La raison prévalant au développement poussif des smart grids a été clairement identifiée. Outre les habituelles problématiques de financement, c’est surtout le désintérêt et même la méfiance des consommateurs qui posent problème vis-à-vis de ces nouvelles technologies. Rares d’ailleurs sont ceux qui sauraient définir ce qu’est un réseau intelligent et appréhender les bénéfices directs qu’ils pourraient en tirer.
À ce titre, la définition que donne la Commission de régulation de l’énergie (CRE) selon laquelle les smart grids favorisent "une offre adaptée à la demande en mettant à la disposition du consommateur final des outils et services lui permettant de connaître sa consommation personnelle, et donc d’agir sur elle", reste trop abstraite. Elle fait écho aux arguments habituellement utilisés pour convaincre l’opinion de l’utilité des réseaux intelligents.
Ils sont souvent d’ordre économique, les promoteurs des smart grids pensant qu’il suffit de mettre sous le nez des consommateurs les économies susceptibles d’être réalisées pour les convaincre de les adopter. Or les consommateurs ne sont pas seulement préoccupés par leur budget énergétique. Ils craignent de voir violer la sécurité de leur foyer et ont peur que leurs équipements soient contrôlés à distance par les fournisseurs d’énergie.
Le débat autour du compteur Linky est, à ce titre, révélateur de l’angoisse que les réseaux intelligents peuvent générer. Nombre de Français ont l’impression qu’il leur est imposé d’office et que tous les arguments déployés a posteriori ne servent qu’à justifier une décision qui a été prise sans les concerter. Il était à prévoir qu’ils se rebiffent.
C’est donc avant tout en rétablissant la confiance des consommateurs qu’il sera possible non seulement de développer ces outils, mais aussi de rendre les populations actrices de leur promotion. Il est également nécessaire de rendre visibles et évidents les avantages à tirer des réseaux intelligents pour l’environnement immédiat des consommateurs, notamment en termes de lien social. C’est ce qu’avance Stéphane Hugon est sociologue, chercheur au Centre d’Études sur l’Actuel et le Quotidien (CEAQ).
"C’est par le collectif que la pratique consommatoire peut évoluer. Après avoir prôné l’individualisme, source d’ennui, d’isolement, voire de désenchantement, les Français ressentent le besoin de recréer du lien social, de s’enraciner à nouveau dans leur environnement, de se retrouver autour de projets communs" a-t-il expliqué lors du congrès SG Paris qui a eu lieu du 4 au 6 juin 2013 au CNIT. Les smart grids peuvent répondre à cette tendance.
Les exemples de smartgrids ne sont pas encore légion en France, mais quelques projets émergent déjà, avec un succès mitigé. Un service d’autopartage de véhicules alimentés grâce à l’énergie de panneaux solaires existe dans le quartier de Confluence de Lyon depuis le 15 octobre 2013. L’alimentation énergétique des véhicules est gérée en temps réel et permet d’optimiser le cycle de recharge des véhicules en fonction des besoins des clients.
Un projet a également été mené conjointement à Grenoble et à Lyon depuis juin 2012 : il s’agit de Greenlys, un système de gestion intelligente de l’électricité qui concerne 1000 clients résidentiels et 40 sites tertiaires. Les résidents partie prenante de l’expérimentation sont invités à devenir non plus consommateurs, mais conso-acteurs et sont censés s’appuyer sur le compteur Linky pour suivre leurs dépenses. Les résultats sont pour le moment assez peu probants puisque les premiers retours montrent que seuls 5 % des testeurs ont recours à la possibilité de réduire leurs pics de consommation quotidienne.
Il serait peut-être temps de changer de stratégie et de convaincre les consommateurs autrement. En mettant en évidence les bénéfices à l’échelle d’un quartier ou d’une communauté, pour l’alimentation d’une crèche ou d’un commerce de proximité par exemple, il est fort possible que les réfractaires voient l’arrivée de ces outils avec un œil nouveau et se montrent plus collaboratifs.
Ils sont souvent d’ordre économique, les promoteurs des smart grids pensant qu’il suffit de mettre sous le nez des consommateurs les économies susceptibles d’être réalisées pour les convaincre de les adopter. Or les consommateurs ne sont pas seulement préoccupés par leur budget énergétique. Ils craignent de voir violer la sécurité de leur foyer et ont peur que leurs équipements soient contrôlés à distance par les fournisseurs d’énergie.
Le débat autour du compteur Linky est, à ce titre, révélateur de l’angoisse que les réseaux intelligents peuvent générer. Nombre de Français ont l’impression qu’il leur est imposé d’office et que tous les arguments déployés a posteriori ne servent qu’à justifier une décision qui a été prise sans les concerter. Il était à prévoir qu’ils se rebiffent.
C’est donc avant tout en rétablissant la confiance des consommateurs qu’il sera possible non seulement de développer ces outils, mais aussi de rendre les populations actrices de leur promotion. Il est également nécessaire de rendre visibles et évidents les avantages à tirer des réseaux intelligents pour l’environnement immédiat des consommateurs, notamment en termes de lien social. C’est ce qu’avance Stéphane Hugon est sociologue, chercheur au Centre d’Études sur l’Actuel et le Quotidien (CEAQ).
"C’est par le collectif que la pratique consommatoire peut évoluer. Après avoir prôné l’individualisme, source d’ennui, d’isolement, voire de désenchantement, les Français ressentent le besoin de recréer du lien social, de s’enraciner à nouveau dans leur environnement, de se retrouver autour de projets communs" a-t-il expliqué lors du congrès SG Paris qui a eu lieu du 4 au 6 juin 2013 au CNIT. Les smart grids peuvent répondre à cette tendance.
Les exemples de smartgrids ne sont pas encore légion en France, mais quelques projets émergent déjà, avec un succès mitigé. Un service d’autopartage de véhicules alimentés grâce à l’énergie de panneaux solaires existe dans le quartier de Confluence de Lyon depuis le 15 octobre 2013. L’alimentation énergétique des véhicules est gérée en temps réel et permet d’optimiser le cycle de recharge des véhicules en fonction des besoins des clients.
Un projet a également été mené conjointement à Grenoble et à Lyon depuis juin 2012 : il s’agit de Greenlys, un système de gestion intelligente de l’électricité qui concerne 1000 clients résidentiels et 40 sites tertiaires. Les résidents partie prenante de l’expérimentation sont invités à devenir non plus consommateurs, mais conso-acteurs et sont censés s’appuyer sur le compteur Linky pour suivre leurs dépenses. Les résultats sont pour le moment assez peu probants puisque les premiers retours montrent que seuls 5 % des testeurs ont recours à la possibilité de réduire leurs pics de consommation quotidienne.
Il serait peut-être temps de changer de stratégie et de convaincre les consommateurs autrement. En mettant en évidence les bénéfices à l’échelle d’un quartier ou d’une communauté, pour l’alimentation d’une crèche ou d’un commerce de proximité par exemple, il est fort possible que les réfractaires voient l’arrivée de ces outils avec un œil nouveau et se montrent plus collaboratifs.
(c) PT.
Note de la rédaction : Smartgrids, kézako ? Il s'agit d'un réseau de distribution d'électricité intelligent. Grâce aux technologies de l'information, le réseau améliore l'efficacité énergétique de l'ensemble d'une ville ou dans un foyer.
Site internet : Définition des Smartgrids. où sont indiqués des dates d'événements à venir.
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