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1er août : fête nationale suisse

Fête nationale de la Confédération helvétique.


La confédération helvétique est fondée par le Pacte fédéral de 1291.


1 Août 2012 - 12:00
     

1er août : fête nationale suisse
La Suisse : vingt-six cantons dont chacun dispose de sa propre constitution, d'un parlement et d'un gouvernement, prélevant des impôts et adoptant des lois dans les domaines qui ne relèvent pas de la compétence de la Confédération. Traversée et irriguée par des cultures et des langues différentes, la Suisse s'est aussi constituée par 4 courants : le courant rhéto-romanche, le courant italien, le courant alémanique et le courant français.

La Confédération helvétique, qui garantit l'autonomie des cantons et gère ce qui ne relève pas de la compétence des cantons, choisit en 1891 comme pacte fondateur le Pacte fédéral de 1291. Fêtée symboliquement le 1er août car le Pacte date du début août 1291, la fête nationale Suisse rappelle l'engagement des signataires à s'unir contre tout agresseur.

L'agresseur du XXe et du XXIème siècle a le visage de la crise économique et sociale : dans les précédents discours des Président(e)s de la Confédération à l'occasion de la fête nationale, il s'avère que la Suisse n'est plus épargnée par les difficultés mondiales et la crise qui affecte l'Europe, dont les racines sont maintenant anciennes.

Extrait du discours de la Présidente de la Confédération Micheline Calmy-Rey le 1er août 2011

Dans son allocution en qualité de Présidente de la Confédération à l'occasion de la Fête nationale le 1er août 2011, la présidente Micheline Calmy-Rey (Parti socialiste suisse PSS, originaire du canton de Genève) faisait le constat :

1er août 2011

"Chers compatriotes,

(...) Nous sommes vulnérables, notre planète est sous pression. Ses ressources sont limitées. Nous sommes tous et toutes exposés à des changements rapides. Ces mutations laissent dans leur sillage des perdants et des gagnants. Bien avant la mondialisation, les figures du sculpteur suisse Alberto Giacometti incarnent de manière poignante ces déchirements et cette fragilité.

Aujourd’hui, le repli sur soi, l’indifférence, pire l’hostilité à la chose publique s’affichent. Certains parmi nous doutent de l’utilité de l’action politique. La crise financière et ses répercussions n’en finissent pas de nous toucher et pour la première fois depuis 60 ans nous faisons face à des lendemains difficiles.

Nous sommes inquiets car nous vivons une compétition grandissante sur les marchés du travail. Nous sommes inquiets, car nous voyons bien que notre bien-être ne peut pas être fondé sur des déséquilibres, quand les uns gagnent des millions et les autres 4000 CHF par mois
[3 327 euros, NDLR].

Il nous semble que ce qui nous accompagnait dans le passé ne fonctionne plus, et de fait, nous voyons bien que dans un monde globalisé, notre vie quotidienne dépend aussi et de plus en plus de ce qui se passe ailleurs.

Fukushima, le réchauffement planétaire, la violence, la misère et la famine dans le monde, l’immigration, la crise de l’euro déstabilisent nombre d’entre nous. Je comprends ces peurs et ces réactions.

En comparaison internationale, la Suisse se comporte bien, elle jouit d’une qualité de vie, d’une sécurité et d’un bien-être que d’autres nous envient. Reste que ces équilibres sont fragiles. Le Conseil fédéral assume la lourde tâche de trouver des solutions aux problèmes qui se posent à nous : il a décidé de sortir graduellement du nucléaire et de miser sur les énergies renouvelables et l’efficience énergétique ; il négocie pour diminuer la pression d’autres Etats sur notre fiscalité et notre ordre juridique ; dans ses relations avec l’Union européenne, le Conseil fédéral préserve les avantages de la voie bilatérale et cherche à la renforcer pour garder notre indépendance et notre liberté d’action ; et nous travaillons sans relâche pour accroître notre influence dans le monde afin d’être en mesure de défendre nos intérêts. La crise de l’euro nous préoccupe, ainsi que l’application efficace des mesures d’accompagnements à la libre circulation des personnes.

