Nous sommes en avril 1793. Louis XVI a été décapité. Alors que la monarchie est présentée comme le mal absolu, l’élimination du Roi ne donne pas la cohésion attendue par les révolutionnaires qui sont divisés en factions rivales.
Pire, les frontières sont sous la pression des armées ennemies. Les prussiens et les autrichiens mais aussi les anglais et les espagnols menacent le territoire national. Pour faire face, la Convention décide une levée en masse en février 1793.
Cet enrôlement forcé suscite un effet désastreux dans de nombreux départements où la population aspire à la paix. De jacqueries en mouvements contre révolutionnaire, des troubles parcourent la province dans les trois quarts des départements.
Surtout une province s’enflamme. C’est l’insurrection en Vendée. La Révolution est combattue à l’intérieur. Plus tard Victor Hugo commente : "En 1793, la France faisait front à l'Europe, la Vendée tenait tête à la France. La France était plus grande que l'Europe ; la Vendée était plus grande que la France" (1).
A Paris, Jean-Paul Marat, député de la capitale et fondateur du journal L’Ami du Peuple, montagnard, aiguillon de la Révolution, est élu le 5 avril 1793 le président du Club des Jacobins. Une nouvelle fois, il s’en prend aux girondins avec la plume et avec sa voix.
Au sein de la Convention, le 6 avril 1793, il soutient et emporte la constitution du Comité de Salut Public :
"On vous a fait peur avec ce comité en vous disant que c’était la dictature ; mais la dictature est la pleine puissance confiée à un seul homme devant qui toutes les lois se taisent. Au contraire, ce comité vous est subordonné, et vous conservez le droit de dissoudre".
Cet enrôlement forcé suscite un effet désastreux dans de nombreux départements où la population aspire à la paix. De jacqueries en mouvements contre révolutionnaire, des troubles parcourent la province dans les trois quarts des départements.
Surtout une province s’enflamme. C’est l’insurrection en Vendée. La Révolution est combattue à l’intérieur. Plus tard Victor Hugo commente : "En 1793, la France faisait front à l'Europe, la Vendée tenait tête à la France. La France était plus grande que l'Europe ; la Vendée était plus grande que la France" (1).
A Paris, Jean-Paul Marat, député de la capitale et fondateur du journal L’Ami du Peuple, montagnard, aiguillon de la Révolution, est élu le 5 avril 1793 le président du Club des Jacobins. Une nouvelle fois, il s’en prend aux girondins avec la plume et avec sa voix.
Au sein de la Convention, le 6 avril 1793, il soutient et emporte la constitution du Comité de Salut Public :
"On vous a fait peur avec ce comité en vous disant que c’était la dictature ; mais la dictature est la pleine puissance confiée à un seul homme devant qui toutes les lois se taisent. Au contraire, ce comité vous est subordonné, et vous conservez le droit de dissoudre".
Puis, il poursuit prophétique :
"Peut-être cependant ce comité, avec les moyens que vous lui donnez, ne sera-t-il pas assez fort pour sauver la liberté ; c’est par la violence qu’on doit établir la liberté, et le moment est venu d’organiser momentanément le despotisme de la liberté pour écraser le despotisme des rois. Je conclus pour le projet du comité" (les tribunes retentissent d’exclamations ; quelques applaudissements se font entendre dans l’assemblée)
Jean Birotteau, girondin de Perpignan (2), a le courage de répliquer avec l’accent de sa province :
"Quand on ose dire à cette tribune que c’est par la violence qu’il faut établir la liberté, certes on peut élever quelques soupçons sur le projet de ce comité".
Et, il ajoute : "N’est-il pas permis à un ami de la liberté de craindre qu’il ne s’élève dans ce comité un ambitieux qui, sous le masque du patriotisme, usurpe le pouvoir suprême ?" (Des murmures ; on réclame de nouveau la clôture de la discussion)
Finalement le décret présenté par Honoré Isnard (3), dont il n'a pas apprécié la portée, est adopté, sans doute parce qu'il était constitué pour un mois (article 7 du décret) : "article 1e. Il sera formé par appel nominal un Comité de Salut Public, composé de neuf membres de la Convention" .
