
Technique traditionnelle

Des forêts de symbole
L’érable et le pin se font face, creusant le contraste entre l’arbre périssable et le pin aux aiguilles éternelles. Shintoïste et Bouddhiste, Morita Rieko exprime dans ses œuvres son respect de la Nature, y célèbre la beauté de l’instant fugace. Entre les deux arbres, une feuille voltige au milieu du vide. « La peinture de Morita Rieko nous invite à chercher l’essentiel derrière le visible….qui est invisible » nous explique Dorothée de Boisseson.
Celle-ci nous invite ensuite à contempler les splendides Fusuma, cloisons coulissantes faites dans du bois de 800 ans d’âge. Ces cloisons décorées par Morita, appartiennent à la résidence du moine supérieur du célèbre Pavillon d’or de Kyoto, et ont fait exceptionnellement le voyage dans le cadre de l’exposition.
On peut également admirer le Paravent aux éventails des saisons, d’après le Dit de Genji où 12 éventails peints représentent les 12 mois du calendrier lunaire japonais.
Mme de Boisseson nous engage à regarder ces peintures avec les gokan, les sens. « Il faut, en regardant la glycine, savoir la respirer, entendre la brise dans les branches, sentir le moelleux de la végétation sous ses pas », précise t-elle. Une véritable invitation au voyage que Baudelaire n’aurait pas renié.
Fait atypique en comparaison avec la peinture occidentale, certains branchages sont volontairement coupés par le cadre : le spectateur doit imaginer le reste, devenir le peintre en action, et entrer dans une contemplation dynamique.

Le visage du Japon

Tels les érables et les fleurs, les « Beautés Divines » de Morita Rieko sont éphémères, et son exposition l'est malheureusement aussi.
