La réforme des rythmes scolaires mêle le combat politique pour une meilleure école aux problématiques de l'intérêt des enfants, des problèmes des familles, des enseignants, et ceux, structurels, de l'éducation nationale, ces derniers étant soigneusement mis de côté. Petit rappel de l'évolution des rythmes scolaires en France.
De grandes vacances scolaires et des journées scolaires chargées
Interrogé par le député Jean-Claude Bouchet (UMP) du Vaucluse sur abandon de la loi sur l'école, Vincent Peillon veut faire entendre qu' "il n'y a aucune grande réforme, surtout d'intérêt général, qui ne soit facile".
Et pour cause. C'est sous la IIIe République que l'écolier est en classe 6 heures par jour et 5 jours sur 7.
L'école est gratuite et laïque en 1881 et en 1882, l'enseignement, et non l'école, devient obligatoire pour tous les enfants âgés de 6 à 14 ans.
Le jeudi et le dimanche sont consacrés à l'éducation religieuse et au repos.
Les grandes vacances durent 1 mois et demi avec 1 semaine à Pâques et quelques jours fériés dans l'année.
1956 : L'équilibre entre temps de travail et temps de repos pour l'élève est souligné par les pouvoirs publics et une circulaire recommande la suppression des devoirs du soir.
Dans les années 1960, le calendrier scolaire devient un enjeu économique pour les industries du tourisme.
1969 : Les cours du samedi après-midi sont supprimés. Le temps passé à l'école diminue de 3 heures, passant de 30 h à 27 h hebdomadaires. Ce temps libéré par les élèves devait être consacré à la formation continue des enseignants. Ils n'en voient pas la nécessité puisqu'ils apprennent à lire et à compter aux enfants. L'Education nationale n'insiste pas.
1972 : Le jeudi libre est remplacé par le mercredi libre.
1980 : Un rapport du Conseil économique et social souligne que la France est le pays où la durée des grandes vacances scolaires est la plus longue avec la journée scolaire la plus chargée. Des études préconisent des vacances de 10 jours au moins aux périodes où l'enfant est le plus fatigué : octobre, novembre, février et mars.
1986 : Le ministre de l'Education Jack Lang met en place l'alternance de 7 semaines de travail suivies de 2 semaines de repos. Cela est mis en place pendant 1 année. Les vacance d'été durent 2 mois.
1989 : Le ministre de l'Education Lionel Jospin organise des cycles (comme à l'université, NDLR). Les enseignants doivent participer à des concertations pédagogiques, des conseils d'école et des réunions de cycles.
2008 : Institution de la semaine de 4 jours par le Président de la République Nicolas Sarkozy. Le ministre de l'Education Xavier Darcos y est opposé.
Mise en place de l'aide personnalisée : chaque enseignant doit désormais consacrer 2 h par semaine, sous la forme de soutien personnalisé, pour accompagner les élèves rencontrant des difficultés.
Avril 2012 : Suppression de l'aide personnalisée car le temps manque pour boucler le programme d'enseignement. Les relations difficiles entre parents et enseignants s'accentuent.
Actuellement, les élèves travaillent 864 heures dans l'année, réparties en 36 semaines sur la base de 24 heures par semaine soit 144 jours.
Les enseignants travaillent 956 heures, la différence est destinée aux concertations pédagogiques, conseils d'école et réunions de cycles.
Et pour cause. C'est sous la IIIe République que l'écolier est en classe 6 heures par jour et 5 jours sur 7.
L'école est gratuite et laïque en 1881 et en 1882, l'enseignement, et non l'école, devient obligatoire pour tous les enfants âgés de 6 à 14 ans.
Le jeudi et le dimanche sont consacrés à l'éducation religieuse et au repos.
Les grandes vacances durent 1 mois et demi avec 1 semaine à Pâques et quelques jours fériés dans l'année.
1956 : L'équilibre entre temps de travail et temps de repos pour l'élève est souligné par les pouvoirs publics et une circulaire recommande la suppression des devoirs du soir.
Dans les années 1960, le calendrier scolaire devient un enjeu économique pour les industries du tourisme.
