Pour faire court, les Français ont le choix entre la peste et le choléra. Ils ont à choisir entre un président sortant qui n’a pas su tenir ses promesses passées (et qui n‘a naturellement aucune intention de tenir les promesses présentes) et un président aspirant qui n’a aucune chance de tenir les siennes, sauf à plonger le pays dans l’instant dans les affres d’une crise d’une exceptionnelle gravité.
Le malheur, pour les socialistes, est que l’on n’est plus en 1981 et que la France est devenue hautement vulnérable à la crise financière et économique qui nous guette. Or ce que les candidats à la présidence ont oublié de rappeler à leurs électeurs est que leur marge de manœuvre est extraordinairement limitée. Au moindre faux pas, c’est le plongeon dans la tourmente des marchés.
En fait, si on l’avait un peu perdue de vue depuis quelque temps, car elle ne fait plus la une des journaux, la crise s’est brutalement réveillée depuis le début de l’année en raison des inextricables difficultés que traverse l’Espagne, sans parler de l’Italie, des Pays Bas, et cela malgré l’action anesthésiante de la BCE qui a massivement inondé le marché de liquidités (qu’il faudra bien rembourser d’ici trois ans). La croissance n’est pas repartie, l’endettement continue de s’alourdir et aucun des problèmes de fond qui paralysent l’Europe et l’euro n’ont été résolu. Mais, « après nous, le déluge », n‘est-ce pas ?
Là encore une précision s’impose. Les promesses des unes et des autres de ramener le budget à l’équilibre en 2014 ou 2016, peu importe, sont hautement réconfortantes. Mais, en attendant, la dette continuera de croître et le poids des intérêts également, et cela aussi longtemps que le déficit ne sera pas réduit à zéro. Ce n’est pas pour demain.
En fait, si on l’avait un peu perdue de vue depuis quelque temps, car elle ne fait plus la une des journaux, la crise s’est brutalement réveillée depuis le début de l’année en raison des inextricables difficultés que traverse l’Espagne, sans parler de l’Italie, des Pays Bas, et cela malgré l’action anesthésiante de la BCE qui a massivement inondé le marché de liquidités (qu’il faudra bien rembourser d’ici trois ans). La croissance n’est pas repartie, l’endettement continue de s’alourdir et aucun des problèmes de fond qui paralysent l’Europe et l’euro n’ont été résolu. Mais, « après nous, le déluge », n‘est-ce pas ?
Là encore une précision s’impose. Les promesses des unes et des autres de ramener le budget à l’équilibre en 2014 ou 2016, peu importe, sont hautement réconfortantes. Mais, en attendant, la dette continuera de croître et le poids des intérêts également, et cela aussi longtemps que le déficit ne sera pas réduit à zéro. Ce n’est pas pour demain.
C’est dire à quel point le cheminement entre une stabilité précaire et un naufrage assuré est bien étroit. Or les Français n’ont pas encore goûté aux délices de l’austérité. Mais ils vont devoir le faire, bon gré mal gré, dès le lendemain de l’élection. Que de belles grèves en perspective à la SNCF et dans l’enseignement, comme d’hab ! Il ne fera pas bon de prétendre prendre le train au mois de mai.
Ceci étant, qui va l’emporter ? Ce n’est pas ici le lieu de se livrer au petit jeu stérile des devinettes. D’autres s’en chargent, grâce à Dieu.
Nous nous limiterons à deux observations, d’une affligeante banalité je le crains. La première est, qu’au fil des résultats, la différence entre les deux camps s’est réduite come une peau de chagrin pour se ramener, en fin de compte, à un maigre 1,3 %, au grand désespoir des médias de gauche. Ce qui laisse effectivement entrevoir la possibilité d’une réélection du président sortant, malgré toutes les bourdes accomplies au cours de son mandat. L’affaire Merah est sans doute passée par là. Et cela en dépit de la perte de toute crédibilité de son discours, désormais émaillé de toutes sortes de promesses dont aucune n’a la moindre chance d’être tenue.
Nicolas Sarkozy conserve certes, des chances d’être réélu, mais il ne le mérite certainement pas (voir mon article « Fin de mandat, un bilan globalement négatif » du 9 novembre 2011).
Ceci étant, qui va l’emporter ? Ce n’est pas ici le lieu de se livrer au petit jeu stérile des devinettes. D’autres s’en chargent, grâce à Dieu.
Nous nous limiterons à deux observations, d’une affligeante banalité je le crains. La première est, qu’au fil des résultats, la différence entre les deux camps s’est réduite come une peau de chagrin pour se ramener, en fin de compte, à un maigre 1,3 %, au grand désespoir des médias de gauche. Ce qui laisse effectivement entrevoir la possibilité d’une réélection du président sortant, malgré toutes les bourdes accomplies au cours de son mandat. L’affaire Merah est sans doute passée par là. Et cela en dépit de la perte de toute crédibilité de son discours, désormais émaillé de toutes sortes de promesses dont aucune n’a la moindre chance d’être tenue.
