La réunion commence bien, avec la désignation à l’unanimité pour une durée de deux ans de deux membres du Bureau. 18 membres présents, sur 80 membres que compte le conseil de quartier des Halles, savourent à l’avance le pot de l’amitié qui les attend au fond de la salle de la Maison des Associations, appelée à fermer en mars, en raison du chantier des Halles. Henri Adda, le nouvel assistant des Conseils de quartiers à la mairie du 1er, pensait sûrement que la première séance présidée par Bruno René-Bazin, allait être fluide. Mais le rapport de 337 pages de l’enquête publique du projet de réaménagement des Halles occupant la majeure partie des échanges, donne lieu à un débat sémantique de haut vol entre les notions de « réserves » et de « recommandations ». Une première vague de divergences déferle. De vifs débats éclatent sur la privatisation des espaces publics, la pertinence et la compétence d’un comité de suivi des terrasses, et les questions relatives à la solidarité envers les personnes en difficulté, nombreuses aux Halles. Ce n’est que le début.
Maison des Associations du 1er arrondissement, 101 rue Rambuteau
Etincelle
« Ce sont des réflexions que je ne supporte pas ». La tension monte crescendo lorsque la proposition d’un membre du groupe de travail « Animations culturelles » destine le futur Atelier des Artistes à ceux « dont c’est la profession et qui vivent de leur peinture », mettant de côté les autres artistes, y compris les artistes sans galerie fixe, nombreux aux Halles. C’est cette réflexion, « maladroite » aux yeux du Conseil, qui fait office d’étincelle. Le responsable de l’association Accomplir, Gilles Pourbaix, n’a pas de mots assez durs pour dénoncer cette double exclusion ; sociale et artistique. Emmanuel Duprat, membre du groupe de travail Solidarité, renchérit sur « l’absence totale de terrains de sport sur le grand chantier des Halles », ainsi que « l’impact du chantier des Halles sur la vie quotidienne des SDF."
Les bons Samaritains
Le Conseil accouche malgré tout d’une proposition : constituer un comité de suivi commun aux quatre Conseils du 1er pour suivre de près le dossier de la Samaritaine. La complexité du projet (logements sociaux et étudiants, commerces) rend la passe d’armes inévitable : Gilles Pourbaix reproche à Bruno René-Bazin d’oublier de ne pas faire suffisamment circuler le bâton de parole : « Tu permets, j’ai la parole, je vais la garder ».
Deux heures de palabres plus tard, les membres se séparent. Le vin et le jus d’orange restent en carafe.
Deux heures de palabres plus tard, les membres se séparent. Le vin et le jus d’orange restent en carafe.