La manifestation consiste en un jeûne collectif de 3 jours, du 6 août au 9 août, dates anniversaires des bombardements d'Hiroshima et de Nagasaki. Elle se tient depuis 2004 sur le Champ de Mars au pied du Mur de la Paix, et non plus à Taverny à 25 km de Paris, où se trouve la base du commandement de la force nucléaire aéroportée de France. Au pied du monument, des banderoles explicatives sont affichées pour attirer l'attention des touristes, très présents en cet après-midi. Sur les murs, des photos choc de corps mutilés, résultat des bombardements de 1945 au Japon.
Trois des dix seniors manifestants jeûnent complètement, s'autorisant de l'eau et du thé noir. Les autres ne font qu'un repas par jour, le soir. La rupture du jeûne est prévue dimanche 9 août à 15 heures à la mairie du 2ème arrondissement. « Il s'agit de la seule mairie de Paris à soutenir l'abolition de l'arme nucléaire avec nous depuis cinq ans maintenant. Une mairie avec une majorité Vert » précise Marie-Claude Thibaud, une des contacts de l'association. Du côté des grandes instances, la cause est entendue mais l'Elysée et l'hôtel Matignon restent muets. La France, grande puissance nucléaire, se place au-dessus des polémiques anti-nucléaires.
Chaque 6 août au Japon, une torche est allumée à 8h15 heure locale, en mémoire des victimes du bombardement d'Hiroshima. En France, une flamme identique est déposée par les membres de l'association Maison de Vigilance au pied du Mur de la Paix. Faute d'autorisation de la préfecture de police de se rassembler avant 11 heures, le ravivage de la flamme a lieu à 11h05. Peu avant, la conférence de presse n’a attiré qu’un journaliste du Parisien et un blogueur. Dominique Lalanne, le contact presse de l'association Maison de Vigilance nous explique: « La grande presse était très présente il y a quelques années parce que la revendication était forte et novatrice. Aujourd'hui, ce sont les nouveaux journaux qui s'intéressent à notre manifestation ».
Le débat pourtant d'actualité (avec l'Iran, l'Inde, le Pakistan) ne soulève plus les masses. Le discours rituel du 7 août des militants au Colonel de la base du commandement de la force nucléaire aéroportée de Taverny ne porte plus autant qu'avant. L'opération semble avoir perdu de sa force, mais l'idée d'un monde dénucléarisé continue de flotter dans les airs et dans les esprits.