Ce n’est pas une surprise, la majorité présidentielle perd la majorité au Sénat. Déjà, depuis des mois, la majorité de gauche était fissurée et les textes du gouvernement connaissaient des sorts divers devant la Haute Assemblée. Maintenant, la situation politique est claire. Le Sénat a été conquis par l’opposition au pouvoir en place.
A l’Elysée, à Matignon et à l’Assemblée Nationale au sein du groupe socialiste, cette nouvelle donne doit être prise en compte. De manière symbolique, le département du Président François Hollande, la Corrèze, qui avait deux sénateurs socialistes a choisi aujourd’hui deux candidats UMP pour les remplacer.
L’UMP avec l’UDI devient majoritaire au Sénat
C’était probable. C’est fait. L'UMP et l’UDI détiennent la majorité absolue des sièges au Sénat. Le Ministère de l’Intérieur indique ce dimanche soir à 20h24 que sous réserve des derniers résultats à parvenir, 155 sénateurs sont de gauche et 188 de droite. Les résultats manquants ne changeront pas le rapport de force. Pour la série renouvelée aujourd’hui et dont les résultats sont connus, la droite obtient 115 sièges et la gauche 59. C’est un échec pour le gouvernement. La majorité de gauche au Sénat aura vécu trois ans, de 2011 à 2014. L’UMP et l’UDI progressent de concert. Toutefois, le prochain Président du Sénat sera UMP, c’est le groupe parlementaire qui rassemble le plus de sénateurs.
Le Front National entre au Palais du Luxembourg
Deux élus du Front National entrent au Sénat. C’est historique car jamais ce parti n’a eu de sénateur depuis sa création. L’élection a été acquise grâce à la proportionnelle qui s’applique dans les départements les plus peuplés. Ce sont les départements des Bouches-du-Rhône et du Var qui ont élu les deux frontistes. Force est de constater qu’ils ont su rassembler, sur leur candidature, au delà de leurs soutiens locaux connus. L’enracinement local du parti de Marine Le Pen dans ces deux départements et un peu partout en France chez les notables est en progrès manifeste. C’est un enseignement du scrutin. Cela aura un impact sur le recueil des signatures indispensables pour une candidature à l’élection présidentielle. On se souvient des craintes de Jean-Marie puis de Marine Le Pen pour assurer leur candidature lors des échéances présidentielles. Cela devient plus facile lorsque l’on a construit un tissu d’élus. Le Front National participe désormais au jeu parlementaire à l’Assemblée Nationale, au Sénat et au Parlement européen. Il devient un parti institutionnel.
La lutte fraternelle, au sein de la majorité nouvelle, peut se dérouler pour la Présidence du Sénat.