Cela s’est passé en Vendémiaire de l’an 220 selon le calendrier révolutionnaire et le 17 octobre 2012 selon le calendrier grégorien.
C’est à l’hôtel Drouot dans le 9e arrondissement, le lieu historique des ventes aux enchères à Paris, où une foule se presse devant la porte de la salle 4 à 13h45 avant de pouvoir s’engouffrer un quart d’heure après dans le lieu où le mot "adjugé" sortira des lèvres de Maître Olivier Coutau-Bégarie à de nombreuses reprises.
Certains amateurs se souviennent que le musée occupe une place particulière dans la Révolution. "Le musée y incarne la rupture d’avec le secret des collections d’Ancien Régime et fait figure d’aboutissement des Lumières". (1)
Et l’hôtel Drouot, c’est un musée permanent où les œuvres défilent On peut les voir et, mieux encore, se les approprier. Quel frisson lorsqu’il est question de Louis Capet, Louis XVI, et plus encore de la femme Capet, l’autrichienne, Marie-Antoinette, née Habsbourg-Lorraine et archiduchesse, dont la destinée est trafique. La Reine si impopulaire a toujours de fidèles admirateurs. Les prix des lots la concernant en sont le témoignage.
Trois symboles-clés de la période 1789 - 1791 n'ont pas trouvé d'acquéreur :
- l' "Assignat de 200 livres", symbole de la réponse infructueuse du Roi Louis XVI à la crise financière de 1789, émis par les domaines nationaux, remboursable à la "Caisse de l’extraordinaire",
- les "Armes des révoltés", atttributs de la Révolution plus radicale,
- et la "Cocarde Fête de la Fédération", symbole de la Monarchie constitutionnelle, avec des armes d’alliance de France et des opposants à la Révolution.
En revanche, la "Cocarde vendéenne", travail français de l’époque révolutionnaire et des guerres de Vendée, et le "portrait de Charlotte Cordray", contre-révolutionnaire qui a assassiné Marat dans sa baignoire, ont trouvé acquéreur.
Paris Tribune vous livre quelques résultats de la vente, article du 17 octobre : Louis XVI et la Révolution à l’hôtel Drouot.
Certains amateurs se souviennent que le musée occupe une place particulière dans la Révolution. "Le musée y incarne la rupture d’avec le secret des collections d’Ancien Régime et fait figure d’aboutissement des Lumières". (1)
Et l’hôtel Drouot, c’est un musée permanent où les œuvres défilent On peut les voir et, mieux encore, se les approprier. Quel frisson lorsqu’il est question de Louis Capet, Louis XVI, et plus encore de la femme Capet, l’autrichienne, Marie-Antoinette, née Habsbourg-Lorraine et archiduchesse, dont la destinée est trafique. La Reine si impopulaire a toujours de fidèles admirateurs. Les prix des lots la concernant en sont le témoignage.
Trois symboles-clés de la période 1789 - 1791 n'ont pas trouvé d'acquéreur :
- l' "Assignat de 200 livres", symbole de la réponse infructueuse du Roi Louis XVI à la crise financière de 1789, émis par les domaines nationaux, remboursable à la "Caisse de l’extraordinaire",
- les "Armes des révoltés", atttributs de la Révolution plus radicale,
- et la "Cocarde Fête de la Fédération", symbole de la Monarchie constitutionnelle, avec des armes d’alliance de France et des opposants à la Révolution.
En revanche, la "Cocarde vendéenne", travail français de l’époque révolutionnaire et des guerres de Vendée, et le "portrait de Charlotte Cordray", contre-révolutionnaire qui a assassiné Marat dans sa baignoire, ont trouvé acquéreur.
Paris Tribune vous livre quelques résultats de la vente, article du 17 octobre : Louis XVI et la Révolution à l’hôtel Drouot.
Le Collier de la Reine
Collier de la Reine (c) Etude Coutau-Bégarie.
