Les agents réclament 100% de promotions © zsirosistvan - Fotolia.com
Une semaine après le dépôt d'un préavis de grève par les agents de la Direction de la Propreté et de l'Eau pour le 5 octobre 2015, reconductible jusqu'au 8 octobre, 4 jours après le début de la grève du 5 octobre, 1 jour après l'ouverture des négociations et le jour où les agents des services publics de la Ville de Paris s'apprêtent à manifester à Paris, l'exécutif parisien envoie un communiqué :
La Mairie de Paris suit de près le mouvement social : 56,8 % des 4.900 agents chargés de la propreté en grève à l'appel de la CGT le lundi 5 octobre, 39 % le mardi 6 octobre et 30 % environ le mercredi 7 octobre. Toujours selon la mairie centrale la collecte n'a pas du tout été effectuée dans cinq arrondissements et a été perturbée dans cinq autres arrondissements le lundi 5 octobre, sans préciser lesquels.
"Depuis lundi 5 octobre, la collecte des déchets est perturbée par un mouvement social dans plusieurs arrondissements. L’Exécutif parisien a aussitôt réaffirmé son attachement au dialogue : il a ouvert des négociations, et proposé une méthode et un calendrier de travail, qui permettent aux discussions de se tenir sereinement.> Lire ici la position de l'Hôtel de Ville lors du point presse.
Cette démarche constructive de la Ville de Paris n’a cependant pas trouvé d’écho auprès du syndicat majoritaire qui, reliant son action à des revendications nationales en faveur des agents de la fonction publique, a décidé de prolonger la grève.
La collecte des déchets étant un service public indispensable pour les Parisiens et les visiteurs, Emmanuel Grégoire et Mao Peninou, adjoints à la Maire, ont décidé de prendre les dispositions qui s’imposent pour permettre de réduire les perturbations et un progressif retour à la normale.
Ils présenteront ces mesures, et feront un point d’étape sur ce mouvement social, lors d’une conférence de presse ce midi à l’Hôtel de Ville".
Communiqué de l'Hôtel de Ville le jeudi 8 octobre 2015 à 9h32.
La Mairie de Paris suit de près le mouvement social : 56,8 % des 4.900 agents chargés de la propreté en grève à l'appel de la CGT le lundi 5 octobre, 39 % le mardi 6 octobre et 30 % environ le mercredi 7 octobre. Toujours selon la mairie centrale la collecte n'a pas du tout été effectuée dans cinq arrondissements et a été perturbée dans cinq autres arrondissements le lundi 5 octobre, sans préciser lesquels.
Un accord avec l'union syndicale
Les organisations syndicales conviées par la Mairie de Paris à l'ouverture de négociations le mercredi 7 octobre 2015 se sont vues notamment proposer un nouveau projet de convention pour l'ASPP, Association d'Action Sociale en faveur des Personnels de la Ville de Paris et du Département de Paris :
L'association loi 1901à but non lucratif dispose d'une autonomie de gestion avec une convention pluriannuelle régissant ses relations avec les collectivités parisiennes. 275 salariés sont chargés de gérer les services de restauration des 46.000 agents de la Mairie de Paris et les usagers d’organismes conventionnés, soit en moyenne 9.000 repas par jour sur 20 sites différents.
Pour la CFTC, les subventions de la convention ASPP ne sont "pas faites pour nourrir les élus", qui parfois "sont cumulards financièrement" entre leurs mandats d’élus parisiens, leurs mandats électifs, leurs mandats de syndicats intercommunaux et départementaux, ... La CFTC a préféré proposer d’enlever les conditions d’accès à l’année pour les enfants des agents publics de la Ville et du Département de Paris (jusqu’à 18 ans, avec tarif préférentiel jusqu’à 12 ans) actuellement restreintes aux périodes de vacances scolaires et à l’arbre de Noël. Elle a été suivie par les autres organisations syndicales. Elle est donc retenue dans le projet de convention par l’administration.
La proposition de l'administration vise sans doute à rapprocher les élus des agents, mais pour ces derniers, la principale mesure demandée est la mise en place de 100 % de promotions pour tous les personnels des administrations parisiennes.
"Ouvrir les lieux de restauration aux 577 élus de Paris", car ce sont "des bénévoles pour les Parisiens" à un tarif préférentiel de "2,50 euros le repas".
