Se félicitant "du coup d’arrêt provisoire" de la fermeture du commissariat, Romain Lévy évoque une discussion informelle avec le directeur adjoint au cabinet du Préfet de police de Paris, Renaud Vedel, à qui il a fait part de son indignation : "On ne peut pas transiger avec la sécurité dans le 6e arrondissement" et assister sans réagir au "recul du service public". A Jean-Pierre Lecoq, Romain Lévy demande d’expliquer le sens des propos publiés dans le communiqué du maire publié sur le site de la mairie d’arrondissement. Que signifie "un nouveau commissariat pleinement ancré dans la modernité" ? "Vous dites qu’il faut qu’il parte, puis vous dites qu’il faut qu’il reste … on ne peut pas accepter un recul de la sécurité !"

Pour avoir les chiffres de la délinquance en 2010 dans le 6e, il faut attendre le 31 mars 2011, jour du CSPDA (Conseil de sécurité et de prévention de la délinquance). A la suite de quoi, le maire du 6e survole le fond de la question : "Bien sûr, on peut faire une police efficace, responsable, accueillante, bien équipée" déclare-t-il avant de s’en prendre "au tract d’un syndicat" (ndlr : le compte-rendu d’audience auprès de Monsieur Caron, Directeur en charge de la Direction Territoriale de Paris, réalisé le 11 février 2011 par le syndicat Unité SGP Police Force Ouvrière, distribué le 28 février 2011). "Il y aura toujours un commissaire de police dans le 6e , il y aura toujours un commissariat de police dans le 6e". Le calme avant la tempête.
- "Le directeur adjoint a été choqué que vous l’ayez agressé".
- "Agressé ?" reprend aussitôt l’adjoint au Maire de Paris.
- "Oui, agressé … verbalement" se reprend Jean-Pierre Lecoq, qui en profite pour donner une leçon de conduite au "jeune" adjoint au Maire de Paris, lui demandant d’apprendre "la maîtrise de soi". "Ce sont des conseils" explique alors celui qui vient de citer Renaud Vedel, directeur adjoint au cabinet du préfet.

Alors que la préfecture réfléchit à une police parisienne au sein d’un Grand Paris, Jean-Pierre Lecoq ne veut pas croire "que la police doit utiliser les mêmes locaux depuis 50 ans".
Le maire justifie son absence de bataille pour garder le commissariat et l’antenne de police rue Jean Bart dans leurs locaux actuels, par la question de la sécurité : rue Jean Bart, l’insécurité serait telle qu’ "un prévenu pourrait prendre un ou plusieurs habitants en otage … je ne veux pas prendre des risques … la chose la plus grave qui existerait, ce serait que la situation actuelle perdure."
La ronde des minutes tourne. Il est bientôt 21h30. Romain Lévy rappelle la différence entre lui et Jean-Pierre Lecoq : lui se bat pour garder le commissariat.
- "J’ai défendu le commissariat car j’ai à cœur la sécurité du 6e… et bien oui, je laisse juge la population…il y aura toujours un commissariat dans le 6e" déclare-t-il solennellement.
- "Tant que je serai maire" précise aussitôt Jean-Pierre Lecoq.
- "Il n’a pas dit qu’il sera toujours maire" souligne en riant Jean-Charles Bossard, premier adjoint du maire.
Le mot de la fin revient pourtant au nouvel adjoint au Maire de Paris, chargé en février 2011 de la Protection de l'Enfance, en parlant de Jean-Pierre Lecoq : "Vous avez accepté sans vous battre." Il interrogera à ce sujet le Préfet de police Michel Gaudin.

- article du 17 mars 2011 : Quel avenir pour le commissariat du 6e ?
- Paris Tribune Indiscrétions du 15 mars 2011 : Fermeture des antennes de police à Paris ?
- Paris Tribune Indiscrétions du 14 mars 2011 : Recrudescence de la délinquance annoncée dans le 6e arrondissement.
- Paris Tribune Indiscrétions du 10 mars 2011 : La préfecture de police de Paris embarrassée par le maire du 6e.
- article du 6 mars 2011 : Commissariat du 6e : une fermeture qui passe inaperçue.
- article participatif du 27 février 2011, commenté par la mairie du 6e arrondissement : Quelle sécurité pour le 6e arrondissement ?