Joueuse © fovivafoto - Fotolia.com
Roland Garros est à portée de raquette. La Maire de Paris Anne Hidalgo, à l'aise lors du débat organisé sur l'étude complémentaire concernant l'extension de Roland Garros, explique être arrivée "au bout du processus" :
A l'occasion d'un petit-déjeuner de presse en marge du conseil de Paris, elle donnait son sentiment :
"J'ai accepté qu'il y ait encore une étude, pour être dans la recherche, non pas de compromis mais de solutions qui permettent d'apaiser les positions de chacune et de chacun (...) Cette étude est réalisée. Elle conclut une fois de plus à l'idée que le scénario alternatif n'est pas un bon scénario et les arguments très objectifs, très rationnels ont été posés et il nous appartient maintenant de poursuivre cette démarche".
A l'occasion d'un petit-déjeuner de presse en marge du conseil de Paris, elle donnait son sentiment :
"Il faut arrêter avec la mauvaise foi, ils sont contre le projet, ce qui est respectable (...) ils peuvent ne pas être contents de voir étude après étude le même résultat, mais à un moment, il faut être bon joueur (...) il faut être fair-play, voilà... ils ne sont pas convaincants, ils ne m'ont pas convaincu (...) et cela fait un moment que cela dure ! (...) Las, c'est fini ! Maintenant c'est terminé, c'est dernière nous. (...) Oui, il y aura des recours comme il y en a eu sur la Fondation LVMH et ils seront tous à l'inauguration à se précipiter à dire combien c'est formidable... les mêmes... Mais voilà. Moi je suis très sereine là-dessus. A un moment, il faut accepter les logiques (...)".
Anne Hidalgo : Roland Garros ou le formol
Peu avant le vote, Anne Hidalgo prend date :
"Paris ne va pas rester dans le formol. Paris va continuer à se transformer. Paris est une ville du 21 ème siècle qui n' a pas peur de l'architecture contemporaine et des transformations. Mais Paris le fait toujours dans le respect de son histoire et de son passé (...) ce projet verra le jour. Ce projet sera salué par les Parisiens, par vous aussi, et nous serons tous au rendez-vous pour son inauguration et je vous assure que je ne rappellerai pas ces moments que nous vivons là en ce moment. Ce que je retiendrai quand nous serons réunis pour inaugurer ce nouveau Roland Garros et ce beau stade ce que je retiendrai c'est le sourire qu' il y aura sur vos visages et la fierté que nous aurons, en tant que Parisiens, d'avoir surmonté cette épreuve".
Claude Goasguen : "Roland Garros reste à Paris"
Joueur © Paty Wingrove - Fotolia.com
Claude Goasguen, député-maire du 16e arrondissement, fait partie des personnes qui se sont battus avec la mairie centrale pour que Roland Garros reste à Paris :
"Qui veut la peau de Roland Garros ? Je voudrais dire une chose : si Roland Garros est à Paris, est maintenu à Paris - parce que Roland Garros restera à Paris - c'est parce que (...) nous avons été un certain nombre à dire "non, Roland Garros restera à Paris". Donc c'est bien acquis (...) Roland Garros ne partira pas (...) Ce projet est magnifique (...) sauf que je n'ai plus confiance (...) La Fédération de Tennis a les moyens de faire : elle nous dit, oh la la, si vous refusez, ça va être affreux, on va prendre 5 ans de retard ! C'est une plaisanterie ! On peut très bien commencer par les travaux qui ne sont pas contestés à l'intérieur de Roland Garros (...) ça nécessite peut être un changement (...) après tout [l'architecte] peut commencer d'abord par mettre le toit sur le grand court que personne ne conteste, pour qu'on ait le temps d'étudier sa [nouvelle] construction, une piscine (...) Je dis : il faut faire attention et ce n'est peut-être pas la peine de se presser (...)"
