Photo libre de droit de David Monniaux.
Organisée en parallèle du mouvement de grève des cheminots à l'appel des fédérations CGT et FO de l'énergie, la manifestation pour défendre le service public de l'énergie aura rassemblé plus de 17.000 gaziers et électriciens venus de toutes les régions de France pour battre le pavé parisien.
En cause, le projet de loi de transition énergétique adopté par l'Assemblée nationale en première lecture et actuellement discuté au Sénat, qui prévoit l'ouverture à la concurrence des concessions hydrauliques. Selon ces nouvelles dispositions législatives, la propriété des ouvrages hydrauliques français devrait rester publique, mais l'exécution des concessions pourra se faire désormais par le biais de sociétés d'économie mixte où la part publique pourrait devenir minoritaire. L’État pourra ainsi se désengager jusqu’à 66 % et ne garder alors que 34 % des parts, tandis que de nouveaux acteurs du marché financier (Français, Européens, mais aussi extra communautaires) fortement intéressés par les gros aménagements, pourront faire leur entrer dans la filière.
Une mise à mort programmée du service public hydraulique pour le syndicat CGT, qui suite à la journée de mobilisation nationale du 29 janvier dernier, encourage les personnels des industries électriques à rester mobilisés. "Notre inquiétude c’est que tout l’argent que l’on met aujourd’hui pour la sécurité, la sûreté des ouvrages ou la maintenance de nos installations ne serve plus qu’a rétribuer des actionnaires privés ou des fonds de pension", souligne Laurent Farenc secrétaire CGT des agents de production en Ariège. "L'énergie n'est pas une vulgaire marchandise" ajoute Joël Belloncle, militant CGT chez GDF Suez, pour qui privatiser "ce qui marche" (à savoir les exploitations hydrauliques) est un vrai "scandale".
Des propos qui reflètent bien l'état d'esprit des salariés de la filière énergétique, inquiets de voir brader le patrimoine français aux premiers venus pour répondre à des exigences européennes mal adaptées et rembourser la dette de l'Etat. Rappelons ici que depuis le début de 20ème siècle, le droit français donne la priorité au concessionnaire sortant dans le régime de concession. Ce dernier est en effet privilégié et reconduit dès que sa concession arrive à son terme. Or, avec l'ouverture à la concurrence des activités de production électrique, la Commission européenne a demandé aux autorités françaises la suppression de ce droit de préférence.
Cela étant, les enjeux de la privatisation hydraulique ne se limitent pas aux aspects financiers et l'efficacité même du réseau électrique national pourrait en pâtir. La CGT est en effet fortement préoccupée par les risques pouvant découler d'un éclatement des concessions. La production hydraulique et la gestion des rivières font parti d'un ensemble cohérent, permettant à la fois de réguler le réseau électrique et de garantir un étiage suffisant des cours d'eau destiné au refroidissement des centrales nucléaires. Une cohésion du réseau qu'il paraît bien difficile de garantir une fois les mouvements de privatisation enclenchés.
En parallèle, la privatisation et l'émiettement de la production hydroélectrique entre plusieurs entités fait peser selon le syndicat de gros risques sur l'emploi, sans parler des modifications des conditions de travail du personnel. L'exemple des sociétés d'autoroute, autre biens français amortis et laissé au libre marché, fait en effet craindre une gestion dictée par la rentabilité et le profit des actionnaires au détriment des salariés.
En cause, le projet de loi de transition énergétique adopté par l'Assemblée nationale en première lecture et actuellement discuté au Sénat, qui prévoit l'ouverture à la concurrence des concessions hydrauliques. Selon ces nouvelles dispositions législatives, la propriété des ouvrages hydrauliques français devrait rester publique, mais l'exécution des concessions pourra se faire désormais par le biais de sociétés d'économie mixte où la part publique pourrait devenir minoritaire. L’État pourra ainsi se désengager jusqu’à 66 % et ne garder alors que 34 % des parts, tandis que de nouveaux acteurs du marché financier (Français, Européens, mais aussi extra communautaires) fortement intéressés par les gros aménagements, pourront faire leur entrer dans la filière.
Une mise à mort programmée du service public hydraulique pour le syndicat CGT, qui suite à la journée de mobilisation nationale du 29 janvier dernier, encourage les personnels des industries électriques à rester mobilisés. "Notre inquiétude c’est que tout l’argent que l’on met aujourd’hui pour la sécurité, la sûreté des ouvrages ou la maintenance de nos installations ne serve plus qu’a rétribuer des actionnaires privés ou des fonds de pension", souligne Laurent Farenc secrétaire CGT des agents de production en Ariège. "L'énergie n'est pas une vulgaire marchandise" ajoute Joël Belloncle, militant CGT chez GDF Suez, pour qui privatiser "ce qui marche" (à savoir les exploitations hydrauliques) est un vrai "scandale".
Des propos qui reflètent bien l'état d'esprit des salariés de la filière énergétique, inquiets de voir brader le patrimoine français aux premiers venus pour répondre à des exigences européennes mal adaptées et rembourser la dette de l'Etat. Rappelons ici que depuis le début de 20ème siècle, le droit français donne la priorité au concessionnaire sortant dans le régime de concession. Ce dernier est en effet privilégié et reconduit dès que sa concession arrive à son terme. Or, avec l'ouverture à la concurrence des activités de production électrique, la Commission européenne a demandé aux autorités françaises la suppression de ce droit de préférence.
Cela étant, les enjeux de la privatisation hydraulique ne se limitent pas aux aspects financiers et l'efficacité même du réseau électrique national pourrait en pâtir. La CGT est en effet fortement préoccupée par les risques pouvant découler d'un éclatement des concessions. La production hydraulique et la gestion des rivières font parti d'un ensemble cohérent, permettant à la fois de réguler le réseau électrique et de garantir un étiage suffisant des cours d'eau destiné au refroidissement des centrales nucléaires. Une cohésion du réseau qu'il paraît bien difficile de garantir une fois les mouvements de privatisation enclenchés.
En parallèle, la privatisation et l'émiettement de la production hydroélectrique entre plusieurs entités fait peser selon le syndicat de gros risques sur l'emploi, sans parler des modifications des conditions de travail du personnel. L'exemple des sociétés d'autoroute, autre biens français amortis et laissé au libre marché, fait en effet craindre une gestion dictée par la rentabilité et le profit des actionnaires au détriment des salariés.