Bertrand Delanoë en maître d'école. Lors de la 3e réunion publique sur la modification des rythmes scolaires et périscolaires à Paris, le Maire de Paris, qui assistait à sa première réunion publique, ne peut que constater l'éloignement d'une partie de l'électorat acquis à la gauche.
Une réunion publique préparée
Les élus n'ont pas gardé un bon souvenir de la première réunion publique dédiée à la réforme voulue par le gouvernement sur les rythmes scolaires et périscolaires ; de la deuxième non plus, malgré la présence de militants socialistes invités par tracts, détaillant les éléments de langage à adopter, à venir soutenir la majorité municipale.
Pour la troisième réunion publique, le Maire de Paris est présent en personne. Ses deux plus proches collaborateurs sont là. Jusqu'aux derniers moments, ils lui prodiguent leurs conseils.
Dans la salle, 700 personnes et quelques centaines supplémentaires attendent à l'extérieur. Des affiches préparées annoncent "La capacité de l'Espace Reuilly a été atteinte, pour des raisons de sécurité nous ne pouvons accueillir plus de public Nous vous invitons à la prochaine réunion publique sur la réforme des rythmes éducatifs qui aura lieu le 25 février à 19h au Centre sportif Elisabeth 7-15 avenue Paul Appell 75014 Paris".
A 18h45 tapantes, la réunion commence. Un animateur différent des autres précédentes annonce qu'il n'hésitera pas à faire preuve d'autorité s'il le faut pour éviter tout débordement.
Pour la première fois, des enseignants indiquent être opposés à tout projet de réforme de l'école. Bertrand Delanoë savoure ces moments. Sa revanche, il la tient : le corporatisme existe chez les enseignants, du moins chez certains. Son écoute patiente des différents orateurs masque mal un visage tour à tour grave, interloqué ou fermé.
Pour la troisième réunion publique, le Maire de Paris est présent en personne. Ses deux plus proches collaborateurs sont là. Jusqu'aux derniers moments, ils lui prodiguent leurs conseils.
Dans la salle, 700 personnes et quelques centaines supplémentaires attendent à l'extérieur. Des affiches préparées annoncent "La capacité de l'Espace Reuilly a été atteinte, pour des raisons de sécurité nous ne pouvons accueillir plus de public Nous vous invitons à la prochaine réunion publique sur la réforme des rythmes éducatifs qui aura lieu le 25 février à 19h au Centre sportif Elisabeth 7-15 avenue Paul Appell 75014 Paris".
A 18h45 tapantes, la réunion commence. Un animateur différent des autres précédentes annonce qu'il n'hésitera pas à faire preuve d'autorité s'il le faut pour éviter tout débordement.
Pour la première fois, des enseignants indiquent être opposés à tout projet de réforme de l'école. Bertrand Delanoë savoure ces moments. Sa revanche, il la tient : le corporatisme existe chez les enseignants, du moins chez certains. Son écoute patiente des différents orateurs masque mal un visage tour à tour grave, interloqué ou fermé.
Le nombre de places pour accueillir le public diminue d'une salle à l'autre.
Des claques reviennent en boomerang
Lorsque Colombe Brossel, Adjointe au Maire de Paris chargée des affaires scolaires, termine sa 2e prise de parole, sans avoir été prise au sérieux, le Maire de Paris bondit et distribue les mauvais points :
"J'espère que dans votre classe les élèves sont plus respectueux que vous ne l'êtes avec moi. Si je voyais des enfants vous manquer de respect comme vous me manquez de respect, je les engueulerai énergiquement. J'ai du respect pour vous et pour votre métier (...) Si vous voulez vous exclure du champ démocratique, c'est votre responsabilité. Nous avançons donc mais très lentement. J'ai compris ce soir qu'il y avait des personnes déterminées et même combatives pour que cette évolution ne voie pas le jour. Qu'est-ce que c'est cette conception de la démocratie ?
Dérapage ou tactique ? Bertrand Delanoë tente de renverser la situation. Il présente aux syndicats la droite parisienne dont le chef de file au conseil de Paris, Jean-François Legaret, est présent dans la salle : "Je vous présente vos amis !"
