L’affaire Polanski n’aurait pas pu avoir lieu en France parce qu’on ne peut pas être poursuivi pour des faits qui se sont déroulés il y a 32 ans. Mais aux Etats-Unis, tant que l’instruction est ouverte, il n’y a pas prescription. La justice américaine est tenace. Roman Polanski, né dans une France qui n’extrade jamais ses nationaux, est sous le coup d’un mandat d’arrêt international depuis 1977.
D’un point de vue juridique, que ce soit aux Etats-Unis ou en France, ce n’est pas la victime qui décide si le délit s’arrête. S’il est conforme aux habitudes américaines de passer une transaction, cela ne change rien au fait qu’il y a une action en cours, y compris en cas de pédophilie.
D’un point de vue juridique, que ce soit aux Etats-Unis ou en France, ce n’est pas la victime qui décide si le délit s’arrête. S’il est conforme aux habitudes américaines de passer une transaction, cela ne change rien au fait qu’il y a une action en cours, y compris en cas de pédophilie.
On ne peut pas dire qu’une adolescente de 13 ans, même ayant un petit copain, puisse consentir librement à des relations sexuelles avec un adulte. Les transcriptions du Grand jury, publiées dans le Los Angeles Times, sont édifiantes.
Question : Avez-vous résisté à ce moment-là ?
Réponse : Un petit peu, mais pas vraiment parce que…
Q : Parce que quoi ?
R : Parce que j’avais peur de lui.
Parfois, le diable se cache dans les détails. L’artiste lui demande si elle prend la pilule. Elle répond « non ». Alors il la prend par derrière.
Question : Avez-vous résisté à ce moment-là ?
Réponse : Un petit peu, mais pas vraiment parce que…
Q : Parce que quoi ?
R : Parce que j’avais peur de lui.
Parfois, le diable se cache dans les détails. L’artiste lui demande si elle prend la pilule. Elle répond « non ». Alors il la prend par derrière.
En France, où la sensibilité à la détresse des victimes d'agressions et de crimes sexuels est en progrès, le mot « pédophile » fait encore trop souvent référence à un assassin violeur, du genre Outreau, plutôt qu’à une personne attirée sexuellement par les enfants. Il ne s’agit pas non plus de faire le procès d’un artiste, car l’art, même dans une dimension noire ou perverse, peut tout sublimer. Par contre, Frédéric Mitterrand ne peut pas ne pas défendre Roman Polanski. En tant que ministre des artistes, c’est son job. La justice américaine, elle, suit son cours.