Proposition de l'Hôtel de Ville de Paris aux organisations syndicales le 7 octobre 2015.
L'association loi 1901à but non lucratif dispose d'une autonomie de gestion avec une convention pluriannuelle régissant ses relations avec les collectivités parisiennes. 275 salariés sont chargés de gérer les services de restauration des 46.000 agents de la Mairie de Paris et les usagers d’organismes conventionnés, soit en moyenne 9.000 repas par jour sur 20 sites différents.
Pour la CFTC, les subventions de la convention ASPP ne sont "pas faites pour nourrir les élus", qui parfois "sont cumulards financièrement" entre leurs mandats d’élus parisiens, leurs mandats électifs, leurs mandats de syndicats intercommunaux et départementaux, ... La CFTC a préféré proposer d’enlever les conditions d’accès à l’année pour les enfants des agents publics de la Ville et du Département de Paris (jusqu’à 18 ans, avec tarif préférentiel jusqu’à 12 ans) actuellement restreintes aux périodes de vacances scolaires et à l’arbre de Noël. Elle a été suivie par les autres organisations syndicales. Elle est donc retenue dans le projet de convention par l’administration.
La proposition de l'administration vise sans doute à rapprocher les élus des agents, mais pour ces derniers, la principale mesure demandée est la mise en place de 100 % de promotions pour tous les personnels des administrations parisiennes.
La reconnaissance de la Ville envers ses agents
Le bras de fer ne fait que commencer entre les agents et la Maire de Paris pour libérer la valeur du point d'indice bloquée depuis 2010. Ce serait l'unique levier, selon l'union syndicale, dont dispose la Ville de Paris pour augmenter la rémunération des agents des services publics de Paris.
Dans un courrier électronique envoyé début octobre 2015 aux personnels, Anne Hidalgo explique
Le sujet est sensible car dans les documents qu'a pu consulter Paris Tribune, le nombre de postes budgetés ne correspond pas forcément au nombre de postes réels. C'est plutôt gênant lorsque le nombre réel de chargés de mission est supérieur au nombre prévus au budget. Par ailleurs, les coûts d'un chargé de mission sont tels qu'ils seraient de nature à pouvoir payer 100 % de promotion pour des salariés de catégorie C par exemple : "Sans chargés de mission ou de haut- fonctionnaires, rappellent ces derniers, le travail est toujours fait !"
Pour le moment, la Mairie de Paris reste muette sur le sujet. Les syndicats attendent une réponse à leur demande de chiffrage du coût de la mesure de 100 % Promotions pour tous les agents de façon à ne pas négocier à l'aveugle.
A suivre sur Paris Tribune.
Dans un courrier électronique envoyé début octobre 2015 aux personnels, Anne Hidalgo explique
"(son) attachement très fort au statut de fonctionnaire, que certains veulent parfois remettre en question. Dans cet esprit, la réforme institutionnelle concernant Paris, que je souhaite mettre en œuvre, va d’ailleurs renforcer le statut des administrations parisiennes. Il n’y a donc ni de remise en cause de cette spécificité, ni des 35 heures à la Ville. Je m’y engage.
Dans un contexte national difficile, j’ai également rappelé que notre collectivité était l’une des seules à toujours créer de l’emploi public, malgré la diminution constante de la participation de l’État au budget de la Ville. En effet, entre 2008 et 2017, Paris aura perçu 800 millions d’euros en moins de dotations de l’État alors que, sur la même période, notre contribution au titre des péréquations aura augmenté d’environ 400 millions d’euros (...)".
Anne Hidalgo, Maire de Paris.
Le sujet est sensible car dans les documents qu'a pu consulter Paris Tribune, le nombre de postes budgetés ne correspond pas forcément au nombre de postes réels. C'est plutôt gênant lorsque le nombre réel de chargés de mission est supérieur au nombre prévus au budget. Par ailleurs, les coûts d'un chargé de mission sont tels qu'ils seraient de nature à pouvoir payer 100 % de promotion pour des salariés de catégorie C par exemple : "Sans chargés de mission ou de haut- fonctionnaires, rappellent ces derniers, le travail est toujours fait !"
Pour le moment, la Mairie de Paris reste muette sur le sujet. Les syndicats attendent une réponse à leur demande de chiffrage du coût de la mesure de 100 % Promotions pour tous les agents de façon à ne pas négocier à l'aveugle.
A suivre sur Paris Tribune.
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