Le lot n°32, une gravure ancienne, rehaussée à l’aquarelle, représentant le "collier de la Reine" bijou précieux acquis à l’insu de la Reine par le Cardinal de Rohan, lui-même abusé était estimé 400 à 600 €. Cette gravure a été adjugée 3.000 € (2)
Mancheron porté par la Reine
Mancheron porté par la Reine Marie-Antoinette en captivité (c) Etude Coutau-Bégarie.
Le lot n° 34, l’émouvante relique portée par la souveraine lors de sa captivité au Temple. Mancheron en jersey de coton blanc brodé dune couronne royale en fils rouge, conservé dans un cadre en bois doré, contenant au bas l’explication manuscrite, suivante : "Mancheron porté par la reine Marie-Antoinette pendant sa captivité au Temple, donné par S.A.R. la duchesse d’Angoulême, à la comtesse Ludovic de Poix, née Eugénie du Puy, à sa visite à Frohsdorf en 1851". Petites taches , vendu en l’état. Mancheron : H. : 13, 5 cm L. : 11, 5 cm. Cadre : H. : 21, 5 cm L. : 16, 5 cm. était estimé 2.000 à 2.500 €. Paris Tribune avait prévu qu’elle serait dépassée. L’adjudication est intervenue pour 5.500 €. (3)
Les souliers de la Reine : 62.460 €
Paire de souliers de Marie-Antoinette (c) Etude Coutau-Bégarie.
Le lot phare de la vente, le lot n° 20 a suscité une bataille d’enchérisseurs dans la salle et au téléphone. Quelle est convoitée cette paire de souliers de la Reine. Evidemment, ils ne sont pas conçus pour danser la carmagnole. (4)
De taille 36 ½, en soie, de couleur verte alternée de bandes roses ornés sur le devant d’un nœud, retenu par un ruban plissé en soie de même couleur, talon en bois recouvert de peau blanche, semelle de marche en cuir, bout pointu, intérieur en peau blanche, les petits souliers sont marqués par les usures du temps. Dimensions : L. : 24 cm L. : 6 cm H. : 10 cm. L’origine de cet objet est connue et présentée par le commissaire-priseur. Les enchères flambent, dans la salle on retient son souffle. Estimée de 8.000 à 10.000 €, le marteau s’abat à 50.000 € (5). Un record pour des chaussures. Qu’aurait pensé Antoine Simon, le savetier qui gardait le Dauphin à la prison du Temple ?
De taille 36 ½, en soie, de couleur verte alternée de bandes roses ornés sur le devant d’un nœud, retenu par un ruban plissé en soie de même couleur, talon en bois recouvert de peau blanche, semelle de marche en cuir, bout pointu, intérieur en peau blanche, les petits souliers sont marqués par les usures du temps. Dimensions : L. : 24 cm L. : 6 cm H. : 10 cm. L’origine de cet objet est connue et présentée par le commissaire-priseur. Les enchères flambent, dans la salle on retient son souffle. Estimée de 8.000 à 10.000 €, le marteau s’abat à 50.000 € (5). Un record pour des chaussures. Qu’aurait pensé Antoine Simon, le savetier qui gardait le Dauphin à la prison du Temple ?
L'audience de la Reine
Jugement de Marie-Antoinette par le Tribunal révolutionnaire (c) Etude Coutau-Bégarie.
Le lot n° 33, une lithographie ancienne avec accident signée Bouillon et Casenave, datée 1794, représentant l’audience de jugement de Marie-Antoinette au tribunal révolutionnaire.H. : 49, 5 cm L. : 62, 5 cm, est adjugée pour 360 € (6)
Portrait du député girondin de Marseille Charles Barbaroux
La miniature sur ivoire, portrait en buste en redingote grise du conventionnel Girondin de Marseille, Charles, Jean-Marie Barbaroux (1767-1794) , école française de la fin du XVIIIe Siècle, conservée sous verre dans un cerclage en laiton doré avec anneau de suspension. Bon état, petits manques. Diam.: 6, 5 cm. Ce portrait estimé 300 à 500 € est adjugé pour 380 € (7)
Portrait de la contre-révolutionnaire Charlotte Corday
Portrait de Charlotte Corday (c) Etude Coutau-Bégarie.
