Eloïse Lièvre La biche ne se montre pas au chasseur - C’est une épopée gynécologique miniature, une exploration de l’intimité féminine du désir d’enfantement, suivie d’un bestiaire introspectif où l’on voit que la sexualité des jeunes filles s’apprend chez les animaux.
Corine Pourtau Corine "Pour que demain vienne" & Eloïse Lièvre "La biche ne se montre pas au chasseur" - éditions d'un Noir si Bleu
Fragiles de par leur nature, leur histoire, ou fragilisés par des circonstances précises, ces cinq personnages en plein cœur de l’adolescence ou au tout début de l’âge adulte se heurtent sans armes à une réalité cruelle – sociétale ou individuelle –, à laquelle rien ne les a préparés et qui va les détruire.
Les situations choisies placent donc cet ouvrage dans le registre du noir, registre auquel Corine Pourtau se mesure ici pour la première fois, avec le même sens de l’épure et de la suggestion que dans ses précédents ouvrages, avec cette même virtuosité qui sait faire entendre les voix intérieures des personnages et traduire les répercussions sur des âmes fragiles d’une violence exercée sur elles par des événements qui les dépassent.
Une écriture toute de sensibilité donc, mais qui ne manque pas pour autant de rythme et sait parfaitement actionner toutes les ressources de la narration.

Dans sa quête, elle rencontre successivement une ogresse lilliputienne, une gentille patricienne paresseuse, un ours plaisantin, un fana des jeux vidéo in utero, des cyber-sirènes, et les affres de la normalité. Tout va malheureusement bien.
Alors elle décide de prendre sa tête au sérieux et de chercher dedans.
Dedans, il y a un souvenir de grand-mère, des chiens, des chats, des chevaux, et un événement, quand elle avait quinze ans.
C’est une épopée gynécologique miniature, une exploration de l’intimité féminine du désir d’enfantement, suivie d’un bestiaire introspectif où l’on voit que la sexualité des jeunes filles s’apprend chez les animaux.