Mais quelle sera l’histoire de cet objet d’Histoire ? Aujourd'hui, cette guillotine rejoindra-t-elle le patrimoine public ou une collection privée ? Si c'est un collectionneur, sera-ce un avocat général, lointain descendant professionnel de l'accusateur public, qui se portera acquéreur, ou bien un avocat pénaliste, ou encore un club républicain, à moins que ce ne soient des descendants des Chouans ? Car c’est une authentique guillotine du XVIIIème siècle qui est présentée par l’étude Delorme - Collin du Bocage, commissaires-priseurs à Paris. Elle est dite « des Armées de la République », expression qui désigne les 15 armées révolutionnaires réorganisées en 1793 par Lazare Carnot, membre du Comité de Salut Public. Et c’est sous le commandement du général Hoche que les « bleus », les armées de la Révolution (ndrl : au XXème siècle, on les appellerait plutôt les « rouges »), ont mis fin à la guerre de Vendée (1793-1796). La guillotine a été l’un des instruments de « pacification » des Chouans et des historiens n’hésitent pas à évoquer un génocide.
Le Docteur Guillotin qui siégea à l’Assemblée constituante, voulait abréger les souffrances des condamnés. Il fit adopter une nouvelle machine conçue pour les couper, rapidement appelée « Louisette » ou « guillotine ». Et Guillotin finira sa vie en l’expérimentant.

La guillotine demeure le symbole de l’exécution capitale. Celle qui est mise en vente est en bois, fer, acier et cuivre. Elle est à taille humaine avec ses 3 mètres de haut, 1,75 mètre de large et 2,30 mètres de long. L'estimation est entre 100.000 € et 150.000 €, frais de vente en sus de 23,92 % ; le panier pour recueillir les têtes n’est pas offert.
C'est un souvenir historique dont la vue vous glace. Mais n'est-elle pas, par elle-même, un objet pédagogique ? Cela pencherait pour que l'Etat décide de l'acquérir. En ce cas, lorsque le marteau tombera avec l’exclamation « adjugé », que l’adjudicataire, imprégné d’émotions, se sentira possesseur de la guillotine, quelqu’un dans la salle se lèvera pour ajouter : « sous réserve de l’exercice du droit de préemption de l’Etat ». Et l’Etat aura quinze jours après la vente pour se décider, acquérir ou renoncer.
Mais les finances de la France étant ce quelles sont, ce sera peut-être un étranger, admirateur de notre pays et friand d'histoire qui s’enflammera pour le rasoir républicain. Attention quand même, lorsque l'on participe à une vente aux enchères, l'adage dit qu'il faut en éviter la fièvre et ne pas perdre la tête. Il n'a jamais aussi été approprié.

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- 17 juin 2011 : 223 056 € pour une guillotine révolutionnaire.
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- Partie 5 : La Terreur sous la Révolution aurait-elle pu être évitée il y a 220 ans ?
- Partie 6 : La Terreur sous la Révolution aurait-elle pu être évitée il y a 220 ans ?
- Partie 7 : La Terreur sous la Révolution aurait-elle pu être évitée il y a 220 ans ?
- Partie 8 : La Terreur sous la Révolution aurait-elle pu être évitée il y a 220 ans ?
- Partie 9 - dernière partie : La Terreur sous la Révolution aurait-elle pu être évitée il y a 220 ans ?
- 24 septembre 2012 : « La République est une et indivisible » depuis 220 ans
- 22 septembre 2012 : 220e anniversaire de la naissance de la République.
- 10 août 2012 : 220e anniversaire de la chute de la Monarchie.
- 5 octobre 2011 : Qui convoite la place au métro Convention ?
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