Le lot n° 66, portrait de Charlotte Corday (1768-1793), miniature sur ivoire, portant un monogramme sur la droite et la date : An 2. Cette miniature est réalisée d’après une œuvre légèrement similaire peint par Antoine Vestier. Conservée sous verre bombé, dans un cadre en bronze doré, orné d’une bordure sculptée de feuillage stylisé, avec attache de suspension. Travail du XIXe siècle. H. : 9, 5 cm L. : 8 cm. Provenance : ancienne collection Cassel, vente Ader, 1953 ; la miniature estimée 800 à 1.200 € est adjugé pour 900 €. (8)
Cocarde vendéenne
Cocarde Vendéenne pour chapeau (c) Etude Coutau-Bégarie.
Le lot n°67, cocarde vendéenne en tissu blanc, pour chapeau, conservée sous verre bombé dans un cadre en bois noirci et cerclé de laiton doré. Bon état malgré les usures du temps. Travail français de l’époque révolutionnaire et des guerres de Vendée. Diam : 7 cm. Cadre : H : 16 cm L : 14 cm.
Paris Tribune avait écrit « Son estimation est de 400 à 600 €. Des vendéens survivants des massacres feront-ils monter les enchères pour posséder ce témoignage du passé ? En ce cas, l’estimation sera dépassée. »
Et c’est peut-être un descendant d’un combattant de l’armée catholique et royale défaite à Cholet le 17 octobre 1793 qui a gagné la cocarde adjugée 1.200 €.
Clin d’œil de l’Histoire, environ 5.000 bleus étaient prisonniers des chouans et entravaient leur retraite. Allaient-ils être massacrés ? Sur l’ordre d’un de leurs chefs, Charles de Bonchamps, mourant, ils furent préservés et libérés. Parmi eux, le père de l’artiste David d’Angers qui lui rendra hommage en sculptant le tombeau du chef chouan à Saint Florent le Viel dans le Maine et Loire, ville où commence le soulèvement vendéen. (9) L’art est un moyen de communiquer, de ressentir, de partager, de se réconcilier, même pendant les périodes les plus troublées.
Paris Tribune avait écrit « Son estimation est de 400 à 600 €. Des vendéens survivants des massacres feront-ils monter les enchères pour posséder ce témoignage du passé ? En ce cas, l’estimation sera dépassée. »
Et c’est peut-être un descendant d’un combattant de l’armée catholique et royale défaite à Cholet le 17 octobre 1793 qui a gagné la cocarde adjugée 1.200 €.
Clin d’œil de l’Histoire, environ 5.000 bleus étaient prisonniers des chouans et entravaient leur retraite. Allaient-ils être massacrés ? Sur l’ordre d’un de leurs chefs, Charles de Bonchamps, mourant, ils furent préservés et libérés. Parmi eux, le père de l’artiste David d’Angers qui lui rendra hommage en sculptant le tombeau du chef chouan à Saint Florent le Viel dans le Maine et Loire, ville où commence le soulèvement vendéen. (9) L’art est un moyen de communiquer, de ressentir, de partager, de se réconcilier, même pendant les périodes les plus troublées.
Portrait du Roi Louis XVIII
Portrait de Louis XVIII (c) Etude Coutau-Bégarie.
Le lot n°106 est un portrait en buste de Louis XVIII, Huile sur toile, école française du XIXe Siècle, restaurations sur le tableau, bon état dans l’ensemble, H : 72 cm L : 56 cm, Le portrait estimé 1.800 à 2.000 €, est adjugé à l’estimation basse, 1.800 €. (10)
L’ouverture de la session des Chambres
Louis XVIII préside l’ouverture de la session des Chambres (c) Etude Coutau-Bégarie.