"Je me tape toute la droite depuis des décennies donc je crois que je vais réussir à vous supporter.
Ils sont là d'ailleurs, ils sont là et ils vous soutiennent ! L'UMP Paris ! Je vous présente vos amis ! Le président du groupe UMP Paris qui vous soutient !
Donc je continue... Mais oui ! Alors écoutons-nous ! Je continue ! Ah c'est votre problème Monsieur, si vous ne voulez pas vous laisser soutenir par l'UMP alors acceptez le dialogue ! (...)"
La contre-attaque du Maire, jugée inacceptable par les représentants des syndicats, provoque leur départ. Ils n'entendront pas la fin de la conclusion de Bertrand Delanoë. La droite non plus.
Et c'est devant une salle calme que le Maire de Paris referme la 3e réunion publique par un discours très politique :
"Ou vous m'aurez convaincu de ne rien faire et je ne proposerai pas la réforme en septembre 2013,
ou je penserai que malgré les oppositions, malgré les blocages, on peut faire une réforme qui soit un progrès pour tous, je dis bien pour tous.
Oui les enfants d'abord, mais aussi les personnels qu'ils soient de l'Education nationale ou de la collectivité municipale parisienne.
Si je sens que je peux le faire, je le ferais (...)
Je veux, je veux en octobre en novembre en décembre, j'espère 2013, que les enfants de Paris soient épanouis, que la collectivité leur donne le meilleur. Et le meilleur elle peut le leur donner mais avec toute la communauté éducative. Et donc je vais encore tenter, je ferai tout pour faire réussir l'école à Paris, je crois que c'est encore possible"
"J'espère que dans votre classe les élèves sont plus respectueux que vous ne l'êtes avec moi. Si je voyais des enfants vous manquer de respect comme vous me manquez de respect, je les engueulerai énergiquement. J'ai du respect pour vous et pour votre métier (...) Si vous voulez vous exclure du champ démocratique, c'est votre responsabilité. Nous avançons donc mais très lentement. J'ai compris ce soir qu'il y avait des personnes déterminées et même combatives pour que cette évolution ne voie pas le jour. Qu'est-ce que c'est cette conception de la démocratie ?
Dérapage ou tactique ? Bertrand Delanoë tente de renverser la situation. Il présente aux syndicats la droite parisienne dont le chef de file au conseil de Paris, Jean-François Legaret, est présent dans la salle : "Je vous présente vos amis !"
"Je me tape toute la droite depuis des décennies donc je crois que je vais réussir à vous supporter.
Ils sont là d'ailleurs, ils sont là et ils vous soutiennent ! L'UMP Paris ! Je vous présente vos amis ! Le président du groupe UMP Paris qui vous soutient !
Donc je continue... Mais oui ! Alors écoutons-nous ! Je continue ! Ah c'est votre problème Monsieur, si vous ne voulez pas vous laisser soutenir par l'UMP alors acceptez le dialogue ! (...)"
La contre-attaque du Maire, jugée inacceptable par les représentants des syndicats, provoque leur départ. Ils n'entendront pas la fin de la conclusion de Bertrand Delanoë. La droite non plus.
Et c'est devant une salle calme que le Maire de Paris referme la 3e réunion publique par un discours très politique :
"Ou vous m'aurez convaincu de ne rien faire et je ne proposerai pas la réforme en septembre 2013,
ou je penserai que malgré les oppositions, malgré les blocages, on peut faire une réforme qui soit un progrès pour tous, je dis bien pour tous.
Oui les enfants d'abord, mais aussi les personnels qu'ils soient de l'Education nationale ou de la collectivité municipale parisienne.
Si je sens que je peux le faire, je le ferais (...)
Je veux, je veux en octobre en novembre en décembre, j'espère 2013, que les enfants de Paris soient épanouis, que la collectivité leur donne le meilleur. Et le meilleur elle peut le leur donner mais avec toute la communauté éducative. Et donc je vais encore tenter, je ferai tout pour faire réussir l'école à Paris, je crois que c'est encore possible"
La dernière réunion publique : 1 mois avant la mise au vote en conseil de Paris de la décision du Maire
Le Maire de Paris a pu évaluer par lui-même en réunion publique l'impact de la réforme voulue par le gouvernement sur les rythmes scolaires et périscolaires. Il doit également assister à la dernière réunion publique prévue le 25 février dans le XIVe arrondissement.
