Les syndicats sommés de faire respecter l'ordre public pendant les manifestations anti-Loi Travail

Le service d'ordre de l'inter-syndicale sera-t-il de nouveau visé par des casseurs ?


Le Premier ministre pointe "un service d’ordre des organisateurs totalement débordé" lors des manifestations précédentes. Mais que fait la police ? Les réponses à la 10e manifestation autorisée autour du bassin de l'Arsenal, la marina de Paris.


Elodie Châtrain
23 Juin 2016 15:05

Le Bassin de l'Arsenal à Paris en bordure de la Place de la Bastille © Myrabella sous licence Wikimedia Commons.
La manifestation du 23 juin 2016 interdite aurait exposé les manifestants à une contravention de 11 euros ; les organisateurs auraient risqué 6 mois d'emprisonnement et 7.500 euros d'amende. Mais l'arrêté préfectoral de Michel Cadot Préfet de police de Paris est annulé moins de 24 heures avant le 23 juin 2016 à 14h.

Le gouvernement a beau faire porter la responsabilité des violences en marge des manifestations à une défaillance des services d'ordre de l'inter-syndicale, ces derniers le renvoient à ses responsabilités : la sécurité en dehors du cortège ne relève pas du service d'ordre mais de la police.

Résultat : pour
 la 10e manifestation à Paris, tous les moyens sont mis en oeuvre pour que tout se passe bien. 

La consigne : interpeller les auteurs de violence dès le moindre trouble à l'ordre public

Des mesures inédites sont prises par la préfecture de police de Paris qui mobilisent 2.200 policiers et gendarmes : 11 compagnies de CRS et 6 lanceurs d'eau, 2 compagnies d'interventions sous le commandement de la Préfecture de police de Paris, des agents en civils, 6 brigades anti-criminalité (BAC), la brigade fluviale de Paris et 14 escadrons de gendarmes mobiles. Un périmètre de sécurité sur environ 70.000 m2 de est mis en place. La ronde que vont faire les cortèges autour de la marina de Paris au bassin de l'Arsenal avec un départ et un retour à la Place de la Bastille comprend des axes  de dégagement sont prévus en cas de mouvement de foule.
La consigne : interpeller les auteurs de violence dès le moindre trouble à l'ordre public.
100 personnes, vu l'état d'urgence contre la menace terroriste appliqué à un mouvement social, ont été assignées à domicile. Pour pénétrer dans le périmètre de sécurité, il faut montrer un visage découvert et accepter la fouille. Des journalistes munis de casques pour se protéger en cas de projectiles et de gaz lacrymogènes se font refouler.

 

Manuel Valls demande aux organisateurs de la manifestation de faire cesser les violences - Assemblée nationale 22 juin 2016.mp3  (519.94 Ko)

La manifestation aura lieu mais je veux être clair : chacun devra faire preuve de la plus grande responsabilité afin d’éviter que les violences ne se reproduisent, car les Français ne tolèrent pas et ne toléreront aucun débordement et ceux qui ne les condamnent pas.

Je sais que les forces de l’ordre font un travail difficile. Et j’appelle les organisateurs à respecter intégralement leurs engagements quant au service d’ordre qui doit être déployé pour prévenir les violences.

Manuel Valls, Premier ministre, réponse à une question au gouvernement à l'Assemblée nationale le 22 juin 2016 - extraits.

Manuel Valls raconte les violences des casseurs - Assemblée nationale 22 juin 2016.mp3  (1.08 Mo)

La responsabilité du gouvernement, c’est aussi de garantir la sécurité, de veiller à l’ordre public, dans un contexte – faut-il le rappeler ? - particulièrement exigeant : menace terroriste, Euro de football, sollicitation sans précédent de nos forces de l’ordre qui, je le rappelle, sont confrontées à des groupuscules violents, ceux de l’ultra-gauche, et je rends hommage au travail des forces de l'ordre.

Je veux simplement rappeler les faits. Lors des récentes manifestations, qui se sont tenues depuis le 28 avril, malgré le déploiement important des forces de l’ordre, des débordements ont été constatés : des attaques aux biens, des commerces pris pour cible, des violences insupportables contre nos policiers et nos gendarmes. Il y a eu des blessés. Il y aurait pu y avoir des conséquences bien plus graves.

Lors de la dernière manifestation à Paris, le 14 juin, les limites ont été franchies : déferlement de violence inégalé, saccage de bâtiments publics, dont l’hôpital Necker - Les Enfants malades, perpétré par des casseurs sous les yeux d’un service d’ordre des organisateurs totalement débordé.

Manuel Valls, Premier ministre, réponse à une question au gouvernement à l'Assemblée nationale le 22 juin 2016 - extraits.

Le 10e appel à manifester contre le projet de loi Travail El Khomri le 23 juin 2016 vient de s'élancer. Il est 14h25. Le parcours restreint de 1,6 km quitte la place de la Bastille pour faire le tour de la marina de l'Arsenal d'abord par le 4e avant le retour via le  arrondissement de Paris. Vu le parcours limité et la rapidité du cortège, les manifestants font vite le tour du bassin.




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