Manuel Valls face aux Français dans Le Petit Journal de Canal Plus le 24 novembre 2015 © capture d'écran LPJ.
Après s'être exprimé sur "TF1, RTL, France Inter, France 2", il "paraissait nécessaire" que Manuel Valls soit entendu "sur Canal Plus, parler à cette génération touchée (...) aux Français qui se réveillent le matin avec des coups de Kalachnikov dans les rues de leur ville". Une déclaration précédente du Premier ministre ouvre l'interview : "Nous avons changé d'époque. Nous sommes entrés avec une dureté absolue dans un moment nouveau". Interrogé, il qualifie le "moment nouveau" de "menace permanente et durable, celle du terrorisme".
Dans un langage accessible et direct, surprenant le journaliste dans ses réponses, Manuel Valls indique clairement sa pensée : "Je ne suis pas là pour faire peur à cette génération mais je sais qu'elle a peur".
Paris Tribune a sélectionné 4 minutes 23 secondes extraites de l'interview dans l'émission de 45 minutes enregistrée à 19h le 24 novembre 2015 et diffusée à 20h10. Manuel Valls livre sa réflexion sur le salafisme et l'islamisme radical :
Paris Tribune a sélectionné 4 minutes 23 secondes extraites de l'interview dans l'émission de 45 minutes enregistrée à 19h le 24 novembre 2015 et diffusée à 20h10. Manuel Valls livre sa réflexion sur le salafisme et l'islamisme radical :
"Il faut toujours essayer de comprendre pourquoi nous en sommes arrivés là, mais cette idéologie totalitaire, l'islamisme radical qui amène au jihadisme, au terrorisme, a tué et pas seulement a tué des hommes et des femmes mais a nié la civilisation, la société, la culture. Le salafisme nie toute idée de la culture (...) C'est un message à la fois de mort, de mort d'êtres humains, mais aussi de négation de ce que nous sommes et d'un art de vivre, d'une culture, d'un plaisir de vivre.
C'est mortifère ! C'est nier tout simplement la vie.
C'est mortifère ! C'est nier tout simplement la vie.
Cela invite chacun à se questionner "Pourquoi nous en sommes arrivés là ?"
Il faut comprendre pour mieux lutter parce que c'est un débat qui ne touche pas que la France, qui touche l'Europe et qui touche le monde. Ce salafisme et cet islamisme radical est né de l'islam.
Et il faut que l'islam, et c'est un défi considérable là aussi, soit capable de se mettre debout pour couper toute complaisance vis-à-du salafisme.
Il faut comprendre pour mieux lutter parce que c'est un débat qui ne touche pas que la France, qui touche l'Europe et qui touche le monde. Ce salafisme et cet islamisme radical est né de l'islam.
Et il faut que l'islam, et c'est un défi considérable là aussi, soit capable de se mettre debout pour couper toute complaisance vis-à-du salafisme.
Je ne confonds pas les choses.
L'immense majorité des musulmans français ne supporte pas ce qui s'est passé.
L'immense majorité des musulmans français ne supporte pas ce qui s'est passé.
En France, des voix continuent à s'élever dans l'islam, comme cela a été fait ces derniers jours, en disant "Tout ça n'a rien à voir avec l'islam" mais comme c'est né au sein de l'islam aussi, il faut couper cette branche. Donc c'est une bataille politique, théologique, sociale, culturelle, mais qui est majeure et qui est loin d'être terminée ! Parce que le salafisme, tous les salafistes n'aiment pas, ne vont pas vers le terrorisme... mais dans l'islamisme radical, il y a une idéologie qui vise, au fond, à se séparer progressivement de la société et qui peut mener aussi au terrorisme".
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En prologue, le Premier ministre indiquait avant tout vouloir redonner de l'optimisme au pays :
"Oui, on peut le faire sans nier la réalité de la menace, c'est pour ça que j'ai accepté (l')invitation (du Petit Journal, ndlr). Il faut vivre en étant vigilant (...) il faut expliquer, il faut rassurer, parce que ce besoin d'explications est important (...) Il faut continuer à sourire (...) Il faut résister (...)".
Manuel Valls, Le Petit Journal le 24 novembre 2015.