Étudiant au cœur du VIe arrondissement, Pierre affectionne tout particulièrement ce quartier tout à la fois conventionnel et subversif.
Du haut de son mètre quatre-vingt huit et de ses vingt-quatre ans Pierre annonce d’emblée s’être "amouraché de ce microcosme". Le poil aussi dru que brun lui remonte du menton jusqu’aux oreilles, la besace des genoux jusqu’aux épaules. Poursuivi par une nuée d’étudiants affublés de cabans, Pierre s’échappe de la bibliothèque de la Maison de la Recherche, annexe de l’éminente Sorbonne. Il y poursuit cette année une seconde année de Master en Anthropologie culturelle et sociale. Le jeune homme s’émerveille pour un quartier qui a toute sa considération : "Saint-Germain, Le Luxembourg… Petit, j’y emmenais mon Pen Duick miniature ; aujourd’hui, j’y travaille ma volée sur les courts de tennis". Quelque part entre Eric Tabarly et John Mc Enroe, Pierre balaie de la main la tignasse qui lui mange le visage et les préconçus d’un quartier qualifié de "bourgeois" et "bling-bling" : "Il s’agit d’un espace tout à la fois conventionnel et subversif, à l’image de la Sorbonne. Un quartier historique et moderne. Des expos aux pubs, il y a matière à sortir, apprendre, comprendre". A condition toutefois de demeurer calfeutré dans son caban, ses mèches rebelles et sa barbe, Dress Code oblige.
Article du 7 décembre 2011 : Les jeunes et les chèques.
Article du 7 décembre 2011 : Les jeunes et les chèques.