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SDF Hébergement SAMU : la Ville de Paris en compétition avec l'Etat

Les hébergements au centre des enjeux politiques avec, comme principaux bénéficiaires, les SDF et le Samu Social ?


« Cet été, le président de la République a dit qu’il ne voulait « plus personne dans les rues » Je lui réponds : chiche ! » raconte l'adjoint au logement d'Anne Hidalgo le 3 décembre 2017.


15 Février 2018 - 15:00
     

SDF à Paris pendant les "beaux jours" © DR
SDF à Paris pendant les "beaux jours" © DR
La Ville de Paris veut donner une leçon à l'Etat. Elle lance un grand plan de communication sur la première « Nuit de la solidarité » pour organiser un « décompte objectif et anonyme des personnes en situation de rue ».

La Ville de Paris s'appuie sur les réactions du président du Samu social pour lequel l'Etat n'engage pas suffisamment de moyens. 
 
« ​ Ça se passe au niveau de l’État. Nous n’avons pas d’autorisation pour engager des dépenses et il y a une pression budgétaire qui fait que les moyens suffisants ne sont pas là »
Eric Pliez, président du Samu social le 29 novembre 2017.

Pour l'institution chargée du 115 pour trouver un place en hébergement d'urgence la nuit, toutes les annonces vont dans le bon sens. Pour elle, 600 places manquent chaque nuit à Paris, fin 2017. La Mairie de Paris a ainsi organisé son propre test dans le 10e arrondissement faisant état d'environ 450 personnes non mises à l'abri dans ce seul arrondissement, une nuit début 2018. Qui dit vrai ?

L'Hôtel de Ville de Paris annonce également dans la foulée l'organisation de sa première « Nuit de la solidarité » le 15 février 2018 pour compter plus précisément que le Samu social lui-même et que ses agents dans le 10e arrondissements « les personnes en situation de rue avec pour but d’améliorer les réponses qui leur sont apportées et qui engagent l’ensemble des Institutions », dont l'Etat.

La préfecture de région Ile-de-France, elle, communique sur le nombre de places supplémentaires à Paris et en Ile-de-France pour faire face à la vague de froid, comme chaque année.

L'Etat, par la voix du Préfet de région Cadot a annoncé une augmentation de 3 200 à 4 600 places supplémentaires portant le chiffre à 140 000 places disponibles en Ile-de-France représentant un effort de plus d'un milliard d'euros par an.

Il existe une solution non étudiée par la Mairie de Paris pour abonder le budget du Samu social dans la capitale : que les conseillers de Paris reversent une partie de leurs indemnités pour augmenter les moyens du Samu social et le nombre de places d'hébergement pour les sans-abri.
 

Paris demande des bâtiments de l'Etat

Fin 2017, l'adjoint d'Anne Hidalgo au logement Ian Brossat proposait d’aménager un bien immobilier de l'Etat, le Val-de-Grâce propriété du ministère des Armées : 
« Vide depuis juin 2016, (il) pourrait accueillir des sans-abri en attendant son réaménagement ».
Ian Brossat (PCF), adjoint au logement de la Ville de Paris le 3 décembre 2017.
 

Paris demande des bâtiments en copropriété

L'élu communiste préconisait aussi de réaménager un terrain utilisé comme parking d'environ 1.000 m² est situé à Neuilly-sur-Seine (92) appartenant en co-propriété entre la Ville de Paris et l’école nationale supérieure des Beaux-Arts membre de la Communauté d’universités et établissements via l’université Paris Sciences & Lettres. 
 

Paris demande à Paris

La Mairie de Paris a également demandé à ses services que des bâtiments à 100 % propriété de la Ville puissent être utilisés pour l'hébergement d'urgence. Elle ne communique plus sur ce sujet. 

Les plus récents chiffres obtenus par Paris Tribune font état au 9 février 2018 de 331 places d'hébergement proposées par la Ville de Paris dans le cadre du plan d'urgence hivernal, chiffres issus de 5 mairies d'arrondissement, 3 gymnases, 2 salles et 1 bâtiment de la Ville de Paris :

 
  • Mairie (LR) du 1er arrondissement : 32 hébergements
  • Mairie (PS) du 3e  arrondissement : 12 hébergements
  • Bâtiment Morland rue Agrippa d'Aubigné dans le 4e arrondissement : 25 hébergements
  • Mairie (PS) du 4e  arrondissement : 25 hébergements
  • Gymnase Paul Gauguin dans le 9e  arrondissement : 48 hébergements
  • Gymnase Marie Paradis dans le 10e arrondissement : 91 hébergements
  • Salle Jean Aicard dans le 11e  arrondissement : 10 hébergements
  • Gymnase Auguste Renoir dans le 14e  arrondissement : 58 hébergements
  • Mairie (PS) du 10e  arrondissement : 20 hébergements
  • Maison Communale  dans le 15e arrondissement : 15 hébergements
  • Mairie (LR) du 16e arrondissement : 8 hébergements.
 
