A Paris, les 300.000 potelets ne représentent pas, a priori, de danger pour les personnes. Ils sont plutôt placés pour domestiquer les Parisiens roulant sur une, deux ou quatre roues, et gêner les piétons dans leur circulation, hormis les personnes âgées qui y trouvent une utilité. C'est sans doute ce qui a dû arriver dans le 10e arrondissement, lorsqu'une quarantaine de jeunes personnes en viennent aux mains peu avant la fermeture du square Aristide Cavaillé Coll le vendredi 15 juin 2018.

L'endroit est signalé. Ce n'est pas la première fois que ce petit jardin en hauteur, lié à l’église Saint-Vincent-de-Paul située, avec son escalier et ses rampes d’accès, sur l'un des points les plus élevés de l’arrondissement, est le théâtre d'affrontements violents, avec la place Franz Liszt.

Ce soir là, au cours d'une rixe, un potelet est utilisé pour frapper une jeune femme. Les pompiers de Paris sont appelés au secours et elle est évacuée à l'hôpital. L'auteur des faits est interpellé et les brigadiers municipaux ferment le square.
 

La Ville de Paris demande régulièrement à sa Brigade Protection Sécurité Prévention (BPSP), qui lutte contre les incivilités, d'assurer une présence renforcée sur les lieux et dans le périmètre. Les parents d'élèves de l'école élémentaire Belzunce proche parlent sans cesse des problèmes d'occupation non désirée, pour la consommation de drogues ou les bagarres, et la malpropreté.

Pour lutter contre la drogue, une poubelle destinée à recueillir les seringues usagées des toxicomanes a été installée. Pour lutter contre la saleté, une cinquième opération de dératisation a été effectuée. Mais des délinquants multirécidivistes font régner un climat tendu entre les différentes communautés qui se défendent, dont la communauté tamoule. ​Pour les élus du 10e arrondissement, ces règlements de compte relèvent de la police. 

La mairie d'arrondissement et les habitants pensent néanmoins avoir trouvé un moyen de sécuriser les lieux, avec une présence régulière, en créant un jardin partagé dans le square Aristide Cavaillé Coll. Avec l'église Saint-Vincent-de-Paul, il est protégé depuis août 2017, au titre des monuments historiques.
 

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