Nicolas Sarkozy conserve certes, des chances d’être réélu, mais il ne le mérite certainement pas (voir mon article « Fin de mandat, un bilan globalement négatif » du 9 novembre 2011).
La deuxième remarque est que la réserve de voix potentielles pour le président sortant est probablement plus opulente à droite qu’à gauche où les écolos ne font plus recette et où le score de Méchalon, à l’ineffable mine franchouillarde, s’est affaissé come un soufflé trop tôt retiré du four.
Une fois de plus, comme on l’a souligné, le petit jeu des sondages manifestement orientés de façon à influencer sournoisement l’électorat, a tourné court. Les Français ont décidément la tête dure.
Pour ce qui concerne le futur comportement des candidats devenus présidents, là encore, les supputations vont bon train.
Pour François Hollande, ce qui serait à craindre serait moins le personnage lui-même - car n’ayant rien fait, il n’a rien pu faire de mal - que son entourage. Imaginons, non sans frémir Martine Aubry, auteur des inoubliables 35 heures qui nous collent à la peau comme un manteau de Nessus, appelée à Matignon. Ce sera, sans coup férir, les 32 heures hebdomadaires ou la retraite à 55 ans, pour relancer sans doute l’économie française et opérer une nouvelle avancée sociale.
Et d’autant plus, qu’à l’inverse de notre hyper président, François Hollande aura, par tempérament, certainement tendance à jouer les « rois fainéants », et à laisser son Premier Ministre agir à sa guise jusqu’à ce que le char de l’Etat soit irrémédiablement embourbé.
Une fois de plus, comme on l’a souligné, le petit jeu des sondages manifestement orientés de façon à influencer sournoisement l’électorat, a tourné court. Les Français ont décidément la tête dure.
Pour ce qui concerne le futur comportement des candidats devenus présidents, là encore, les supputations vont bon train.
Pour François Hollande, ce qui serait à craindre serait moins le personnage lui-même - car n’ayant rien fait, il n’a rien pu faire de mal - que son entourage. Imaginons, non sans frémir Martine Aubry, auteur des inoubliables 35 heures qui nous collent à la peau comme un manteau de Nessus, appelée à Matignon. Ce sera, sans coup férir, les 32 heures hebdomadaires ou la retraite à 55 ans, pour relancer sans doute l’économie française et opérer une nouvelle avancée sociale.
Et d’autant plus, qu’à l’inverse de notre hyper président, François Hollande aura, par tempérament, certainement tendance à jouer les « rois fainéants », et à laisser son Premier Ministre agir à sa guise jusqu’à ce que le char de l’Etat soit irrémédiablement embourbé.
Pour Nicolas Sarkozy, le scénario le plus probable est mieux visible. Bien qu’il ait acquis, sur le tard, une certaine « épaisseur présidentielle », après avoir joué les Gavroches frondeurs au début de son mandat, on sent bien que l’homme n’a pas changé. D’ailleurs il est bien connu que les hommes politiques ne changent jamais, ... sauf leur image.
Il faudrait donc s’attendre à nouveau, en cas de réélection, à ces décisions en cascade, à l’emporte pièce, sans réflexion ni vision de long terme, parfois sur un coup de tête (on songerait à la Libye), qui ont fait le charme de son premier mandat.
Au demeurant, cette caractéristique ne peut que s’aggraver avec le sentiment d’impunité que confère un second mandat. L’histoire le prouve abondamment. Les seconds mandats sont quasi uniformément pires que les premiers (George Bush, Tony Blair, Jacques Chirac, et bien d’autres encore). Il faudra bien faire avec.
Mais quelle « divine » surprise nous réserve le second tour ? Tout repose, on le sait, sur l’électorat de Marine Le Pen. Car l’inusable François Bayrou ne pourra guère faire mieux que de distribuer équitablement, à droite comme à gauche, quelques poignées de voix : de la menue monnaie. Les gros bataillons sont ailleurs, chez Marine Le Pen.
Il est assuré que, pour cette dernière, son intérêt manifeste est de faire tomber Nicolas Sarkozy. Car le FN n’a rigoureusement rien à gagner à la réélection de ce dernier, sauf à se faire « siphonner ses voix » une fois encore, sans obtenir quoi que ce soit en retour. C’est le petit jeu délicieux que la droite bien pensante joue depuis des décennies. Pour Nicolas Sarkozy, il aurait certes été plus astucieux, compte tenu de la « dédiabolisation » du FN, de prendre quelques contacts, ne serait-ce qu’en sous main, de façon à laisser entrevoir la possibilité d’une participation aux affaires. C’aurait été l’équivalent, à l’envers, du « compromis historique » italien avec le parti communiste des années 70.