Le premier août, nous fêtons la résistance contre la tyrannie et le serment d’alliance des confédérés. Nous célébrons l’extraordinaire mythe fondateur de ce pays qui, aujourd’hui encore, est pour nous source d’élan, de courage et d’espoir (...)

(...) La modestie et le sens de l’autocritique sont des vertus typiquement suisses. Mais en ce premier août, laissons-les pour une fois de côté. Vive la Suisse !"

Extrait du discours du Président de la Confédération Jean-Pascal Delamuraz le 1er août 1996

Dans son allocution en qualité de Président de la Confédération à l'occasion de la Fête nationale le 1er août 1996, le président Jean-Pascal Delamuraz (PLR Les Libéraux-Radicaux, originaire du canton de Vaud) indiquait la feuille de route :

1er août 1996

"Mes chers compatriotes,

(...) il ne s'agit pas d'attendre tranquillement cinq ans pour décider de notre avenir. C'est maintenant que nous devons continuer d'agir, et d'agir sans relâche.

Nombreux parmi vous sont inquiets de la tournure des événements économiques et sociaux que nous vivons aujourd'hui. La suppression d'emplois par des fusions et des restructurations de grandes entreprises, un chômage tenace, des finances fédérales en très mauvais état, des revenus qui s'amenuisent, des assurances sociales qui explosent et, pardessus, le sentiment de l'impuissance à rectifier une situation qu'il ne resterait dès lors plus qu'à subir.

J'en appelle aux responsables de l'économie, tout d'abord.
Continuez d'innover, d'investir, de risquer, de transformer vos entreprises. Il n'est pas question de maintenir artificiellement des structures caduques, surtout pas avec l'aide de l'Etat.
Mais ne perdez jamais de vue la dimension humaine de vos décisions. Vous avez cette responsabilité, à l'égard de vos collaborateurs, à l'égard du peuple. L'économie est au service de l'homme. Non le contraire!

J'en appelle aux partenaires sociaux, ensuite.
Reprenez le dialogue là où il aurait été coupé. Et reprenez-le dans la sérénité. Je ne vous demande pas, a priori, des compromis, mais une réelle volonté d'entente entre vous.

J'en appelle aux élus politiques, aussi.
Face à une situation préoccupante, nous devons nous garder de discours populistes. Nous devons nous consacrer a mieux expliquer les changements intervenus dans la société (en peu d'années) et à voir, en face, les conditions du futur de la Suisse. Cela exige de notre part, élus politiques, lucidité et courage. Evitons, par dessus tout, l'illusion d'une Suisse s'isolant du monde et du continent alors qu'elle en est inéluctablement tributaire.

Mes chers Compatriotes, en Suisse et dans la 5e Suisse, célébrons le 705e anniversaire de notre Patrie, en gratitude envers les générations qui l'ont faite.

Engageons-nous, dans la démocratie, dans le cadre de nos professions, dans le cadre des innombrables sociétés qui sont le lien de notre Pays. Engageons-nous positivement ! Nous avons d'excellents atouts en main, encore faut-il vouloir les jouer.

Partout, dans tous les actes de la vie, agissons et ne gémissons pas (...)"

Pacte fédéral début août 1291

Le Pacte fédéral rédigé en latin - 1291.
Le Pacte fédéral rédigé en latin - 1291.
"AU NOM DU SEIGNEUR, AMEN. C'EST ACCOMPLIR UNE ACTION HONORABLE ET PROFITABLE au bien public que de confirmer, selon les formes consacrées, les mesures prises en vue de la sécurité et de la paix.

