La dette grecque et le logiciel Cavalerie

La dette grecque est toute aussi virtuelle que le logiciel Cavalerie.


Quand la réalité dépasse la fiction.


par JC Baert
6 Juillet 2011 11:28

Puisque de nombreuses voix imaginent la sortie de l'Euro comme le rempart aux conséquences financières de la dette Grecque, je me permets de souligner que la disparition de l’Euro et le cortège de dépréciations monétaires qui s’en suivra n’auront de sens que si les dirigeants impliqués à tous les niveaux par ces décisions changent leur logiciel financier appelé CAVALERIE, sinon, aux mêmes causes se produiront les mêmes effets.

En effet Cavalerie permet, jusqu’à ce jour, à un État qui n’ arrive plus à équilibrer sa balance courante (Recettes-Dépenses) de se faire financer ses dépenses et ses frais financiers « colossaux » par d’autres États ou banques privées qui vont de facto alourdir la charge de la dette de cet État et vont conduire le dit État à réemprunter de nouveau pour couvrir ces nouvelles dépenses liées à l’emprunt ainsi réalisé.
Cavalerie se boucle sur lui-même entraînant les prêteurs à agir de même pour leurs propres financements. La France, de ce point de vue, qui elle aussi n' a pas le sou, se met ainsi en très mauvaise posture. On comprend bien que rien ne peut arrêter ce logiciel financier une fois qu'il est lancé et qu'il est insensible aux unités monétaires ou à toute autre unité de compte.
C'est la chaîne infernale qui se met en place avec comme corollaire une bulle spéculative financière énorme qui gonfle d’autant plus vite que les niveaux d’emprunts sont importants et les emprunteurs plus nombreux. L' argent circule ainsi à toute vitesse mais ce n'est que de l'argent virtuel inconvertible en argent réel puisque la richesse vive sur laquelle il devrait asseoir sa convertibilité fait défaut .
Cavalerie est donc un logiciel hyper dangereux, car lorsque ses utilisateurs l’abandonnent, la descente aux enfers économiques et sociaux est la seule issue disponible.
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Une voie s’impose donc pour éviter la contagion et de trop grandes catastrophes financières : rétablir la balance des comptes courants à tous les niveaux pour que la richesse vive d'un État soit de nouveau palpable et n’incite plus à utiliser Cavalerie pour financer de la dette avec un nouvel emprunt ! Une façon de rétablir la balance des comptes courants serait bien évidemment d’obtenir l’annulation de tout ou partie de la dette courante et ainsi renvoyer aux prêteurs la charge de participer à la relance immédiate des recettes de l' infortuné État incapable de produire par lui même de la richesse vive. C'est ce que l'on appelle solidarité mais c'est avant tout de la lucidité financière. En effet, quand un Etat ne produit pas de richesse vive, inutile de lui demander de rembourser ce qu'il ne produira ou ne gagnera jamais !
C'est, fort heureusement, ce qui se prépare pour sortir du « bourbier » financier grec produit par CAVALERIE.
Soyons donc patients.


Note de la rédaction : Le "logiciel Cavalerie" est une façon imagée et virtuelle de mettre en évidence un terme du vocabulaire financier. Une "Cavalerie" est "une escroquerie basée sur une course permanente entre la collecte de nouveaux fonds et des paiements visant à donner confiance, et où une vitrine fictive sert à expliquer les gains auprès des bailleurs de fonds".



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