1969 : Les cours du samedi après-midi sont supprimés. Le temps passé à l'école diminue de 3 heures, passant de 30 h à 27 h hebdomadaires. Ce temps libéré par les élèves devait être consacré à la formation continue des enseignants. Ils n'en voient pas la nécessité puisqu'ils apprennent à lire et à compter aux enfants. L'Education nationale n'insiste pas.
1972 : Le jeudi libre est remplacé par le mercredi libre.
1980 : Un rapport du Conseil économique et social souligne que la France est le pays où la durée des grandes vacances scolaires est la plus longue avec la journée scolaire la plus chargée. Des études préconisent des vacances de 10 jours au moins aux périodes où l'enfant est le plus fatigué : octobre, novembre, février et mars.
1986 : Le ministre de l'Education Jack Lang met en place l'alternance de 7 semaines de travail suivies de 2 semaines de repos. Cela est mis en place pendant 1 année. Les vacance d'été durent 2 mois.
1989 : Le ministre de l'Education Lionel Jospin organise des cycles (comme à l'université, NDLR). Les enseignants doivent participer à des concertations pédagogiques, des conseils d'école et des réunions de cycles.
2008 : Institution de la semaine de 4 jours par le Président de la République Nicolas Sarkozy. Le ministre de l'Education Xavier Darcos y est opposé.
Mise en place de l'aide personnalisée : chaque enseignant doit désormais consacrer 2 h par semaine, sous la forme de soutien personnalisé, pour accompagner les élèves rencontrant des difficultés.
Avril 2012 : Suppression de l'aide personnalisée car le temps manque pour boucler le programme d'enseignement. Les relations difficiles entre parents et enseignants s'accentuent.
Actuellement, les élèves travaillent 864 heures dans l'année, réparties en 36 semaines sur la base de 24 heures par semaine soit 144 jours.
Les enseignants travaillent 956 heures, la différence est destinée aux concertations pédagogiques, conseils d'école et réunions de cycles.
Un sujet débattu depuis 33 ans
© Chlorophylle - Fotolia.com
Le problème des rythmes scolaires, c'est qu'ils soulèvent de multiples problèmes posés par :
- les enfants, dont les âges vont de 3 ans à 12 ans ;
- la journée scolaire, trop longue et mal organisée.
L'enseignement des matières les plus difficiles ne tient pas compte des capacités d'attention et de vigilance des enfants.
Une vérité prouvée scientifiquement et assénée en vain depuis 30 ans par le chronobiologiste Yvan Touitou *, membre de l’Académie nationale de médecine.
- les vacances scolaires, trop longues ce qui favoriserait la perte des connaissances et des comportements scolaires ;
- les parents, dont 80 % de femmes travaillent à temps partiel et 88% à Paris, à temps plein et partiel ;
- les enseignants, avec les syndicats faisant davantage porter leurs revendications sur l'amélioration des conditions de travail des personnels et surtout sur le salaire des enseignants puisqu'ils sont amenés à être polyvalent ;
- le ministère de l'Education nationale qui n'a pas une bonne gestion de ses ressources humaines.
Les enseignants se sont émancipés du maire qui procédait, historiquement, à leur nomination dans les écoles primaires ; pour gagner leur indépendance, ils ont obtenu d'être nommés à un poste d'affectation en fonction d'un barème de points et d'n système de voeux, et non pas en raison "des besoins du service".
Dans l'intérêt des enfants, la réforme des rythmes scolaires devrait conduire le gouvernement, les élus, les parents, les enseignants, à réduire la durée de la journée scolaire, à repenser la semaine, à repenser au temps de l'accueil, à la place des différentes activités dans la journée et à celle de l'aide personnalisée.
Sans oublier de revoir, en l'améliorant, le fonctionnement global des écoles maternelles et primaires, encore et toujours dans l'intérêt des enfants.
* Yvan Touitou et Hubert Montagner montrent que les facultés d'acquisition augmentent progressivement à partir de 9h et connaissent un pic vers 10h - 11h. Elles diminuent en début d'après-midi jusqu'à 14h, et ce, sans relation avec le repas. Elles retrouvent un pic vers 15h - 16h.
L'absence de prise en compte de ces données expliquerait que 60 % des élèves soient fatigués ; Yvan Touitou la qualifie de "délirante" et Hubert Montagner de "maltraitante", en particulier pour les enfants de milieux défavorisés.