Anne Hidalgo confirme, à sa manière, le rôle joué par Claude Goasguen pour le maintien de Roland Garros à Paris et sa rénovation mais ne veut pas entendre parler des propositions de Claude Goasguen - ni celles de ses alliés politiques écologistes. Pour elle, le bâtiment et la piscine tels que prévus par la Fédération Française de Tennis verront bien le jour :
"J'avais tellement de plaisir à être aux côtés de Claude Goasguen dans ces réunions qui resteront pour moi, vraiment, des moments extraordinaires de partage ; de partage avec Claude Goasguen face à des salles très hostiles (...) je l'avoue mais tout n'est pas fini entre nous Monsieur le Maire du 16e. Il restera de ces belles réunions un grand moment de partage politique. Je regrette juste que (...) tout cela puisse partir un peu en fumée sur des considérations que j'ai toujours du mal à comprendre. Ma déception est réelle de vous voir aujourd'hui porter un autre projet. Mais bon, je ne vous en veux pas (...) Ce projet verra le jour".
Le bouton de Manuel Valls
Anne Hidalgo le sait : le point de désaccord concerne le rôle du conseil de Paris.
"Votre cabinet nous dit 'Valls appuiera sur le bouton lundi' explique Claude Goasguen reprenant les mots utilisés, "parce que de toute façon, l'affaire est décidée, on va tout mettre en cours".
Anne Hidalgo confirme :
Ni le débat ni les votes des deux voeux des écologistes sur l'extension de Roland Garros n'étant pas lié à une décision du Conseil de Paris sur le sujet, ils n'engagent pas la municipalité. Les deux voeux, adoptés contre l'avis de la Maire, à 82 votes 'pour' et '76' votes 'contre" et 1 abstention, n'ont aucune valeur décisionnelle.
"Votre cabinet nous dit 'Valls appuiera sur le bouton lundi' explique Claude Goasguen reprenant les mots utilisés, "parce que de toute façon, l'affaire est décidée, on va tout mettre en cours".
"Enfin ! Enfin, Madame le Maire ! Est-ce que c'est digne du conseil de Paris de nous dire, en toute hypothèse, "c'est le Premier Ministre qui va décider à votre place ?" (...) Vous croyez que ça nous inciterait à voter ? Qu'est-ce que vous cherchez ? Vous cherchez en fait à donner au gouvernement la possibilité de décider à notre place ? Je trouve que de la part d'un Maire de Paris c'est singulier. De plus, je ne suis pas sûr que le Premier Ministre appuiera si facilement sur le bouton. Car il y a plusieurs boutons dans ce gouvernement, on le voit bien. Les boutons se multiplient d'ailleurs de partout donc moi je vous dis tout net : si vous appuyez sur le bouton au gouvernement lundi, alors méfiez vous, méfiez vous des conséquences (...) Je répète pour conclure : Roland Garros ne partira pas. La FFT vivra encore, elle est riche, elle peut attendre quelques mois. Parlons de l'intérêt général des Parisiens et ne nous précipitons pas. Car nous risquons de faire une grosse bêtise qui va nous retomber sur le nez".
Anne Hidalgo confirme :
"Il va y avoir, puisque c'est ça la procédure, une décision qui incombe au gouvernement et oui je le dis : le Premier Ministre ne s'en est pas caché publiquement. Il est extrêmement favorable, comme le président de la République, à ce projet de Roland Garros parce que l'un comme l'autre soutient la candidature olympique. Nous savons que c'est un élément déterminant pour être au rendez-vous de cette candidature olympique. Donc le gouvernement prendra la décision qui lui incombe. Ensuite reviendra la décision à la Maire de Paris, donc à moi-même, de délivrer les permis de construire, ce que je le ferai (...) voilà ce qui va se passer à présent sur ce dossier".
Ni le débat ni les votes des deux voeux des écologistes sur l'extension de Roland Garros n'étant pas lié à une décision du Conseil de Paris sur le sujet, ils n'engagent pas la municipalité. Les deux voeux, adoptés contre l'avis de la Maire, à 82 votes 'pour' et '76' votes 'contre" et 1 abstention, n'ont aucune valeur décisionnelle.