Mais Nicolas Sarkozy a choisi l’inverse. Il a préféré, bien que totalement dépourvu de toute crédibilité, s’abandonner encore à de mirobolantes promesses en matière d’immigration. Formulées dans la dernière ligne droite, au terme de 5 années d’immobilisme absolu en la matière, comme le prouvent les statistiques - officielles - des entrées étrangères sur le territoire national, ces engagements n’ont guère de chance de convaincre. L’électorat de Marine Le Pen sera donc confronté au choix douloureux entre l’abstention ou le vote pour le président sortant, sachant pertinemment que, dans ce dernier cas, il a de fortes chances d’être, une fois de plus, « cocu » (je parle de l’électorat, bien sûr).
Notons d’ailleurs que cette problématique de l’immigration, pourtant essentielle, oh combien, pour la survie de notre pays en tant que nation et société organisée, n’a été qu’effleurée de façon superficielle par les candidats bien pensants, et nullement traitées en profondeur, notamment par le parti socialiste qui s’affirme décidément comme « le parti de l’étranger », parti manifestement animé par de profondes pulsions suicidaires et anti françaises.
Ce qui montre bien le sérieux d’une campagne électorale « en dentelles » , bien éloignée des graves échéances qui nous attendent dans quelques semaines.
Il faudrait donc s’attendre à nouveau, en cas de réélection, à ces décisions en cascade, à l’emporte pièce, sans réflexion ni vision de long terme, parfois sur un coup de tête (on songerait à la Libye), qui ont fait le charme de son premier mandat.
Au demeurant, cette caractéristique ne peut que s’aggraver avec le sentiment d’impunité que confère un second mandat. L’histoire le prouve abondamment. Les seconds mandats sont quasi uniformément pires que les premiers (George Bush, Tony Blair, Jacques Chirac, et bien d’autres encore). Il faudra bien faire avec.
Mais quelle « divine » surprise nous réserve le second tour ? Tout repose, on le sait, sur l’électorat de Marine Le Pen. Car l’inusable François Bayrou ne pourra guère faire mieux que de distribuer équitablement, à droite comme à gauche, quelques poignées de voix : de la menue monnaie. Les gros bataillons sont ailleurs, chez Marine Le Pen.
Il est assuré que, pour cette dernière, son intérêt manifeste est de faire tomber Nicolas Sarkozy. Car le FN n’a rigoureusement rien à gagner à la réélection de ce dernier, sauf à se faire « siphonner ses voix » une fois encore, sans obtenir quoi que ce soit en retour. C’est le petit jeu délicieux que la droite bien pensante joue depuis des décennies. Pour Nicolas Sarkozy, il aurait certes été plus astucieux, compte tenu de la « dédiabolisation » du FN, de prendre quelques contacts, ne serait-ce qu’en sous main, de façon à laisser entrevoir la possibilité d’une participation aux affaires. C’aurait été l’équivalent, à l’envers, du « compromis historique » italien avec le parti communiste des années 70.
Mais Nicolas Sarkozy a choisi l’inverse. Il a préféré, bien que totalement dépourvu de toute crédibilité, s’abandonner encore à de mirobolantes promesses en matière d’immigration. Formulées dans la dernière ligne droite, au terme de 5 années d’immobilisme absolu en la matière, comme le prouvent les statistiques - officielles - des entrées étrangères sur le territoire national, ces engagements n’ont guère de chance de convaincre. L’électorat de Marine Le Pen sera donc confronté au choix douloureux entre l’abstention ou le vote pour le président sortant, sachant pertinemment que, dans ce dernier cas, il a de fortes chances d’être, une fois de plus, « cocu » (je parle de l’électorat, bien sûr).
Notons d’ailleurs que cette problématique de l’immigration, pourtant essentielle, oh combien, pour la survie de notre pays en tant que nation et société organisée, n’a été qu’effleurée de façon superficielle par les candidats bien pensants, et nullement traitées en profondeur, notamment par le parti socialiste qui s’affirme décidément comme « le parti de l’étranger », parti manifestement animé par de profondes pulsions suicidaires et anti françaises.
Ce qui montre bien le sérieux d’une campagne électorale « en dentelles » , bien éloignée des graves échéances qui nous attendent dans quelques semaines.
Yves-Marie LAULAN, écrivain et démographe, a été économiste au FMI, à la Banque mondiale puis à la Caisse française de Développement, président du Comité économique de l’OTAN, directeur à la Société générale, président du réseau France des Caisses de Crédit municipal. Il a enseigné à Science Po, Paris 2, l’Ecole supérieure de guerre et l’E.N.A.
Il est consultant international depuis 1995 et président-fondateur de l’Institut de Géopolitique des Populations.
Auteur du Blog de Yves-Marie Laulan "au nom de la liberté d'expression, quoiqu'il en coûte."
Il est consultant international depuis 1995 et président-fondateur de l’Institut de Géopolitique des Populations.
Auteur du Blog de Yves-Marie Laulan "au nom de la liberté d'expression, quoiqu'il en coûte."