Sont nommés membres du Comité de Salut Public : Barrère, Delmas, Bréard, Cambon, Jeandebry, Danton, Guiton-Morveau, Treilhard et Delacroix.
Des pétitionnaires de la section parisienne Bon-conseil (4) sont ensuite introduits. Leur orateur est direct :
"Depuis assez longtemps la voix publique vous désigne les Vergniaud, les Guadet, les Gensonné, les Brissot, les Barbaroux, les Louvet, les Buzot, etc, etc (5) Qu’attendez-vous pour les frapper du décret d’accusation ?"
"Peut-être cependant ce comité, avec les moyens que vous lui donnez, ne sera-t-il pas assez fort pour sauver la liberté ; c’est par la violence qu’on doit établir la liberté, et le moment est venu d’organiser momentanément le despotisme de la liberté pour écraser le despotisme des rois. Je conclus pour le projet du comité" (les tribunes retentissent d’exclamations ; quelques applaudissements se font entendre dans l’assemblée)
Jean Birotteau, girondin de Perpignan (2), a le courage de répliquer avec l’accent de sa province :
"Quand on ose dire à cette tribune que c’est par la violence qu’il faut établir la liberté, certes on peut élever quelques soupçons sur le projet de ce comité".
Et, il ajoute : "N’est-il pas permis à un ami de la liberté de craindre qu’il ne s’élève dans ce comité un ambitieux qui, sous le masque du patriotisme, usurpe le pouvoir suprême ?" (Des murmures ; on réclame de nouveau la clôture de la discussion)
Finalement le décret présenté par Honoré Isnard (3), dont il n'a pas apprécié la portée, est adopté, sans doute parce qu'il était constitué pour un mois (article 7 du décret) : "article 1e. Il sera formé par appel nominal un Comité de Salut Public, composé de neuf membres de la Convention" .
Sont nommés membres du Comité de Salut Public : Barrère, Delmas, Bréard, Cambon, Jeandebry, Danton, Guiton-Morveau, Treilhard et Delacroix.
Des pétitionnaires de la section parisienne Bon-conseil (4) sont ensuite introduits. Leur orateur est direct :
"Depuis assez longtemps la voix publique vous désigne les Vergniaud, les Guadet, les Gensonné, les Brissot, les Barbaroux, les Louvet, les Buzot, etc, etc (5) Qu’attendez-vous pour les frapper du décret d’accusation ?"
Révolution française - Spectaculaire médaille bronze à poser 220 mm. Buste de MARAT, profil coiffé du bonnet phrygien - Estimation : 120 euros, frais d'enchères en sus - Vente aux enchères le mercredi 24 avril 2013 à 14h à Limoges - Photo : Maître Nicolas Constanty.
L’orateur est à l’évidence inspiré par L’Ami du Peuple.
A suivre sur Paris Tribune...
(1) http://www.histoiredevendee.com/ch31.html rapporte la citation de Victor Hugo
(2) Jean, Bonaventure, Blaise, Hilarion Birotteau
(3) Honoré, Maximin Isnard, girondin, élu du Var
(4) La section Bon-conseil a pour territoire le quartier des Halles vers la rue Montorgueil
(5) Vergniaud, Guadet, Gensonné, Brissot, Barbaroux, Louvet et Buzot sont les principaux chefs girondins à la Convention avec Pétion.
Bibliographie :
Débats de la Convention Nationale ou analyse complète des séances - Tome III
Paris - A Bossange et Baudouin Frères - 1828
Site : http://www.assemblee-nationale.fr
A suivre sur Paris Tribune...
(1) http://www.histoiredevendee.com/ch31.html rapporte la citation de Victor Hugo
(2) Jean, Bonaventure, Blaise, Hilarion Birotteau
(3) Honoré, Maximin Isnard, girondin, élu du Var
(4) La section Bon-conseil a pour territoire le quartier des Halles vers la rue Montorgueil
(5) Vergniaud, Guadet, Gensonné, Brissot, Barbaroux, Louvet et Buzot sont les principaux chefs girondins à la Convention avec Pétion.
Bibliographie :
Débats de la Convention Nationale ou analyse complète des séances - Tome III
Paris - A Bossange et Baudouin Frères - 1828
Site : http://www.assemblee-nationale.fr
Articles :
- La Révolution s’emballe.
