Le Macho de l'année
Il faut croire que les propos machistes ne sont pas rares : une phrase par semaine en moyenne est dénoncée comme telle auprès de l’organisation féministe. Celle-ci a donc eu l’embarras du choix pour sélectionner 8 de ces déclarations, soumises aux votes des membres de l’association, issues des paroles répertoriées avec une connotation misogyne.

Les dauphins du Macho de l'année
7 autres personnalités s’attirent les foudres des féministes. Citons les deux dauphins,
- l’humoriste Jean-Marie Bigard pour avoir dit "Lorsque je lance sur le plateau de Cauet : "Elle est redevenue baisable", en parlant de Christine Bravo, qui a perdu 30 kilos, c’est un moyen d’être gentil",
- Hugo Desnoyer, le "boucher des stars" fournissant notamment le Palais de l’Elysée, pour avoir répondu à la question posée "Comment un bon boucher choisit-il une bonne viande ?" en ces termes : "C’est un petit peu comme quand tu es dans la rue, quand tu regardes une belle fille passer, ça t’interpelle le regard, tu commences à regarder les formes de la bête, les croupes, l’arrière-train s’il est bien développé, et après, il faut réussir à les toucher…" .
Ils sont suivis de près par 5 autres figures qui partagent un certain rayonnement médiatique mais chacun dans un champ d’activité très différent. Cette diversité sert le propos des Chiennes de garde qui tiennent à montrer que le machisme est omniprésent, dans toutes les strates de la société.

La liste de machos
Vient ensuite l’avocat Georges Kiejman qui a affirmé à propos de la magistrate Isabelle Prévost-Desprez : "[…]son rouge à lèvres débordant, le poids qu’elle a pris et qui la rend plus humaine que la harpie desséchée qu’elle a été."
L’écrivain Yann Moix est quant à lui réprouvé par l'association pour avoir dit : "La Suisse ne se donne même pas, comme le feraient des salopes ordinaires : la Suisse se prête au plus fort."
En avant-dernière position se trouve Thierry Roland qui répond à la question posée "Alors, les Bleus, ça rime avec pute ? " par l’affirmation "Non, homme, ça rime avec pute."
Enfin, les votants ont réservé quelques voix réprobatrices à la déclaration du ministre Eric Besson concernant l’une des ses collègues : "Vous vous attendiez à voir en chair et en os Nathalie Kosciusko-Morizet mais connaissant Nathalie, ça n’aurait pas été trop en chair."

La misogynie, un sentiment sexiste ravageur
Il ressort de cette sélection opérée par l’association féministe Chiennes de garde que le machisme est multiforme, allant de la boutade ambigüe à des déclarations violentes, et qu’il s’exprime sans complexe dans la bouche d’hommes, qu’ils soient humoristes, religieux, politiques, bouchers, paparazzi, entraîneurs de football, chanteurs, écrivains. Bien sûr, la liste n'est pas exhaustive. On peut d’autant plus craindre les répercussions de ces manifestations de misogynie lorsque celles-ci sont le fait de personnalités médiatiques et qu’elles surgissent lors d’émissions de télévision grand public ou dans les pages de journaux à grand tirage.
Ce qui frappe, c’est le naturel avec lequel ces paroles sont prononcées. Naturel pervers qui, l’air de rien, banalise le machisme, souvent sous couvert d’humour.
Le Prix du Macho a trouvé sa raison d'être.