Fait rare pour un maire d'arrondissement, le député-maire du XIVe Pascal Cherki s'est mis en capacité d'appeler tous les directeurs d'école de l'arrondissement pour les convaincre d'accepter la réforme.
Quant au projet de délibération qui sera voté au prochain conseil de Paris, il ne devrait pas être communiqué avant la date du conseil aux syndicats et aux parents d'élève qui en ont fait la demande au Maire de Paris lors de la réunion publique.
La raison invoquée : la consultation n'a pas encore été menée jusqu'à son terme L'on ne sait pas en revanche si les conseils d'arrondissement devront se prononcer à titre consultatif sur le sujet. Si oui, la décision du Maire serait rendue publique 2 semaines avant la séance du conseil de Paris du 25 mars 2013.
Jusqu'au 31 mars 2013, l'Etat donne la possibilité aux communes qui le souhaitent de demander le report de la réforme à la rentrée 2014-2015. Un véritable casse-tête politique pour l'Hôtel de Ville de Paris si elle opte pour cette solution. Elle devra organiser une concertation juste avant la campagne des municipales.
Fait rare pour un maire d'arrondissement, le député-maire du XIVe Pascal Cherki s'est mis en capacité d'appeler tous les directeurs d'école de l'arrondissement pour les convaincre d'accepter la réforme.
Quant au projet de délibération qui sera voté au prochain conseil de Paris, il ne devrait pas être communiqué avant la date du conseil aux syndicats et aux parents d'élève qui en ont fait la demande au Maire de Paris lors de la réunion publique.
La raison invoquée : la consultation n'a pas encore été menée jusqu'à son terme L'on ne sait pas en revanche si les conseils d'arrondissement devront se prononcer à titre consultatif sur le sujet. Si oui, la décision du Maire serait rendue publique 2 semaines avant la séance du conseil de Paris du 25 mars 2013.
Jusqu'au 31 mars 2013, l'Etat donne la possibilité aux communes qui le souhaitent de demander le report de la réforme à la rentrée 2014-2015. Un véritable casse-tête politique pour l'Hôtel de Ville de Paris si elle opte pour cette solution. Elle devra organiser une concertation juste avant la campagne des municipales.
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Vidéo 1 : Bertrand Delanoë provoque la sortie des syndicats de la salle.
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Vidéo 2 : Bertrand Delanoë conclut la 3e réunion publique dans le calme : ira ou ira pas.
Initialement prévue au gymnase 11 rue d'Alésia puis au Centre sportif Elisabeth dans le XIVe arrondissement, avec la participation du Maire de Paris, la dernière réunion publique a lieu dans le XIIIe à 18h45 à la Halle Carpentier (+ 4000 places) 81 boulevard Massena 75013 Paris.
- Voir les vidéos sur la 1ere, 2e et 3e réunion publique sur Dailymotion : www.dailymotion.com/agencepresse
Articles :
- 22 février 2013 : Rythmes scolaires : nouveau lieu pour la dernière réunion publique.
- 21 février 2013 : Rythmes scolaires et périscolaires : un enseignant fait des propositions.
- 18 février 2013 : Ecoles primaires : la spécificité parisienne, un frein ou un outil ? La situation du périscolaire.
- 18 février 2013 : Ecoles primaires : la spécificité parisienne, un frein ou un outil ?
- 18 février 2013 : Vincent Peillon et l'hystérie parisienne.
- 12 février 2013 : Rythmes scolaires et périscolaires : Bertrand Delanoë et Jean-François Fontana.
- 11 février 2013 : La deuxième claque de l'Hôtel de Ville de Paris.
- 9 février 2013 : La claque de l'Hôtel de Ville de Paris.
- 6 février 2013 : Vincent Peillon maintient son projet de loi sur l'école.
- 6 février 2013 : Rythmes scolaires, la question du groupe UMP au Gouvernement.
- 29 janvier 2013 : Confidentiel.
- Voir les vidéos sur la 1ere, 2e et 3e réunion publique sur Dailymotion : www.dailymotion.com/agencepresse
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