— Que chacun sache donc que, considérant la malice des temps et pour être mieux à même de défendre et maintenir dans leur intégrité leurs vies et leurs biens, les gens de la vallée d'Uri, la Landsgemeinde de la vallée de Schwytz et celle des gens de la vallée inférieure d'Unterwald se sont engagés, sous serment pris en toute bonne foi, à se prêter les uns aux autres n'importe quels secours, appui et assistance, de tout leur pouvoir et de tous leurs efforts, sans ménager ni leurs vies ni leurs biens, dans leurs vallées et au dehors, contre celui et contre tous ceux qui, par n'importe quel acte hostile, attenteraient à leurs personnes ou à leurs biens (ou à un seul d'entre eux), les attaqueraient ou leur causeraient quelque dommage. Quoi qu'il arrive, chacune des communautés promet à l'autre d'accourir à son secours en cas de nécessité, à ses propres frais, et de l'aider autant qu'il le faudra pour résister à l'agression des méchants et imposer réparation du tort commis.

— C'est ce que, par le geste consacré, ils ont juré d'observer en toute loyauté, renouvelant par le présent traité le texte de l'ancien pacte corroboré par un serment; sous réserve que chacun, selon sa condition personnelle, reste soumis, comme il convient, à son seigneur et lui rende les prestations auxquelles il est tenu.

— De même, après commune délibération et d'un accord unanime, nous avons juré, statué et décidé que nous n'accepterions et ne reconnaîtrions en aucun cas dans lesdites vallées un juge qui aurait payé sa charge de quelque manière, soit en argent soit à quelque autre prix, ou qui ne serait pas de chez nous et membre de nos communautés. Si d'autre part un conflit surgit entre quelques-uns, les plus sages des confédérés doivent intervenir en médiateurs pour apaiser le différend de la façon qui leur paraîtra efficace ; et les autres confédérés doivent se tourner contre la partie qui repousserait leur sentence.

— Outre tout cela, ils ont établi un statut commun, stipulant que celui qui, criminellement et sans provocation, commettra un meurtre, sera, si on a pu se saisir de lui, puni de mort comme son crime infâme l'exige ; à moins qu'il ne puisse prouver qu'il est innocent; et s'il réussit à s'échapper, il lui est à jamais interdit de revenir au pays. Ceux qui accorderaient abri ou protection audit malfaiteur doivent être expulsés des vallées, aussi longtemps qu'ils n'auront pas été expressément rappelés par les confédérés.

— Si quelqu'un, de jour ou dans le silence de la nuit, met criminellement le feu aux biens d'un confédéré, on ne doit plus jamais le considérer comme membre d'une de nos communautés. Et celui qui, dans nos vallées, prendrait le parti du dit malfaiteur et le protégerait devra indemniser la victime.

— De plus, si l'un des confédérés en dépouille un autre de ses biens ou lui cause n'importe quel autre dommage, les biens du coupable que l'on pourra saisir dans les vallées doivent être mis sous séquestre pour dédommager la victime conformément au droit.

— En outre, nul n'a le droit de saisie envers un autre confédéré, à moins que celui-ci ne soit notoirement son débiteur ou ne se soit porté caution envers lui ; et il ne doit le faire qu'en vertu d'un prononcé spécial du juge.

— Outre cela, chacun est tenu d'obéir à son juge et doit, s'il est besoin, indiquer de quel juge il relève dans la vallée. Et si quelqu'un refuse de se soumettre au jugement rendu, et que l'un des confédérés subisse quelque dommage du fait de son obstination, tous les confédérés sont tenus de contraindre à réparation le récalcitrant.

— Et surgisse une querelle ou une discorde entre quelques confédérés, si l'une des parties se refuse à tout arrangement par voie judiciaire ou par accommodement, les confédérés sont tenus de prendre fait et cause pour l'autre partie.

— Les décisions ci-dessus consignées, prises dans l'intérêt et au profit de tous, doivent, si Dieu y consent, durer à perpétuité ; en témoignage et confirmation de quoi le présent acte, dressé à la requête des prénommés, a été muni des sceaux des trois communautés et vallées susdites.

— Fait en l'an du Seigneur 1291 au début du mois d'août".

Source : Quellenwerk zur Entstehung der Schweizerischen Eidgenossenschaft Abt. 1, Urkunden Bd., 1 Aarau 1933.





Journaliste, coordinateur des articles sur l'histoire, culture et politique, ventes aux enchères. En savoir plus sur cet auteur


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