Les consignes de vote de Valérie Paparemborde et de Thierry Coudert

Gros plan sur les consignes de vote à droite dans la 3e circonscription de Paris, qui regroupe l'est du 17e arrondissement et l'ouest du 18e arrondissement. Une circonscription où le candidat Thierry Coudert semble avoir fait les frais de la loi sur la parité, Valérie Paparemborde étant l'une des 5 femmes investies par l'UMP sur 18 candidats investis dans les 18 circonscriptions parisiennes.

"Pas de consigne de vote au second tour"

Figurant côte à côte sur les panneaux électoraux, Valérie Paparemborde et Thierry Coudert sont deux amis en politique, membres de la majorité d'arrondissement au conseil du 17e arrondissement depuis 2008, devenus hostiles par la campagne des élections législatives. Chacun le reconnaît : "la campagne a été difficile", avec "des gesticulations" et des "positionnements" critiqués de part et d'autre.

Lorsque Thierry Coudert demande à Valérie Paparemborde d'être sa suppléante, elle décline poliment puis obtient l'investiture UMP dans la 3e circonscription acquise à la gauche, au vu de la projection des résultats de l'élection présidentielle 2012. Thierry Coudert, suspendu provisoirement de l'UMP pour avoir maintenu sa candidature, se présente sous les couleurs du Centre pour la France, François Bayrou ayant obtenu 10,22 % au 1er tour de l'élection présidentielle.

Au 1er tour des élections législatives, Valérie Paparemborde arrive en 2e position sur 14 candidats. La conseillère d'arrondissement, ancienne journaliste et directrice d'une entreprise de communication organisatrice d'événements, veuve de Robert Paparemborde, rugbyman connu dans les années 1970-80 décédé en 2001, patron d'un bar connu à Paris et ancien président du Racing Club de France, devenu en 2009 le Racing Métro 92, obtient 11 348 voix, soit 30,2 % des suffrages exprimés.

Thierry Coudert arrive en 6e position. Le conseiller de Paris, préfet, ancien conseiller de Nicolas Sarkozy puis directeur de cabinet de Brice Hortefeux, fondateur de La Diagonale, un club parfois surnommé "sarkozyste de gauche" obtient, avec l'investiture du Centre de France, 1 242 voix soit 3,3 %.

Valérie Paparemborde (UMP) et Thierry Coudert (Vice-président de l'UMPPA au Conseil de Paris).

Eliminé, Thierry Coudert reconnaît un "score modeste" et poursuit : "ce n'est qu'un début". "A ceux qui, en (le) soutenant, ont choisi de secouer les conservatismes locaux et nationaux", il ne donne aucune consigne de vote pour le second tour.

Tout en remerciant les électeurs qui lui ont fait confiance, Thierry Coudert explique que "(sa) candidature avait pour objectif d’entamer, par-delà les clivages traditionnels, un processus de renouvellement, tant en ce qui concerne les idées que les personnes sur notre territoire de la 3e circonscription de Paris qui connaît actuellement des mutations majeures sur le plan sociologique et urbanistique."

Thierry Coudert, toujours membre de l'UMP au conseil de Paris en tant que vice-président de l'UMPPA, entend poursuivre ses actions "à travers un certain nombre d’initiatives dans les prochains mois, dans la perspective des élections municipales de 2014".

Pour le second tour, il se positionne comme étant "le principal réservoir de voix" de Valérie Paparemborde. Pour Thierry Coudert, la candidate investie par l'UMP a fait moins bien au 1er tour des législatives que Nicolas Sarkozy au 2e tour de la présidentielle, Valérie Paparemborde ayant obtenu 30,2 % et Nicolas Sarkozy 41,74 %. Elle devrait, selon lui, avoir du mal à atteindre au second tour des législatives les 41,74 % du candidat Sarkozy, et prédit "un échec historique pour la droite" dans la 3e circonscription.

Valérie Paparemborde se dit quant à elle "extrêmement satisfaite des résultats" avec "le meilleur score de la droite sur un territoire de reconquête". Pour elle, elle a fait mieux que Nicolas Sarkozy qui a remporté 28,74 % des suffrages exprimés au 1er tour de l'élection présidentielle, tandis qu'elle a obtenu 30,2 % au 1er tour des élections législatives. Thierry Coudert ? Il "a mené une aventure personnelle (...) a changé de formation politique (...) et a obtenu 3,3 % (...)".

Pour le second tour, Valérie Paparemborde déclare avoir reçu les promesses de reports de voix du Nouveau Centre et du Parti Radical. En revanche, elle indique ne pas avoir sollicité les 6,2 % de voix obtenus par la candidate du Rassemblement Bleu Marine Catherine Cremoux car "personne n'est propriétaire de ces voix (...) ceux qui se reconnaîtront (dans ma candidature) me rejoindront, ceux qui se sentiront à l'aise (...)" explique-t-elle, fidèle à la consigne donnée par François Fillon de ne pas faire alliance avec le parti de Marine Le Pen, "ma réserve la plus large, c'est l'abstention."

Au 1er tour, les voix de droite totalisent 32,1% (UMP + divers droite), hors les voix de Thierry Coudert (3,3 %) et celles du Rassemblement Bleu Marine (6,2 %) ; les voix de gauche totalisent 51,5 % (PS + divers gauche et écologiste), hors les voix du Front de Gauche (5,3 %).

La favorite pour remporter le siège de député dans la 3e circonscription au second tour est la député socialiste sortante Annick Lepetit, conseillère de Paris du 17e arrondissement et adjointe au Maire de Paris : avec 16 803 voix soit 44,7 % des suffrages exprimés au 1er tour, elle a amélioré de 10 points son score de 2007.