Et le lot n° 108, œuvre du peintre Auguste VINCHON (1789-1865) qui représente le Roi Louis XVIII, présidant l’ouverture de la session des Chambres, le 4 juin 1814, en présence du duc d’Orléans (futur roi Louis-Philippe), du duc d’Angoulême, du duc de Berry, du prince de Talleyrand, des membres de la famille royale, des notables et pairs de France. Huile sur toile, conservée dans son cadre d’origine en bois doré. Etude préparatoire pour le grand tableau réalisé par l’artiste en 1838, à la demande du roi Louis-Philippe, pour figurer dans la Galerie de l’Histoire de France au château de Versailles et mis en place en 1842. Bon état. A vue : H. : 45 cm L. : 64 cm. Cadre : H. : 70 cm L. : 90 cm.
Paris tribune avait écrit « L’estimation de 2.000 à 3.000 € permet à un amateur d’art et d’histoire de réaliser la belle affaire ». Belle œuvre mais les amateurs se sont empressés et le tableau a été adjugé pour 10.500 €. (11)
Paris tribune avait écrit « L’estimation de 2.000 à 3.000 € permet à un amateur d’art et d’histoire de réaliser la belle affaire ». Belle œuvre mais les amateurs se sont empressés et le tableau a été adjugé pour 10.500 €. (11)
(1) Dominique POULOT, Professeur à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne "Quelle place pour la 'question du public' dans le domaine des musées ?"
http://www2.culture.gouv.fr/deps/colloque/poulot.pdf
(2) Le lot n°32 adjugé 3.000 € soit, avec les frais, 3.748 €
Les frais en sus des prix d’adjudication sont de 24,92% TTC pour cette vente.
(3) Le lot n°34 adjugé 5.500 € soit, avec les frais, 6.871 €
(4) Chanson révolutionnaire écrite en 1792 après le 10 août où la Reine est appelée Madame Véto.
(5) Le lot n° 20 adjugé 50.000 € soit, avec les frais, 62.460 €
(6) Le lot n°33 adjugé 360 € soit, avec les frais, 450 €
(7) Le lot n°65 adjugé 380 € soit, avec les frais, 475 €
(8) Le lot n°66 adjugé pour 900 € soit, avec les frais, 1.125 €
(9) Sources : Fabienne Manière - http://www.herodote.net/17_octobre_1793-evenement-17931017.php
et http://www.ville-saintflorentlevieil.fr/
(10) Le lot n°106 adjugé pour 1.800 € soit, avec les frais, 2.249 €
(11) Le lot n°108 adjugé pour 10.500 € soit, avec les frais, 13.117 €
http://www2.culture.gouv.fr/deps/colloque/poulot.pdf
(2) Le lot n°32 adjugé 3.000 € soit, avec les frais, 3.748 €
Les frais en sus des prix d’adjudication sont de 24,92% TTC pour cette vente.
(3) Le lot n°34 adjugé 5.500 € soit, avec les frais, 6.871 €
(4) Chanson révolutionnaire écrite en 1792 après le 10 août où la Reine est appelée Madame Véto.
(5) Le lot n° 20 adjugé 50.000 € soit, avec les frais, 62.460 €
(6) Le lot n°33 adjugé 360 € soit, avec les frais, 450 €
(7) Le lot n°65 adjugé 380 € soit, avec les frais, 475 €
(8) Le lot n°66 adjugé pour 900 € soit, avec les frais, 1.125 €
(9) Sources : Fabienne Manière - http://www.herodote.net/17_octobre_1793-evenement-17931017.php
et http://www.ville-saintflorentlevieil.fr/
(10) Le lot n°106 adjugé pour 1.800 € soit, avec les frais, 2.249 €
(11) Le lot n°108 adjugé pour 10.500 € soit, avec les frais, 13.117 €
Il appartient aux personnes désirant porter des enchères de vérifier l'état des lots et de prendre toutes les informations auprès du commissaire-priseur qui réalise la vente et de l'expert.