En tout, 331 hébergements et 429 repas (avec la mairie du 17 arrondissement) ont été servis ce 9 février 2018, avec un décompte effectué entre minuit et 1 heure matin par les agents de 5 directions de la Ville de Paris.

Les chiffres des autres lieux ouverts à Paris ne sont pas connus, notamment ceux de la mairie (LR) du 5e arrondissement (annonce faite de 15 hébergements pour les femmes par nuit depuis le 6 février 2018), et dans le 12e arrondissement (annonce faite de 90 hébergements pour les femmes et les familles par nuit depuis le 30 novembre 2017).

 

Communiqué de la Préfecture de région Ile-de-France

Le plan Grand froid a été déclenché le 5 février en Île-de-France en raison de la baisse des températures.

Les services de l'État sont mobilisés pour amplifier leur action et offrir plus d'hébergement aux plus vulnérables.

A ce jour, 1 691 places supplémentaires sont mobilisées dont 977 à Paris.
 
Plan Grand froid : 1 691 places ouvertes…
 
Tous les jours à 15h a u sein de la préfecture de la région d’Île-de-France, préfecture de Paris, une cellule de crise comprenant notamment l'ensemble des départements d'Île-de-France se réunit afin de faire un point précis de la situation département par département.
 
Chaque personne accueillie dans le cadre de ce plan « Grand froid » bénéficie d' une évaluation sociale et d'une orientation vers des solutions adaptées à sa situation.
 
Qui s'ajoutent aux 3 862 places de renfort hivernal ouvertes ce jour
 
Ces  places  supplémentaires  ouvertes dans  le cadre  du  plan  « Grand froid »  s'ajoutent  aux 3 862 places de mobilisation hivernale « classique » ouvertes en Île-de-France dont 1 859 pour les familles (dont 1 648 à Paris dont 893 places familles).
Par ailleurs, 148 places en halte de nuit sont également ouvertes à Paris depuis le 5 janvier.
 
Renforcement général de la mobilisation des services de l’État
 
Tou es les équipes de maraudes, pédestres, véhiculées nocturnes (Samu Social de Paris, Ville de Paris, associations, etc...) sont renforcées pour aller à la rencontre de tous les publics et ce dans les zones les moins accessibles telles que le bois de Vincennes ou les quais de Seine.
 
Ces renforts complètent un dispositif permettant à près de 10.3000 personnes de bénéficier d’un hébergement en Île-de-France chaque soir, tous les jours de l'année, pour un budget de plus de 900 millions d'euros.


Préfecture de région Ile-de-France, communiqué le 13 février 2018.

Communiqué de la Ville de Paris

La première « Nuit de la solidarité » se tiendra le jeudi 15 février, de 20h à 1h, en partenariat avec les acteurs du Pacte parisien de lutte contre la grande exclusion, en particulier les associations du secteur social.

Elle permettra un décompte objectif et anonyme des personnes en situation de rue, avec pour but d’améliorer les réponses qui leur sont apportées et qui engagent l’ensemble des Institutions, etc. 1700 Parisiennes et Parisiens volontaires participeront à cette opération.

 Anne Hidalgo réunit les acteurs associatifs mobilisés et le comité scientifique, à l’Hôtel de Ville.

Point presse d’Anne Hidalgo pour le lancement de la Nuit de la Solidarité, aux côtés des partenaires de l’opération, à l’Hôtel de Ville

Accueil de bénévoles en Mairie d’arrondissements

Le service de presse de la Ville de Paris transmettra aux journalistes accrédités l’adresse de la Mairie d’arrondissement dans laquelle ils pourront se rendre le 15 au soir.

Formation des bénévoles
20h - 22h : Suivi du temps de formation des bénévoles en Mairie d’arrondissement et de leur départ à pied des pour entamer le décompte.

La Ville de Paris et les associations se sont fixées pour priorité le respect des personnes sans-abri, tant dans leur dignité que dans leur anonymat. Pour cette raison, les TV et les photographes ne seront pas autorisés à suivre les maraudes et leurs échanges avec les sans-abris.
Les TV et les photographes pourront toutefois faire des images d’illustration au départ des équipes puis dans la rue à distance importante des maraudes.
Les radios et presse écrite pourront quant à eux suivre les maraudes : chacun se verra orienté par le service de presse vers un binôme de travailleur social et de volontaire.

01h – 01h15 : débriefe de l’opération

Les Parisiennes et Parisiens volontaires signeront une charte d’engagement éthique pour participer à l’opération qui rappelle ces principes et leurs modalités de sa mise en œuvre. Tous les participants s’engagent notamment à respecter le sommeil des personnes rencontrées, à garantir leur anonymat et la confidentialité des données recueillies, à ne communiquer aucune information relative à la situation des personnes rencontrées, à ne collecter, réaliser ou diffuser aucune image des personnes rencontrées ainsi que la plus grande réserve dans l’utilisation des réseaux sociaux avant, pendant et après l’opération.


La Mairie de Paris, communiqué le 12 février 2018.

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