Origine des bahaïs
En Iran, les sunnites et les religions minoritaires reconnues, soient les chrétiens, les juifs et les zoroastriens, sont plus ou moins marginalisées. Toutefois, les bahaïs détiennent la palme des persécutions depuis leur apparition au XIXème siècle, bien que le régime islamique post-1979 ait considérablement durci la répression à leur égard. En Iran, ils sont aujourd’hui environ moins d’un demi-million de bahaïs soit seulement 0.5% de la population iranienne, et 5% de la communauté bahaïe mondiale, qui totalise environ 7 millions de croyants dans 235 pays à l’échelle mondiale, et comprend également les bahaï iraniens de la diaspora.

La longévité de la discrimination
Ignorés par la loi
Pary, française d’origine iranienne, vit en France depuis les années 1980. Ancienne expatriée, on lui a refusé le retour en Iran au terme de son expatriation. Elle n’a pas revu son frère et ses parents depuis plus de 25 ans. « Sans les pressions internationales, les bahaïs seraient une communauté depuis longtemps éteinte » déclare t-elle. Ces pressions sont issues de la communauté internationale, de l’ONU, et des médias. Mais celles-ci restent mesurées, pour ne pas mettre en danger davantage les 350 000-400 000 bahaïs d’Iran.
Faible visibilité
En France, les bahaïs restent largement méconnus. Le Dr Saberan l’explique par la réticence des orientalistes français à dénoncer leur sort trop ouvertement, de peur de ne pouvoir plus effectuer de recherches en Iran.

Propagande et impunité
Actuellement, sept représentants de la communauté bahaïe auprès du gouvernement iranien sont détenus « provisoirement » depuis mars et mai 2008, en attente d’être jugés pour « Espionnage pour le compte d’Israël », « propagande contre l’Iran » et « corruption des dogmes religieux », et accessoirement, pour avoir « répandu la corruption sur terre ». Ils n’ont bien entendu ni eu accès aux charges du procès, ni a un avocat. Ils sont donc en prison depuis un an sans avoir été formellement accusés. Leur jugement est prévu pour le 11 juillet.
