Quels enjeux énergétiques pour le Grand Paris ?

Article participatif sur la mise en place de la métropole du Grand Paris


La création de la métropole du Grand Paris à compter du 1er janvier 2016 s'accompagnera de plusieurs grands projets dans le domaine des transports (métro Grand Paris Express, prolongement de la ligne E du RER, CDG Express...), et de nombreux programmes d'infrastructures et de logements. Autant d'améliorations significatives pour l'économie de la région et la qualité de vie des franciliens mais dont les coûts financiers et surtout énergétiques se doivent d'être anticipés. Toutes ces nouvelles installations entraîneront en effet une augmentation des consommations d'électricité dans la région, aggravant encore un peu plus le déficit énergétique d'un territoire très mal pourvu en moyens de production et de ce fait, fortement dépendant des régions voisines pour son approvisionnement électrique.


Raub Nadine
15 Juin 2015 17:30

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Comme le définit le texte de loi relatif au Grand Paris en date du 3 juin 2010, "le Grand Paris est un projet urbain, social et économique d’intérêt national qui unit les grands territoires stratégiques de la région Île-de-France, au premier rang desquels Paris et le cœur de l’agglomération parisienne". Un projet dont l'objectif principal est le développement durable de l'économie et de l'emploi dans la région et qui trouvera sa force dans la réalisation d’un réseau de transports publics plus efficient reliant tous les grands pôles économiques de la région.

Les futures gares ou stations de métro agiront comme supports au développement local tandis que de nouvelles zones de développement en périphérie rendues plus accessibles, seront consacrées à l'innovation, à la recherche et à la valorisation industrielle. On peut citer notamment Saclay et le pôle de l’innovation et la recherche, Villejuif-Evry et le pôle de la santé, La Défense et le pôle de la finance, Saint-Denis et le pôle de la création, Roissy CDG et le pôle des échanges internationaux, Le Bourget et le pôle de l’aéronautique, et enfin Descartes-Marne-la-Vallée et le pôle de la ville durable.

Un développement territorial prometteur donc pour l'activité économique et l'attractivité à l'internationale de la ville de Paris, mais qui ne sera pas sans conséquence sur la stabilité du réseau énergétique régional. RTE, gestionnaire du réseau électrique français et filiale du groupe EDF, estime en effet que le développement de cette métropole francilienne devrait générer une consommation supplémentaire de l'ordre de 2.200 MW à l'horizon 2030, soit l'équivalent de la production de deux réacteurs nucléaires. La pointe de consommation en région parisienne augmenterait ainsi de plus de 30% selon les prévisions de l'opérateur, alors que l’Île-de-France ne produit pas plus de 5% de l'énergie qu'elle consomme.

Un décalage croissant et auquel le groupe RTE doit s'adapter afin de garantir l'approvisionnement électrique via l'optimisation des réseaux de transport qui alimentent aujourd'hui la capitale. Ce dernier a donc annoncé dans un communiqué sa volonté d'augmenter de 10% ses investissements de maintenance et de modernisation dans la région passant ainsi de 119 millions d'euros investis en 2014 à un niveau d'investissements de 131 millions d'euros en 2015, pour un total de 500 millions d'ici à 2020.

Ces financements seront consacrés entre autres à l'augmentation des capacités des lignes à haute tension et des 178 postes électriques de la région, et à la mise en service d'ici la fin de l'année d'un nouveau poste électrique à Nanterre de 225.000 volts. Ce bâtiment, occupant 2.200 m² et situé sur l’avenue Georges-Clemenceau, permettra de désengorger les postes voisins et de sécuriser l'alimentation électrique de la zone économique de La Défense regroupant plus de 300.000 personnes.


Mots-clés de l'article : grand paris métropole

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