconte est atroce, mais pas la façon dont elle le raconte. La voix et le visage envoient des messages contradictoires mais les deux se correspondent.

Il s'agit d'un peuple qui rêve de liberté, de dépasser les frontières qu''il n'a pas choisi. De nombreuses oeuvres se croisent en réinventant à leur manière le monde dont les palestiniens rêvent : "The United States of Palestine Airlines".

Dans cette bulle isolée de Paris, l'exposition montre jusqu'au 22 novembre que les palestiniens comptent parmi les plus grands créateurs d'art contemporain arabes.