C’est la rentrée, et pas seulement pour les écoliers. Les ventes à Paris reprennent. L’Etude Köhn installée Avenue Matignon dans le 8e arrondissement de Paris a décidé de déserter l’Hôtel Drouot pour s’installer dans un luxueux hôtel de voyageurs, l’hôtel Le Bristol, 112, rue du Faubourg Saint Honoré, à proximité du Palais de l’Elysée. Frais en sus du prix d’adjudication : 25,20 % TTC. Parmi les 142 lots de qualité, des tables remarquables méritent une attention particulière. Evoquons-les dans l’ordre du catalogue, qui est également l’ordre chronologique de la naissance de ces œuvres.

Le lot 5 est de la fin du XVIe Siècle. C’est une « Table à l’Espagnole » aux armes d’Odoarde Farnèse (1573 – 1626) Elle provient du Palais Farnèse à Naples en Italie. Elle a été réalisée avec de l’ébène, de l’ivoire gravé et du fer forgé doré vers 1597-1600. Le blason figure dans le cartouche central. Cette table a été étudiée par Monsieur Bertrand Jestaz. Ses recherches et commentaires ont été publiés dans la « Revue de l’Art » (1) Le commissaire-priseur, à la suite de l’analyste, relève sur le catalogue : « Cette table à l’espagnole bénéficie d’un historique et d’une provenance exceptionnels.
 Elle est tout aussi exceptionnelle par ses qualités iconographiques et esthétiques. Tous ces éléments en font un chef d’œuvre d’une grande rareté de qualité muséale ». Ses dimensions : H 83 cm L 130 cm P 65 cm. L’estimation : 150.000 à 200.000 €.

Le lot 25 est de l’époque du Roi Soleil. C’est une « Table de Milieu au Masque ». Elle a été élaborée au début du XVIIIe Siècle, vers 1710. Elle provient de France. En bois doré et marbre rouge de Belgique, elle présente en ceinture un masque, d’où son appellation. Il est coiffé de fleurs au centre d’un lambrequin (2). Pour le commissaire-priseur « Tout le grand style de la fin du règne de Louis XIV se retrouve dans cette oeuvre de menuiserie où l’influence de l’ornemaniste Bérain (3) se fait sentir. 
On observe plusieurs similitudes sur une autre table de milieu datée du début du XVIIIe siècle et conservée au Musée des Arts Décoratifs de Paris. Sculptée sur les quatre faces, elle est également centrée d’un masque et pourvue en ceinture d’un fond de croisillons.
Les montants sont fortement renflés et se complètent d’une entretoise en « X » composée de crosses d’une structure similaire à notre œuvre ». Ses dimensions : H 83 cm L 109,5 cm P 63,5 cm. L’estimation : 130.000 à 150.000 €.

Le lot 39 est légèrement postérieur. Il est originaire d’Italie. C’est une « Table de Milieu aux animaux fantastiques » Elle a été ouvragée pendant le premier quart du XVIIIe Siècle. Elle est en bois doré et son plateau est en scagliola (4). Le sommet des quatre montants sinueux est orné de visages d’animaux fabuleux composés de feuillages et arborant une sorte de trompe faite d’une volute. Ses dimensions : H 81 cm L 87 cm P 58 cm. L’estimation : 70.000 à 100.000 €.

Le lot 128 est plus tardif. C’est une table d’origine française du XIXe Siècle aux scènes de chasse. Elle est en noyer, nacre et ivoire. Pour Maître Köhn « Tout l’esprit éclectique et « gothic revival » du XIXe siècle se retrouve dans cette superbe table reprenant la forme créée par l’ornemaniste du Cerceau au milieu du XVIe siècle. Véritable prouesse technique, l’ébéniste qui réalisa cette table s’inspira des créations du XVIe siècle et notamment des gravures de Jacques Androuet Du Cerceau où apparaît ce type de piétement ». Ses dimensions : H 75,5 cm L 118 cm P 61 cm. L’estimation : 50.000 à 70.000 €.

Aussi, Vénus est-elle présente dans la vente. C’est le lot 93. Vénus agenouillée se regardant dans un miroir par Jean-Joseph Janssens (Bruxelles 1744 – Bruxelles 1816). Sculptée dans les Flandres, datée de 1789, elle allie marbre blanc et bronzes dorés. Le catalogue la décrit avec admiration : « 

La jeune femme, nue, est agenouillée sur sa jambe droite.
 Elle se recoiffe avec sa main gauche et tient dans sa main droite un miroir dans lequel elle se regarde.
 Un léger déhanchement est visible conçu en raison de sa position déséquilibrée.
 L’influence des antiques est fortement marquée dans le traitement épuré et idéalisé du corps ainsi que du visage.
 La grande originalité de l’artiste est de mêler la pureté et la blancheur du marbre à la brillance du bronze doré ». Ses dimensions : H 54 cm Diam 30 cm. L’estimation : 100.000 à 120.000 €.

Vente de prestige signifie souvent que des enchères conséquentes sont à attendre. Toutefois, chacun peut se promener dans le salon Castellane de l’hôtel Le Bristol dans le 8e arrondissement de Paris et admirer les chefs d’œuvre rassemblés.

(1) Revue de l’Art, n° 184/2014-2 - Bertrand Jestaz - p 35 
à 46
.
(2) Ornement.
(3) Jean Berain (1638 – 1711) – Décorateur pour les fêtes de la Cour , Il invente « l’arabesque » , figure inspirée des « grotesques » du XVIe Siècle.
(4) Composé à l’imitation du marbre.

Vente de prestige de l'Etude Köhn à l’hôtel Le Bristol
112, rue du Faubourg Saint Honoré 75008 Paris.
Les œuvres y sont exposées dans le salon Castellane du 7 au 9 septembre 2014 de 10h à 22h et le 10 septembre 2014 de 10h à 12h.
Elles y seront vendues le 10 septembre 2014 à partir de 15h.
Frais en sus du prix d’adjudication : 25,20 % TTC.

Etude Köhn
24 avenue Matignon 75008 Paris
Tél : +33 (0)1 44 18 73 00 | Fax : +33 (0)1 44 18 73 09
E-mail : auction@kohn.fr

Il appartient aux personnes désirant porter des enchères de vérifier l'état des lots et de prendre toutes les informations auprès du commissaire-priseur qui réalise la vente et de l'expert.