- La Révolution s’emballe - Partie 2.
- La Révolution s’emballe - Partie 3.
- La Révolution s’emballe - Partie 4.
- La Révolution s’emballe - Partie 5.
- La Révolution s’emballe - Partie 6.
- La Révolution s’emballe - Partie 7.
- La Révolution s’emballe - Partie 8.
- La Révolution s’emballe - Partie 9.
- « La République est une et indivisible » depuis 220 ans
- 220e anniversaire de la naissance de la République.
- 220e anniversaire de la chute de la Monarchie.
- Partie 1 : La Terreur sous la Révolution aurait-elle pu être évitée ?
- Partie 2 : La Terreur sous la Révolution aurait-elle pu être évitée ?
- Partie 3 : La Terreur sous la Révolution aurait-elle pu être évitée ?
- Partie 4 : La Terreur sous la Révolution aurait-elle pu être évitée ?
- Partie 5 : La Terreur sous la Révolution aurait-elle pu être évitée ?
- Partie 6 : La Terreur sous la Révolution aurait-elle pu être évitée ?
- Partie 7 : La Terreur sous la Révolution aurait-elle pu être évitée ?
- Partie 8 : La Terreur sous la Révolution aurait-elle pu être évitée ?
- Partie 9 - dernière partie : La Terreur sous la Révolution aurait-elle pu être évitée ?
- 21 janvier 2013 : Fin tragique de Louis XVI.
- 11 décembre 2012 : "Louis, le peuple français vous accuse".
- 10 décembre 2012 : Rapport Lindet : historique de la conduite du Roi Louis XVI avant son procès.
- 8 décembre 2012 : Louis XVI peu avant le début de son procès.
- 3 décembre 2012 : Le Procès du Roi, il y a 220 ans.
- 7 novembre 2012 : Le procès de Louis XVI sur Paris Tribune.
- 5 octobre 2011 : Qui convoite la place au métro Convention ?
- 22 juin 2011 : Le Maire de Paris ne connaît pas la rue Thiers.
- 11 juin 2011 : Une guillotine à l’Hôtel Drouot.
- La Révolution s’emballe.
- La Révolution s’emballe - Partie 2.
- La Révolution s’emballe - Partie 3.
- La Révolution s’emballe - Partie 4.
- La Révolution s’emballe - Partie 5.
- La Révolution s’emballe - Partie 6.
- La Révolution s’emballe - Partie 7.
- La Révolution s’emballe - Partie 8.
- La Révolution s’emballe - Partie 9.
- « La République est une et indivisible » depuis 220 ans
- 220e anniversaire de la naissance de la République.
- 220e anniversaire de la chute de la Monarchie.
- Partie 1 : La Terreur sous la Révolution aurait-elle pu être évitée ?
- Partie 2 : La Terreur sous la Révolution aurait-elle pu être évitée ?
- Partie 3 : La Terreur sous la Révolution aurait-elle pu être évitée ?
- Partie 4 : La Terreur sous la Révolution aurait-elle pu être évitée ?
- Partie 5 : La Terreur sous la Révolution aurait-elle pu être évitée ?
- Partie 6 : La Terreur sous la Révolution aurait-elle pu être évitée ?
- Partie 7 : La Terreur sous la Révolution aurait-elle pu être évitée ?
- Partie 8 : La Terreur sous la Révolution aurait-elle pu être évitée ?
- Partie 9 - dernière partie : La Terreur sous la Révolution aurait-elle pu être évitée ?
- 21 janvier 2013 : Fin tragique de Louis XVI.
- 11 décembre 2012 : "Louis, le peuple français vous accuse".
- 10 décembre 2012 : Rapport Lindet : historique de la conduite du Roi Louis XVI avant son procès.
- 8 décembre 2012 : Louis XVI peu avant le début de son procès.
- 3 décembre 2012 : Le Procès du Roi, il y a 220 ans.
- 7 novembre 2012 : Le procès de Louis XVI sur Paris Tribune.
- 5 octobre 2011 : Qui convoite la place au métro Convention ?
- 22 juin 2011 : Le Maire de Paris ne connaît pas la rue Thiers.
- 11 juin 2011 : Une guillotine à l’Hôtel Drouot.