- les enfants, dont les âges vont de 3 ans à 12 ans ;
- la journée scolaire, trop longue et mal organisée.
L'enseignement des matières les plus difficiles ne tient pas compte des capacités d'attention et de vigilance des enfants.
Une vérité prouvée scientifiquement et assénée en vain depuis 30 ans par le chronobiologiste Yvan Touitou *, membre de l’Académie nationale de médecine.
- les vacances scolaires, trop longues ce qui favoriserait la perte des connaissances et des comportements scolaires ;
- les parents, dont 80 % de femmes travaillent à temps partiel et 88% à Paris, à temps plein et partiel ;
- les enseignants, avec les syndicats faisant davantage porter leurs revendications sur l'amélioration des conditions de travail des personnels et surtout sur le salaire des enseignants puisqu'ils sont amenés à être polyvalent ;
- le ministère de l'Education nationale qui n'a pas une bonne gestion de ses ressources humaines.
Les enseignants se sont émancipés du maire qui procédait, historiquement, à leur nomination dans les écoles primaires ; pour gagner leur indépendance, ils ont obtenu d'être nommés à un poste d'affectation en fonction d'un barème de points et d'n système de voeux, et non pas en raison "des besoins du service".
Dans l'intérêt des enfants, la réforme des rythmes scolaires devrait conduire le gouvernement, les élus, les parents, les enseignants, à réduire la durée de la journée scolaire, à repenser la semaine, à repenser au temps de l'accueil, à la place des différentes activités dans la journée et à celle de l'aide personnalisée.
Sans oublier de revoir, en l'améliorant, le fonctionnement global des écoles maternelles et primaires, encore et toujours dans l'intérêt des enfants.
* Yvan Touitou et Hubert Montagner montrent que les facultés d'acquisition augmentent progressivement à partir de 9h et connaissent un pic vers 10h - 11h. Elles diminuent en début d'après-midi jusqu'à 14h, et ce, sans relation avec le repas. Elles retrouvent un pic vers 15h - 16h.
L'absence de prise en compte de ces données expliquerait que 60 % des élèves soient fatigués ; Yvan Touitou la qualifie de "délirante" et Hubert Montagner de "maltraitante", en particulier pour les enfants de milieux défavorisés.
- Voir les vidéos sur la 1ere, 2e et 3e réunion publique sur Dailymotion : www.dailymotion.com/agencepresse
Dernière réunion publique à Paris sur la réforme des rythmes scolaires en présence du Maire de Paris :
- 25 février 2013 à 18h45 au gymnase 11 rue d'Alesia 75014 Paris : le Ve, VIe, VIIe, XIIIe, XIVe et XVe arrondissement.
Articles :
[- 18 février 2013 :]i La troisième claque à l'Hôtel de Ville revient en boomerang.
- 18 février 2013 : Ecoles primaires : la spécificité parisienne, un frein ou un outil ? La situation du périscolaire.
- 18 février 2013 : Ecoles primaires : la spécificité parisienne, un frein ou un outil ?
- 18 février 2013 : Vincent Peillon et l'hystérie parisienne.
- 12 février 2013 : Rythmes scolaires et périscolaires : Bertrand Delanoë et Jean-François Fontana.
- 11 février 2013 : La deuxième claque de l'Hôtel de Ville de Paris.
- 9 février 2013 : La claque de l'Hôtel de Ville de Paris.
- 6 février 2013 : Vincent Peillon maintient son projet de loi sur l'école.
- 6 février 2013 : Rythmes scolaires, la question du groupe UMP au Gouvernement.
- 29 janvier 2013 : Confidentiel.
Dernière réunion publique à Paris sur la réforme des rythmes scolaires en présence du Maire de Paris :
- 25 février 2013 à 18h45 au gymnase 11 rue d'Alesia 75014 Paris : le Ve, VIe, VIIe, XIIIe, XIVe et XVe arrondissement.
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[- 18 février 2013 :]i La troisième claque à l'Hôtel de Ville revient en boomerang.
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- 18 février 2013 : Vincent Peillon et l'hystérie parisienne.
- 12 février 2013 : Rythmes scolaires et périscolaires : Bertrand Delanoë et Jean-François Fontana.
- 11 février 2013 : La deuxième claque de l'Hôtel de Ville de Paris.
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