
Le public écoute attentivement le récit de cette ex-femme de ménage, presque sidéré par tant d’incertitude dans le travail et de pénibilité. Florence Aubenas parle avec ses tripes. Elle déplore que les précaires soient là, et surtout qu’on ne les voit pas. "A force d’en entendre parler dans les journaux, à la télévision, on a l’impression de savoir ce qu’est la précarité. Mais pour avoir essayé, non, je vous assure, on ne connaît pas", ajoute-t-elle. A la fin de six mois d’intermittence, elle raconte être allée dévoiler sa véritable identité de grand reporter auprès de ses anciennes "collègues". Celles-ci, incrédules, ont rétorqué : "Si les journalistes s’intéressaient à des gens comme nous, ça se saurait !" Florence Aubenas est d’accord sur ce point. « Le journalisme est très axé vers le spectaculaire », remarque-t-elle, "mais dès lors qu’il s’agit de rendre compte du quotidien, on est beaucoup moins armés".
Le maire du 13e rappelle qu’il est important de sensibiliser les parisiens à la précarisation du travail, encore trop présent dans nos sociétés, une des raisons pour lesquelles il a décidé de consacrer le mois de juin au thème de la précarité, avec une nouvelle conférence le 7 juin 2011, autour de la précarité du logement cette fois. La galerie Athéna au sein de la mairie expose également jusqu’au 10 juin 2011 les photos de Diane Grimonet, témoignage de la vie de ces "invisibles". La venue de Florence Aubenas contribue à cette opération.